pogba (paul) umtiti (samuel) (P.Lahalle/L'Equipe)

Pogba, Hernandez, Umtiti : les absents qui ont manqué aux Bleus face aux Pays-Bas

Défaits vendredi aux Pays-Bas (2-0), les Bleus ont affiché un pâle visage alors qu'ils convoitaient une place dans le dernier carré de la Ligue des nations. Un résultat qui met en lumière trois absences majeures, en défense comme au milieu.

Paul Pogba

Leader technique et charismatique, il avait conquis tout le monde au Mondial, prouvant à ceux qui en doutaient encore qu’il faisait partie des meilleurs milieux de terrain de la planète. Régulier dans ses performances, il avait amené du liant dans le jeu des Bleus, faisant profiter de ses qualités dans le jeu long comme dans le jeu court, sachant aussi sortir du bloc adverse pour venir chercher des ballons bas et orienter vers l’avant. Face aux Pays-Bas, force est de constater qu’il a été le chaînon manquant.

Car son remplaçant (numériquement, car ils ne jouent pas au même poste), Steven Nzonzi, n’a d’abord pas su élever son niveau, mais surtout car Pogba sait à peu près subvenir à tous les besoins de cette équipe : transitions offensives et défensives, calme dans les moments chauds, grinta et grande gueule au besoin. Il est aussi un des rouages essentiels à l’animation offensive des Bleus, de par sa relation avec Antoine Griezmann mais aussi sa capacité à trouver Giroud en pivot ou Mbappé dans la profondeur. Et au regard des derniers mois tricolores, "la Pioche" semble plus que jamais indispensable.

Lucas Hernandez

«Sa place est assurée pour les dix prochaines années !» Voilà ce qu’on pouvait entendre, parfois, à l’issue de la bonne Coupe du monde de Lucas Hernandez. L’autre Lucas des Bleus, Digne de son nom, ne semble en tout cas pas une menace pour le défenseur de l’Atlético de Madrid. Fébrile face aux Pays-Bas, aux abois défensivement, l’ancien du Barça a déçu et seul un centre qui aurait pu finir en passe décisive pour Griezmann apparaît comme motif de satisfaction. Fort sur l’homme, habile pour négocier les trajectoires et très pertinent pour alterner entre montées agressives et repli rapide, Hernandez a grandement manqué à des Bleus moins sereins qu’à l’accoutumée défensivement. La gestion du trio néerlandais (Depay-Bergwijn-Babel) fut laborieuse et les latéraux en sont en partie responsables. Et si, côté droit, le vivier tricolore tarde à éclore, Pavard et Sidibé faisant office de solutions actuelles mais peu convaincantes, l’avenir à gauche s’appelle définitivement Lucas Hernandez. Benjamin et Ferland Mendy seront toujours en embuscade, mais vendredi, l’absence du Colchonero a pesé.

Samuel Umtiti

"Big Sam" casse la démarche, mais son absence casse aussi, parfois, l’équilibre défensif. Son remplaçant, Presnel Kimpembe, n’a certes pas fait un mauvais match, bien meilleur que face à l’Islande et l’Allemagne, mais Samuel Umtiti a bel et bien manqué. Très important dans la surface tricolore pour rattraper les coups et mettre à contribution son physique hors norme, il aurait pu épargner à son gardien Hugo Lloris quelques tirs, dont plusieurs furent miraculeusement sortis par le capitaine des Bleus. Ajouté à cela une relation idoine avec Raphaël Varane, davantage d’automatismes avec Lucas Digne du fait d’un passif commun en Catalogne et davantage d’expérience que Kimpembe, très prometteur mais qui a encore des choses à apprendre, et Samuel Umtiti apparaît comme un des maillons manquants à la chaîne des Bleus. Le natif de Yaoundé sera difficile à bouger.

Antoine Bourlon