tuchel (thomas) (A.Mounic/L'Equipe)

Paris, diesel bienheureux face à Toulouse

Sans vraiment crever l'écran, le PSG a balayé Toulouse (4-0). Bien que Choupo-Moting se soit éclaté, le club de la capitale n'a pas vraiment calmé l'hystérie et les interrogations autour de sa puissance collective.

Et si la blessure d'Edinson Cavani avait constitué un tournant - insignifiant de prime abord - dans cette rencontre quelque peu insipide entre le PSG et Toulouse ? L'Uruguayen, sorti sur blessure après un petit quart de jeu seulement, avait encore éprouvé quelques peines au moment de s'associer avec ses partenaires, ne touchant que deux petits ballons seulement. Bien trop peu pour espérer mieux qu'un coup de casque sans conviction en tout début de match (2e) et une reprise provoquant une inquiétante douleur musculaire (10e). Une plaie pour Mbappé et consorts, qui ne pouvaient alors s'appuyer sur une pointe habile. Mais la rentrée en jeu de Choupo-Moting - bien avant de s'attarder sur ses deux pions splendides – rebattait les cartes dans ce domaine. Sans être remarquable, le Camerounais se muait en un point d'appui solide. Sarabia s'appuyait par deux fois sur le bonhomme (25e et 60e), Bernat l'imitait (89e), et Mbappé, juste avant son petit pépin physique, sollicitait le jeu en pivot de son compagnon d'attaque (62e). Et pour embellir cette honnête partition, l'attaquant plantait donc deux buts remplis de toupet, participant très largement à cette belle soirée. Le deuxième était consécutif à une offrande de Bernat (75e), tandis que le premier a soulevé les foules. Au Parc, comme les centaines de milliers de personnes cloîtrées devant leur écran. Comme un symbole, le capitaine des Lions Indomptables soulageait sa formation, pourtant en manque d'inspiration jusque-là.

Prudence et inaction

Pour sa première sous la tunique des champions de France, Gueye, peut-être un peu lourdaud sur quelques transitions défensives et au moment de cadrer son vis-à-vis (13e), manifestait une propreté utile. S'insérant entre les deux défenseurs centraux par moments, le Sénégalais, malgré son petit gabarit, faisait montre de ses qualités dans les airs. Il intervenait de la tête par trois fois devant Gradel et Koulouris (4e, 9e et 34e), exposant aussi cette souveraineté sur un corner dans la surface adverse (7e). Et s'il ne s'est pas trop risqué avec le cuir, apportant que trop peu de changements de rythme et de percées tranchantes, l'ancien Lillois trouvait tout de même Sarabia entre les lignes par deux fois (6e et 8e), avant d'oxygéner sa surface en repoussant un centre en retrait à quelques encablures de la pause (43e). Invité à se positionner sur le couloir gauche aux avant-postes, Di Maria, qui voyait son penalty être détourné par Reynet (71e), souffrait d'un léger manque de repères. Et ce, même s'il était impliqué sur trois des quatre buts parisiens et insufflait de l'allant à sa bande.
De son côté, Mbappé, se faufilant bien souvent dans l'axe du terrain, canardait à tout-va. Il attrapait le cadre même plusieurs fois, sans réussir néanmoins à faire trembler les filets adverses (3e, 5e, 21e). Néanmoins, après avoir été altruiste et inspiré, le champion du monde gâchait une opportunité de créer une situation en supériorité numérique, en tentant un lob de la ligne médiane (37e). Mais voilà encore que Paris ne réussissait pas à désagréger tel un seul homme le bloc (très) bas toulousain, se remettant trop souvent au talent de ses têtes d'affiche. Il fallut attendre le second acte pour voir enfin quelques séquences séduisantes. Gueye alertait Choupo Moting (46e) et Mbappé, sur une galette de Di Maria, encore lui malgré tout, s'essayait de la tête (48e). La suite ne fut qu'une simple promenade de santé pour Paris, bien aidé par l'engourdissement adverse. Mais pour faire taire les critiques acerbes, Thomas Tuchel devra procéder à quelques ajustements et imprimer une harmonie manifeste sur ses troupes. Au risque, encore, de susciter le doute dans la tête des observateurs.