tuchel (thomas) (S.Mantey/L'Equipe)

On a aimé... ou pas : notre débrief de la 10e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Dixième épisode de la saison.

On a aimé

Lyon, ça va (un peu) mieux

Nommé à la tête de l’OL en début de semaine dernière, Rudi Garcia ne pouvait évidemment pas métamorphoser son équipe. Malgré un match nul décevant sur le plan statistiques (24 tirs, 10 cadrés, aucun but), le technicien rhodanien peut tirer quelques enseignements positifs du match face à Dijon (0-0). Son équipe n’a pas encaissé de but pour la première fois depuis huit rencontres, bien aidée il est vrai par des Bourguignons peu entreprenants. Aouar s’est comporté comme le leader technique qu’il devrait être, et ses percées auraient mérité d’être plus décisives encore. Offensivement, notamment en deuxième période, les Gones ont enchainé les occasions, et auraient dû l’emporter avec un peu de réalisme. Si dans le jeu tout n’a pas été parfait, en témoignent les prestations très moyennes de Tousart et Mendes, les Lyonnais peuvent s’appuyer sur ce match pour le futur.

Les bons problèmes du PSG
On aime imaginer Thomas Tuchel dans la position d’un détective de film noir : en pleine réflexion, seul, courbé devant son bureau mal éclairé rempli de documents, une odeur tenace enfumant l’atmosphère (dans les films noirs, c’est généralement une cigarette ; pour l’entraîneur du PSG ça serait du tofu ou du quinoa). Pas de casse-tête autour d’un crime pour l’entraîneur parisien, au contraire. Avec les bonnes performances de Paredes, Herrera ou Diallo en arrière-gauche, l’Allemand est face à des problèmes ô combien positifs, avec des remplaçants tout à fait au niveau. Et que dire de l’attaque, avec un Icardi toujours efficace et un Mbappé revenu en force ? Tuchel aura le choix. Un sacré luxe.

Abdelhamid, quel roc !
Non, le PSG n'est pas leader partout cette saison. Question meilleure défense, Reims, qui l'avait emporté 2-0 au Parc il y a peu, fait mieux que Navas et sa bande. Bilan rémois après dix sorties : quatre buts encaissés ! Et déjà sept clean-sheets pour Abdelhamid et la défense champenoise. Pas flamboyant quand on a envie de voir du jeu et des occasions à la pelle (même si Reims ne refuse pas non plus le jeu), mais le profil plein de rigueur des hommes de Guion a aussi son charme. Un bloc équipe quasi imprénétrable symbolisé par Abdelhamid, auteur de son premier but en Ligue 1 samedi face à Montpellier. International marocain depuis le printemps dernier, le gaucher impressionne par sa lecture du jeu et ses interventions propres qui font facilement oublier une vitesse peut-être insuffisante. Le tout à 32 ans, et après avoir eu du mal, à l'époque, à se faire un nom en Ligue 1 avec Dijon. Ce qui impressionne aussi, c'est son côté insubmersible. Rendez-vous compte, le garçon n'a plus manqué un match de Championnat depuis la 32e journée de la saison 2017-18 où Reims était encore en Ligue 2. Série en cours : 56 matches. Un roc, on vous dit !

On ne sait pas quoi en penser

La Ligue 1 plus imprévisible que jamais
On ne sait pas trop si on aime... ou pas. Depuis plusieurs années, derrière Paris, ce sont les mêmes équipes qui émergent : Lyon, Marseille, Monaco, Lille, Saint-Étienne, Rennes voire Bordeaux. Cette saison, avec les difficultés rencontrées par les «gros» du Championnat, on a le sentiment que tout est bien plus ouvert, en haut comme en bas du classement. Pour exemple, en deux victoires, les Verts sont passés de lanterne rouge à dixièmes du classement. Aujourd'hui, après dix journées, cinq points séparent le troisième du quinzième. Pour celui qui voit le verre à moitié plein, le suspense risque bien d’être haletant jusqu’à la 38e journée. Pour celui qui le voit à moitié vide, cela peut aussi signifier que le niveau moyen de la Ligue 1 est faible, et qu’ainsi tout le monde peut battre tout le monde. Chacun se fera son avis sur le sujet…

On n'a pas aimé

Pied pris les mains dans le sac
Sans idée face à Toulouse samedi soir, les Lillois ne méritaient certainement pas mieux que leur défaite logique (2-1). Toutefois, dans cette mauvaise soirée, il faut souligner la malchance du malheureux Jérémy Pied. Pour seulement sa troisième titularisation de la saison, l’ancien Niçois jouait gros, pour, pourquoi pas mettre un léger doute dans l'esprit de Galtier face à Celik pas toujours irréprochable ces derniers temps. Il a pourtant connu la mésaventure de provoquer deux penalties, sur deux mains. Sur les deux actions, le ballon était centré proche de lui, et il n’a pas eu le temps de retirer son bras. En d’autres temps, la notion d’intentionnalité aurait été évoquée, et il n’aurait peut-être pas été sanctionné. Aidée par la VAR, Stéphanie Frappart en a donc décidé autrement.

Montpellier, il ne faut pas abuser
En l’absence d’Andy Delort, blessé, on attendait de voir comment Michel Der Zakarian allait animer son 5-3-2, et notamment l’association entre Laborde et un autre attaquant… Un autre attaquant ? Que nenni ! L’entraîneur héraultais a choisi de densifier son milieu avec un bon vieux 5-3-1-1 des familles, avec les seuls Mollet et Laborde comme profils "joueurs" et offensifs. Contre Reims (défaite 1-0), son équipe a constamment été mise sur le reculoir et "MDZ" a dû procéder à son premier changement tactique dès la 40e minute, avec l’entrée de… Camara, un attaquant. Une bonne leçon pour Der Zakarian ? Pour créer, il est toujours mieux d’avoir des créateurs.

Monaco se repose trop sur Slimani et Ben Yedder
«Notre philosophie, c’est l’attaque.» La déclaration de Leonardo Jardim, ce dimanche après la victoire in extremis des siens face à Rennes (3-2) est difficilement contestable, et plutôt évidente. Problème, la virtuosité des attaquants monégasques depuis le début de saison, Slimani et Ben Yedder en tête, n’a d’égal que la fébrilité défensive de la formation de la Principauté. Alors que Wissam Ben Yedder est en tête du classement des buteurs de Ligue 1 (8 buts) avec un ratio d’une réalisation par match et que Slimani est le meilleur passeur du Championnat (7 passes en 7 matches), l’ASM peine toujours à enchainer les victoires. En cette 10e journée de Ligue 1, une nouvelle fois, les coéquipiers de Glik ont bien failli être tenus en échec à domicile par une formation rennaise pourtant très passive, qui n’a pas eu à forcer pour inscrire deux buts au milieu d’une ligne défensive (pourtant fournie en nombre) pratiquement inexistante. «Il faut aussi progresser collectivement dans le domaine défensif», a tout de même poursuivi le coach portugais, après avoir insisté sur le rendement de son attaque. Au moins, il a le mérite d’admettre les lacunes de son équipe dans ce secteur. Car sans de réels progrès dans ce domaine, Monaco renouera avec les contre-performances et ne remontera pas dans le haut du classement, malgré son duo cinq étoiles en pointe...