christensen (andreas) lemar (thomas) (F.Faugere/L'Equipe)

Pour sa première titularisation avec l'équipe de France dans cette Coupe du monde, face au Danemark (0-0), Thomas Lemar a laissé passer sa chance

Le nouveau joueur de l'Atlético, titularisé pour la toute première fois, est passé à côté de son match face au Danemark. Surtout, il a échoué à convaincre Didier Deschamps qu'il pouvait bouleverser la hiérarchie et être titulaire.

Des six petits nouveaux, Thomas Lemar était sûrement celui qui avait le plus à gagner. Jusque-là, pas une seule petite minute de jeu à gratter, si ce n'est lors des affrontements contre les U19 du Spartak Moscou réservés aux remplaçants. Trop peu pour un joueur que l'on annonçait encore, il y a quelques semaines, comme une valeur montante des Bleus. Le retour du 4-2-3-1 contre le Pérou aurait pu lui permettre de retrouver sa place, mais Didier Deschamps lui a préféré Blaise Matuidi à gauche.
 
Lire : les notes de Danemark-France

Logiquement, la titularisation de l'ancien Monégasque a suscité beaucoup d'attente. Les premières partitions des Bleus dans ce Mondial ont clairement laissé entrevoir des problèmes de transition entre le milieu et l'attaque. Thomas Lemar apparaissait donc comme une bonne solution. Surtout en l'absence de Paul Pogba, pourvoyeur de longs ballons vers le trio offensif. Positionné à gauche, le n°8 n'a pas été à la hauteur de l'événement.

Lire : les Bleus premiers sans briller

Trop présent dans l'axe, il s'est heurté à Griezmann

Le Français n'avait pas débuté un match depuis le 19 mai, en Ligue 1. Et ce manque de rythme s'est ressenti très rapidement. Il a été pris de vitesse à plusieurs reprises, comme sur ce duel avec Martin Braithwaite autour de la 6e minute. Surtout, son positionnement a fait débat : attendu dans le couloir gauche, Lemar a très, voire trop, souvent dézoné, évoluant dans l'axe et très bas. Résultat, le côté gauche n'a pas été exploité - Lucas Hernandez s'est retrouvé bien seul -, et le milieu a complètement marché sur les crampons d'Antoine Griezmann au lieu d'ouvrir le jeu sur les côtés. Face à un bloc danois positionné très bas, il n'est pas parvenu à trouver les espaces au coeur du jeu. Alors certes, le joueur de l'Atlético n'est pas de ces ailiers qui flirtent avec la ligne, mais c'est ce qu'on attendait sûrement un peu plus de lui aujourd'hui.

Mais si les dispositions n'étaient pas les meilleures, il a tout de même raté l'immanquable à ce niveau : un ballon envoyé directement en touche alors qu'il cherchait Benjamin Mendy (63e), des touches de balle trop nombreuses qui lui ont fait perdre le cuir, et des passes hasardeuses. Loin, très loin de ce qu'il a déjà montré sous la tunique tricolore ces derniers mois. Seule éclaircie, cette superbe passe dans la profondeur effectuée pour un Griezmann malheureusement hors-jeu (43e). Ce n'est pas cette prestation ratée qui va convaincre Didier Deschamps de titulariser son n°8. Frustrant, vu son talent.

Cindy Jaury