Soccer Football - Premier League - Manchester City v West Ham United - Etihad Stadium, Manchester, Britain - February 27, 2019 Manchester City's Sergio Aguero celebrates scoring their first goal from the penalty spot Action Images via Reuters/Jason Cairnduff EDITORIAL USE ONLY. No use with unauthorized audio, video, data, fixture lists, club/league logos or "live" services. Online in-match use limited to 75 images, no video emulation. No use in betting, games or single club/league/player publications. (Reuters)

Parmi le gratin européen des attaquants, où se situe Sergio Agüero ?

Meilleur buteur de l'histoire de Manchester City, Sergio Agüero régale les supporters depuis son arrivée en 2011. Mais où se situe-t-il par rapport aux autres cadors ? FF.fr a souhaité s'intéresser à son bilan statistiques, révélateur d'une mutation sous Guardiola.

On se souvient de son but en mai 2012, contre QPR. Alors que City est mené 2-1 dans le temps additionnel, les Sky Blues renversaient totalement la situation. Agüero concluait ce scénario de dingue pour offrir le titre aux siens. La consécration, avec sa course folle, son maillot retiré et agité dans les tous sens et ses coéquipiers qui lui couraient après. Il est devenu meilleur buteur de l’histoire de Manchester City (et par incidence meilleur buteur de l’histoire des Citizens en Premier League avec 161 buts et 41 passes décisives en 232 matches). El Kun n’a de cesse d’affoler les compteurs. Quand il quittera le club, vraisemblablement à la fin de son contrat en 2021, il aura marqué son histoire. Aujourd'hui, difficile d'imaginer Man City sans lui. Pourtant, peut-être du fait de certaines blessures récurrentes dans le passé, ou par le manque de réussite de l’Argentine, il semble passer sous les radars et ne pas toujours être parmi les premiers noms que l'on couche sur papier blanc quand on en vient à mettre en avant les meilleurs mondiaux.

Des années après ce premier titre pour Manchester City, l’Argentin s’est installé tout en haut du classement des artistes de la planète foot. Avec son style particulier, son petit gabarit, sa rapidité d’action balle au pied, il a un profil spécifique. Il n’a ni la vitesse de Mbappé, ni la maîtrise technique de Messi, ni la hargne de Ronaldo. Il est simplement lui. Et c’est déjà pas mal. D’autant qu’avec Guardiola, la symbiose est totale. Comme un symbole, ils étaient nommés joueur et entraîneur de février. Un mois où Agüero a inscrit huit buts, dont deux triplés contre… Arsenal et Chelsea. Excusez du peu. Avec ces dixième et onzième coups du chapeau en PL (ce qui fait trois cette saison) il a égalé le record d’Alan Shearer. En 2018-19, il semble être arrivé à parfaite maturité du haut de ses 30 ans. The Guardian présentait les choses ainsi : «Agüero a étendu sa palette, passant de son confortable statut de finisseur à un joueur beaucoup plus complet, capable de se mesurer à n’importe qui en Europe.» Contre Liverpool, début janvier, les Citizens ont infligé la première défaite de la saison à Klopp et ses joueurs. Qui ouvrait le score ce jour-là ? Agüero. Parfois décrié pour son inefficacité contre les grosses écuries, il n’a eu aucun mal à taire les critiques cette saison. «J’admire ce genre de joueurs, et cette régularité, s’enthousiasmait Guardiola devant la presse. Des jeunes arrivent, mais d’autres restent longtemps, c’est fantastique […]. Il est toujours impliqué, il fait ce qu’on attend de lui, il aide l’équipe. C’est un joueur spécial.»

Entre City et Agüero, l'alchimie est totale

Au-delà des buts, c’est aussi sa faculté à protéger le ballon, bien l’utiliser, faire les bons choix qui frappe tant l’Argentin a progressé ces dernières années dans ce domaine. Il essaie de se montrer disponible, constamment, pour emmener avec lui des défenseurs ou directement demander et recevoir le ballon. Dans l’effectif de City, avec le jeu déployé, sa fluidité, il se régale tout comme il régale coéquipiers et supporters. Car si Sterling, Sané, Bernardo Silva et d’autres brillent, c’est aussi grâce à ce travail de sape. Ce sont surtout par ses courses, ses mouvements qu’il pèse. Ce n’est pas encore vraiment un joueur qui est souvent utilisé comme un relais permanent, qui est une pièce maîtresse dans le jeu, à l’instar de Griezmann ou Messi par exemple. Mais quand il est sollicité, il le fait bien. Notamment, il a réussi 84,85% de ses passes en Championnat. Aussi, compte tenu des attentes de Guardiola dans le pressing et ce travail d’harcèlement des adversaires, le Kun officie comme la première lame. Une adéquation parfaite avec la philosophie de jeu du boss.

*Agüero a marqué un but qui n’est pas répertorié et se classe dans une catégorie «autre»

Il sait aussi faire marquer les autres, en témoignent ses six passes décisives dans l’élite anglaise. Et les joueurs autour le lui rendent bien. Quand on voit des joueurs comme Bernardo Silva, David Silva, ou De Bruyne l’alimenter en bons ballons, il aurait tort de ne pas en profiter. Avec ses 18 buts, il est le meilleur buteur de Premier League, et avec ses réalisations, il se montre tout terrain : 50% de buts du droit, 33% du gauche et 11% de la tête. Mais s’il y a peut-être un aspect où il pourrait faire mieux, c’est dans la finition. Quand on voit ses statistiques, cela parait être un constat sévère. Et pourtant. Il y a par exemple cette invraisemblable occasion manquée contre Chelsea, seul, à trois mètres du but vide. Sa frappe fuyait le cadre. Avec 39% de précision des tirs, il est dans la moyenne basse des attaquants, alors qu’il est plutôt dans le haut de ce classement si l’on prend le nombre de frappes tentées en moyenne par match (3,7). Quoi qu’il en soit, si l’on a pu croire que Gabriel Jesus aurait pu au mieux l’éclipser, au pire totalement l’écarter, cette hypothèse apparait désormais totalement farfelue. Agüero est bel et bien le leader d’attaque rêvé pour Guardiola et les Citizens, et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Manchester City, en course pour le titre de champion d’Angleterre, rêve toujours d’un destin européen à la hauteur de ses ambitions.