diacre (corinne) (E. Garnier/L'Equipe)

On a aimé... ou pas : le débrief de la phase de groupes de la Coupe du monde des Bleues

Qualifiées pour les huitièmes de finale, les Bleues ont franchi le premier tour sans grande difficulté. La rédaction de FF.fr fait le point sur ce qu'elle a aimé... ou non.

On a aimé...

Renard, la décisive
A 28 ans, Wendie Renard a pris les choses en main. En l’espace de dix minutes contre la Corée en ouverture, elle a fait jaillir son mètre quatre-vingt-sept dans les airs à deux reprises (35e, 45e) pour permettre aux Bleues de rentrer tranquilles au vestiaire (3-0). Malgré sa grossière erreur de jugement sur le but contre son camp lors du deuxième match, elle a continué à jouer la maîtresse des airs en apportant un danger constant sur les phases arrêtées. Enfin, en clôture du premier tour contre le Nigeria, elle n’a pas réussi à convertir les bons centres de Gaëtane Thiney (47e, 57e), mais a offert la victoire aux Bleues, sur un penalty en deux temps. Avec trois réalisations, Renard est la meilleure buteuse de l’équipe de France. 

L'activité des latérales
Sur ce premier tour, Marion Torrent et Amel Majri nous ont régalées. Malgré le peu d’adversité et mis à part les quelques errements de la Montpelliéraine contre la Norvège, elles se sont montrées à leur aise défensivement. Mais c’est dans l’intensité et dans la répétition des efforts qu’elles ont le plus marqué les esprits. Les deux latérales ont impressionné par leur résistance, leur coffre et leur volume de jeu incroyable. Elles ont aussi tous les deux affiché une belle qualité de centre, particulièrement Majri qui a déjà réalisé deux passes décisives (Corée, Norvège) et qui a sans cesse apporté le danger contre le Nigeria en multipliant les ballons envoyés dans la surface.

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La solidité défensive
Trois matches, trois adversaires aux styles de jeu complètement différents et très peu d’occasions concédées. Le seul but encaissé étant un CSC ahurissant de Renard, l’arrière-garde des Bleues nous a rassurés pour la suite du tournoi. Il faudra bien sûr s’attendre à beaucoup plus d’adversité en phase finale et il sera capital pour les quatre de derrière de ne pas se reposer sur leurs lauriers. Mais si dans le contenu du jeu, il faut se satisfaire d’une seule chose, ce serait très certainement la solidité du bloc défensif, qui a parfaitement fonctionné pour la phase de poules. Attention aux latérales de ne pas oublier le principal, défendre. Avec sa formation de défenseuse centrale, Torrent ne devrait pas trop avoir de difficulté. Majri, elle, devra veiller à son placement.

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Amandine Henry
Solide capitaine des Bleues, Amandine Henry a tenu son rang sur ce début de Coupe du monde. Son leadership sur le pré est incontesté et incontestable, et face à des adversaires relativement faibles, elle a étalé toute sa maîtrise technique dans la construction du jeu de possession des Bleues. Omniprésente à la récupération, elle s’est également distinguée par ses projections vers l’avant et sa position très haute sur la pelouse, mais aussi par son but splendide en ouverture contre la Corée. Pour aller loin dans ce Mondial, les joueuses de Corinne Diacre auront besoin d’une grande Henry.

L’ambiance dans les stades
Les spectateurs du Parc des Princes, de l’Allianz Rivieira et du Roazhon Parc ont répondu présent. Stades combles, groupes de supporters, familles au complet, drapeaux sur les joues... L’ambiance était au rendez-vous pour les affiches des Bleues. Les potentiels matches de phase finale sont déjà à guichet fermés et l’engouement va continuer à monter petit à petit. On a hâte de revivre un été festif, mais pour cela il faudra que les Bleues gagnent. Ça commence dimanche, au Havre.

On n'a pas aimé...

L’animation offensive
Le festival offensif contre la Corée semble bien loin. Face à des défenses toujours très basses, les attaquantes de l’équipe de France ont éprouvé de réelles difficultés à contourner les blocs. Sur les sept buts tricolores, trois seulement sont intervenus sur des phases de jeu (deux autres sur penalty et deux sur des coups de pied de coin). Si Eugénie le Sommer s’est montrée irremplaçable de par sa créativité et son efficacité, si Kalidiatou Diani et Delphine Cascarino ont essayé sans tellement y parvenir, Valérie Gauvin et Gaëtane Thiney sont elles encore attendues. La première a confirmé qu’elle était peu à l’aise avec le ballon et qu’elle était davantage une joueuse de surface et la deuxième a manqué à son rôle de meneuse, de créatrice, bien souvent remplacée par Henry dans ce registre. Il faudra faire preuve de plus d’inspiration pour la suite.

Le turn-over de Diacre

Alors que les Bleues étaient déjà qualifiées pour les huitièmes, Corinne Diacre avait choisi de faire souffler quelques cadres contre le Nigeria. Le Sommer, Torrent, Diani et Bussaglia étaient laissées sur le banc, alors que Charlotte Bibault, Eve Périsset, Viviane Asseyi et Delphine Cascarino en profitaient pour démarrer. Le moins que l’on puisse dire, c’est que certaines absences ont pesé. Pour la suite de la compétition, la sélectionneuse ne pourra pas se permettre de laisser Le Sommer de côté, ni Bussaglia, ni Torrent. Cascarino devrait être cantonnée à un rôle de remplaçante de Diani.

Le manque de lâcher-prise
Mis à part l’éclair de génie d’Henry sur le quatrième but contre la Corée, et la virevoltante Diani de la Norvège, les Bleues ont semblé inhibées par la pression sur ce premier tour. Sur ces trois matches, elles ont manqué d’idées, de prises d’initiatives, de folie… Et il en faut pour gagner un Mondial. Le Sommer, Cascarino ou Majri peuvent faire beaucoup mieux, beaucoup plus… Elles devront s’imposer en leaders techniques de cette équipe de France et se lâcher davantage pour espérer glaner le Graal de championnes du monde.

Nicolas Jambou et Hanif Ben Berkane