Où en sont les cadors à la mi-saison?

Lyon, l'attaque de feu

Inutile d'espérer un relâchement de l'Olympique Lyonnais, huit fois champion de France de rang : cela n'arrivera certainement pas cette saison. Sous l'impulsion de Gérard Prêcheur, qui a succédé à Patrice Lair, les Lyonnaises sont reparties sur d'excellentes bases. En treize matches (et autant de victoires), les coéquipières de Wendie Renard, leaders de la D1, ont déjà marqué 84 buts (pour seulement encaissés), soit neuf de moins que sur l'ensemble de la saison passée.

Il faut dire que le trio Hegerberg-Schelin-Le Sommer cartonne : ces trois attaquantes ont marqué 67% des buts lyonnais cette saison (19 réalisations pour les deux premières, 18 pour la troisième). «Jusqu'à présent, on ne peut-être que satisfait, apprécie Gérard Prêcheur. Sur le plan de l'adhésion du groupe à l'orientation que j'ai mis en place depuis juillet, le bilan est très positif mais j'attends le match contre Juvisy qui revêt un caractère particulier.»

Cet après-midi (17 heures), l'OL - vainqueur (4-1) à l'aller - veut conclure l'année sur une bonne note. «C'est un concurrent direct et, hormis les deux défaites subies contre nous et Paris (2-0), elles ont gagné toutes leurs rencontres, reprend l'entraîneur lyonnais. C'est un adversaire de qualité. Ces matches-là sont déterminants dans le classement final.» Éliminé de la Ligue des Champions par le PSG en huitièmes de finale, l'Olympique Lyonnais ne veut pas laisser filer son neuvième titre de champion.

PSG, la défense de fer

Avec seulement quatre points de retard sur l'OL, le Paris-Saint-Germain s'accroche à son rêve de déloger les Rhodaniennes de leur trône. En perdant à Lyon le 1er novembre dernier (2-1), les Parisiennes ont grillé un joker, mais elles veulent continuer d'y croire. «On a en face de nous une équipe qui ne fait pas d'erreur, qui est au top niveau européen, souligne Farid Benstiti, le coach parisien. Néanmoins, pour l'instant le Championnat se déroule pas mal pour nous même si, tous les week-ends, nous devons tenir la cadence.»

Ce samedi (14h30), Paris reçoit Montpellier chez qui il avait bataillé pour s'imposer à l'aller (1-0). «Il nous reste un match capital, ce serait gâcher cette saison que de faire un mauvais résultat, reprend le technicien. Il faudra être au top contre Montpellier.» Le PSG pourra s'appuyer sur sa solide défense, la meilleure de ce début de saison avec seulement 4 buts encaissés. «La première chose que j'ai voulu mettre en place, c'était une assise collective, une organisation très solide, explique Benstiti. J'ai travaillé sur cela pendant deux ans. Aujourd'hui, on garde nos bases de travail qui sont celles de la récupération collective, du pressing collectif, de bien défendre son but et on est meilleur offensivement car on commence à développer plus de jeu.»

Juvisy à sa place

Avec ses moyens, Juvisy continue à jouer un rôle non négligeable dans ce championnat. Le club essonnien pointe en effet à la troisième place du classement, à sept points de Paris et à dix de Lyon avec un match en moins. «On est sur sept victoires de rang, on a perdu deux matches contre Lyon et PSG, ce qui peut paraître logique vu de l'extérieur, détaille Pascal Gouzène, l'entraîneur juvisien. On a des petits regrets sur le match du PSG mais cette première partie de saison est plutôt conforme à ce qu'on attendait.»

Pour le coach, son équipe a «énormément progressé collectivement, athlétiquement. Cela se ressent sur tout ce qu'on met en place sur le terrain. On a une bien meilleure maîtrise du jeu.» Pascal Gouzène met aussi en avant ces jeunes qui «commencent à prendre de l'ampleur», à l'image d'Anaïg Butel, Inès Jaurena, Aïssatou Tounkara et Kadidiatou Diani. Il sait toutefois que son équipe possède encore une marge de progression, notamment dans la finition. Malgré tout, comme il le souligne, trois joueuses de Juvisy se trouvent dans le top 10 des buteuses de D1: Gaëtane Thiney (10 buts), Sandrine Brétigny (8) et Camille Catala (7). C'est donc «sereinement» qu'il aborde ce match retour face à Lyon, malgré la lourde défaite à l'aller (4-1). «On va voir où on en est collectivement et individuellement. Ca va nous permettre de nous situer au niveau du jeu.»

Montpellier éjecté du top 4

Pas facile de débuter une saison en perdant des joueuses expérimentées comme Hoda Lattaf, Josefine Öqvist ou encore Ophélie Meilleroux. C'est pourtant le défi auquel était confrontée l'équipe de Montpellier. C'est avec un effectif rajeuni que Jean-Louis Saez, l'entraîneur, est reparti et les résultats s'en ressentent. Après les 13 premières journées, les Héraultaises occupent la 5e place, derrière Guingamp qui compte cinq points de plus.

«Montpellier est un peu décroché mais c'est normal, elles essayent de se restructurer», confirme Pascal Gouzène, le coach de Juvisy. Farid Benstiti, dont l'équipe reçoit Montpellier ce samedi, se montre méfiant: «Ce n'est pas une formation facile à jouer. Quand on regarde le match contre Lyon (défaite 5-1 le week-end passé), il me semble qu'elles ont deux occasions pour revenir ou pour mener, deux face-à-face avec la gardienne qu'elles ont ratés, peut-être à cause de ce manque d'expérience collective.» Benstiti est convaincu «qu'elles finiront mieux qu'elles n'ont commencé. Elles font surtout face aux aléas d'une équipe en construction, c'est toujours compliqué. Il faut du temps pour que ça prenne.»