Benjamin Pavard a évolué en défense centrale.

On a regardé le dernier match de Benjamin Pavard, nouveau venu chez les Bleus

Surprise de la liste de l'équipe de France de Didier Deschamps, Benjamin Pavard (21 ans) évolue à Stuttgart, dans l'ombre des grands clubs de la Bundesliga. On l'a observé lors de son dernier match, ce week-end face à Hambourg.

Comme lui, on a été surpris. On ne s'attendait pas à lire le nom de Benjamin Pavard sur la liste dévoilée par le sélectionneur Didier Deschamps, jeudi. Et à la surprise a rapidement succédé une question : qui l'a déjà vu jouer à Stuttgart ? On a même sondé nos proches fans de saucisse et d'électro. Réponse négative. Alors on a changé nos plans pour le week-end, par culpabilité autant que par curiosité, et on s'est calé samedi après-midi devant Sky Sport 2. Au Volksparkstadion, le VfB Stuttgart, promu en Bundesliga, affrontait Hambourg. De la première à la dernière minute, on a scruté les faits et gestes du jeune Pavard (21 ans). Certes, ce ne sera que la vérité d'un match, mais voici ce qu'on en a retenu.

Malgré son statut de promu, Stuttgart (12e du Championnat) réalise un début de saison correct. Pavard évolue dans une équipe qui prépare beaucoup ses actions (1 tir toutes les 38 passes, 16e de Bundesliga) et concède peu de tirs dangereux (deuxième derrière le Bayern au plus faible noombre d'expected Goals contre).

Transversales pied droit, pied gauche

L'équipe allemande s'appuie souvent sur le Français à la relance. Positionné en défense centrale (axe gauche) face à Hambourg comme la plupart du temps depuis le début de saison, Pavard distribue des passes claquées et quelques transversales bien senties, du droit comme du gauche. Son ouverture majestueuse du gauche et en une touche, à la 46e, dans l'espace pour Asano a forcé le défenseur adverse (Santos) à commettre une grossière faute pour ne pas laisser le Japonais filer au but.

Pavard ne tente pas de progresser balle au pied mais cette retenue, comme son influence décroissante au fil du match peut largement s'expliquer par l'infériorité numérique de Stuttgart dès la 12e minute (rouge pour Burnic).

Le ballon vient en retrait sur Pavard (en rouge). En une touche, il va claquer une passe pour enclencher l'action et ne pas laisser le temps aux milieux adverses de se réajuster. Le Français cherche souvent à mettre de la vitesse en jouant en une touche et en sautant des lignes.

Après avoir joué vers son gardien, il lui propose immédiatement une solution en entamant une course vers l'extérieur, pour éviter un dégagement forcé.

Agressif sur l'attaquant, embarqué trop facilement

Sans ballon, Benjamin Pavard n'a jamais lâché Arp, l'attaquant adverse. Pavard n'a pas cherché à cadrer son adversaire, le rendre inoffensif balle au pied. Agressif, l'ancien Lillois a plutôt constamment cherché à empêcher son adversaire de contrôler en restant le plus près possible de lui et en tentant de jaillir pour le devancer.

Le procédé à risque a fonctionné... avant de lui coûter cher à la 69e minute. L'attaquant de Hambourg s'est servi du Français pour le contourner et inscrire le troisième but (voir-ci dessous).

Cette fois, Pavard n'arrive pas à passer devant l'attaquant. Son engagement de corps trop prononcé par l'extérieur va donner à Arp une ouverture vers le but .

L'Allemand le dépose sur un contrôle orienté vers l'intérieur du terrain. Pavard, embarqué trop promptement vers l'extérieur, ne peut pas changer de trajectoire. Arp va marquer.

Un alignement délicat

Son obsession géographique de l'attaquant adverse a présenté un autre inconvénient : sa gestion de l'alignement. Pavard s'est souvent retrouvé à plus de cinq mètres de son coéquipier en défense centrale, Timo Baumgartl, et n'a quasiment jamais fait le pas en avant qui aurait pu placer son adversaire en position de hors-jeu (voir ci-dessous).

Benjamin Pavard a évolué en défense centrale.

Le porteur de balle (entouré en bleu) ne s'est pas encore retourné et va être pressé mais l'attaquant démarre sa course. Pavard va le suivre jusqu'à 7-8 mètres derrière son partenaire en défense centrale, sans jamais choisir de faire le pas en avant pour le mettre hors-jeu.

Ito (entouré en bleu) court vers le ballon alors que la défense de Stuttgart est en train de remonter. Pavard n'est pas remonté avec le bloc. Le Français est resté collé à son adversaire et ouvre donc une solution de passe pour le porteur, trop en retard pour contrôler le ballon.

Important sur les corners

Au marquage individuel du grand Mergim Mavraj sur les corners défensifs, le nouvel appelé en Bleu n'a jamais été pris en défaut. Du haut de son 1,86m, il a dégagé plusieurs ballons dangereux. Sur les corners offensifs, Pavard propose majoritairement des appels au premier poteau et a souvent été ciblé par le frappeur. Sans réussite.

- On a envie de revoir Pavard dans un Stuttgart à onze contre onze et davantage en possession du ballon (seulement 26% samedi).
- On l'a vu pris en défaut sur certains changements d'appuis.
- Avec la logique des postes doublés sur la liste de Didier Deschamps, Pavard a probablement été convoqué pour être utilisé, s'il l'est, au poste de latéral droit et donc jamais à celui occupé principalement avec Stuttgart comme samedi.