26.08.17, STADIO L.FERRARIS, GENOA, SERIE A 2A GIORNATA - GENOA-JUVENTUS-Paulo Dybala esukltanza 2-4 (Alberto Ramella/sync/L'Equipe)

Précocité détonnante, frappes enroulées et peinture murale : des supporters de l'Instituto de Cordoba racontent les débuts de leur pépite Paulo Dybala

Paulo Dybala, le joyau argentin de la Juve, fête ses 24 ans. L'occasion pour trois supporters de l'Instituto de Cordoba, son premier club, de se souvenir de son unique saison en professionnel dans son pays natal.

José Ignacio Sereno : «Il était parti pour faire l'histoire du football mondial»

«Je me souviens qu'il a fait ses débuts le 12 août 2011, un vendredi soir. L’Instituto a gagné 2-0 face à Huracan. L’entraîneur Dario Franco avait placé Dybala numéro 9, ce qui n’était pas son poste de base. Il évoluait sur les côtés lorsqu’il était avec les équipes de jeunes. Il a joué entouré de Pablo Burzio et Nicolas Lopez Macri, deux autres jeunes joueurs. Ils étaient impressionnants, jouaient avec une verticalité incroyable. Ça donnait le vertige. Lors du deuxième match, il a inscrit son premier but contre Aldovisi à Mar del Plata. A la fin de la saison, il avait marqué 17 buts en jouant les quarante matches de Championnat en tant que titulaire à seulement 17 ans, et sachant qu’il terminait à peine ses études secondaires. C’était assez inédit de voir un jeune aussi fort. J’ai le même âge que Dybala et je me souviens de lui comme quelqu'un de ma génération qui était parti pour faire l'histoire du football mondial. Et peut-être un partenaire idéal pour Messi en l'équipe nationale...»

Fran Manzano : «Il reste dans l'histoire du club»

«C’était la première fois que j’allais au stade quand il a fait sa première apparition avec les professionnels. Son trio avec Burzio et Macri était extraordinaire. Aucun des trois n’avait marqué, mais ils avaient tout : vitesse, mobilité, intelligence. Je me souviens d’un but face à Desamparados où Dybala fait un mouvement très rapide avec son corps pour donner une courbe - la même si particulière qu’on retrouve dans la plupart de ses tirs - parfaite à sa frappe. C’est quelque chose qu’il fait depuis qu’il est gamin. Logiquement, il reste dans l’histoire du club au regard de son haut niveau et de son jeune âge.

La sélection argentine traverse une étape compliquée et Dybala n’y échappe pas. Il n’a pas fait beaucoup de matches mais lorsqu’il joue il essaye toujours d’être au bon endroit au bon moment. Il est encore jeune et il y a une génération plus ancienne qui perdure (Agüero, Di Maria…). Il aura son heure un jour ou l’autre.»

Leandro Cargo, socio et ancien attaché de presse du club : «Les gens me demandaient qui il était»

«Quand il a débuté en 2011/12, je travaillais pour le club et j’avais écrit un papier parce qu’on avait tendance à beaucoup en demander à un si jeune joueur. Un jour avant un match, il avait dû éteindre son téléphone parce que la presse l’appelait toute la journée et il ne pouvait pas se reposer. Une après-midi, lors d’un match face à Atlanta (peu de temps après ses débuts, ndlr), il a marqué un triplé. En sortant du stade, les gens me demandaient qui il était et me disaient qu’il avait un grand avenir. A l’Instituto, c’est une idole au même niveau qu'Osvaldo Ardiles (1973) ou Mario Kempes (1970-73), deux autres joueurs formés au club qui ont percé en Europe. Il a déjà sa peinture murale au stade.

Sa situation avec l’Argentine est un peu injuste. Il a été appelé dans un moment délicat et il joue peu. On ne peut pas lui demander de faire du Messi. Il est encore jeune et doit être incorporé petit à petit dans la sélection. Espérons que Sampaoli lui fasse une place en Russie.»

Antonin Deslandes