Paul Pogba a déjà rejoué avec les Bleus en septembre. ( P. Lahalle /  L'EQUIPE)

Paul Pogba (Bleus) : «C'est dur de repartir et taper fort»

Après avoir «touché les étoiles» cet été au Mondial, Paul Pogba a expliqué ce mardi qu'il était difficile «de repartir direct» avec l'équipe de France.

«Une année post-Coupe du monde est-elle plus dure à gérer, à l'image de ce rassemblement d'octobre ? C'est dur de repartir, pour se concentrer, pour repartir direct et taper fort. On a touché les étoiles, le meilleur de ce que tu peux gagner. Maintenant on est des challengers, on a d'autres objectifs. Par exemple, moi je n'ai jamais gagné la Premier League. C'est un objectif, il y a toujours des challenges qui peuvent te pousser à travailler, c'est une bonne chose.Avec-vous un rôle à jouer pour intégrer un petit nouveau comme Tanguy Ndombélé ?
Bien sûr on est là, les plus anciens, pour le mettre le plus à l'aise. Quand tu es nouveau, tu es plutôt timide, tu ne sais pas comment ça se passe, tu te fais petit on va dire. S'il est ici, ce n'est pas pour rien, c'est qu'il le mérite aussi, donc il ne doit pas être mal à l'aise ou quoi que ce soit.

Le soir de la finale du Mondial, Adil Rami vous a présenté comme un nouveau "leader", celui qui a «montré le chemin». Comment avez-vous accueilli ce compliment ?
Ça m'a fait vraiment plaisir d'entendre ça d'Adil. Je ne dirai jamais que c'est moi, c'est le groupe qui m'a mis aussi dans cette position, qui m'a laissé la liberté de m'exprimer, m'a donné la confiance aussi. Si ce n'avait pas été avec eux, je ne l'aurais jamais fait. C'est juste venu naturellement depuis le début du stage. On a commencé comme ça, j'ai parlé avec les cadres, Hugo (Lloris), Blaise (Matuidi), (Raphaël) Varane, pour dire que cette Coupe du monde il fallait vraiment mettre tous les ingrédients pour la gagner. J'étais vraiment déterminé. Avec l'âge que j'ai, 25 ans, je suis entre les deux, les plus anciens et les plus jeunes. Ça peut permettre de passer des messages et d'avoir la chance d'être écouté. C'est ce groupe qui m'a mis à l'aise.

«Le brassard, ça n'a jamais été un objectif»

Ce n'est pas vraiment un déclic ? 
Les joueurs, c'est une famille, je me sentais vraiment bien. Je pouvais dire ce que je sentais, donner des petits messages, transmettre les messages des plus anciens aux plus jeunes. J'étais le relayeur on va dire.

Souhaitez-vous un jour devenir capitaine de cette équipe de France ?
Non, j'ai jamais joué en équipe de France pour être capitaine, être ici c'est déjà quelque chose de grand pour moi. Pour parler tu n'es pas obligé d'être capitaine, un leader ce n'est pas quelqu'un qui a quelque chose sur le bras, le brassard. Un leader, tu peux parler sur le terrain mais j'ai vu des leaders qui ne parlaient pas forcément. Par exemple, Pirlo (ancienne gloire de l'AC Milan et de la Juventus Turin) c'est un leader mais il ne va pas prendre la parole dans le vestiaire plus que ça. Il va être là sur le terrain et te montrer le chemin. C'est un vrai leader. Le brassard, ça n'a jamais été un objectif.

Didier Deschamps a expliqué qu'il vous avait demandé de normaliser vos relations avec la presse. Cela vous a-t-il aidé ?
Il m'a donné de bons conseils pour ne pas bloquer ce rapport que tu as avec les journalistes, le monde, les supporters. Parce que sinon après tu peux avoir cette image : "Ah il ne veut pas parler, parce qu'il est énervé." Mais pas du tout. Le coach m'a parlé, il m'a aidé pour ça. Et maintenant je pense que je suis un peu plus ouvert (sourire), je m'exprime un peu plus. Comme on ne me voyait pas parler, on restait sur une image de moi qui n'était pas forcément la mienne. J'ai jamais été énervé contre les journalistes, c'est juste que je ne voulais pas parler. Je me disais : "ça ne sert à rien de parler"

L'entourage du joueur n'a pas souhaité que Paul Pogba s'exprime sur sa situation en club et les relations tumultueuses avec l'entraîneur de Manchester United, José Mourinho.