choupo moting (eric) (P. Lahalle/L'Equipe)

On a aimé... ou pas : le débrief de la 6e journée de Ligue 1 avec le tract des Bad Gones, Rennes, Amavi, la pelouse de Monaco et Choupo-Moting

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Sixième épisode de cette saison avec les lacunes d'Amavi, la pelouse indigeste de Monaco, la prestation XXL de Ndombele et bien d'autres encore.

On a aimé

Kenny Lala, ce latéral qui aime les coups de pied arrêtés
On était habitués à le voir marquer sur penalty, ce qu'il avait réussi à faire à trois reprises la saison dernière, Kenny Lala est passé à un autre niveau ce week-end. Contre Amiens (3-1), le Strasbourgeois a permis aux siens d'égaliser d'un superbe coup franc finissant dans la lucarne d'un Gurtner qui avait anticipé de l'autre côté. Une nouvelle corde à l'arc du latéral droit, qui s'est également illustré en déposant le ballon sur la tête de Corgnet pour le 2-1. L'ancien Valenciennois a permis à son équipe de renverser le match et de l'emporter après quatre rencontres sans succès. La Meinau, c'était Lala Land.

Lille qui ne se repose pas sur Pépé
Après une saison plus que galère, Lille confirme de semaine en semaine sa renaissance. Une nouvelle victoire samedi contre Nantes (2-1) et les Nordistes sont bien installés sur le podium de la Ligue 1. Si Nicolas Pépé avait jusque-là inscrit quatre buts et délivré trois passes décisives en cinq matches, l'attaquant n'a pas pesé sur le score ce week-end malgré sa bonne prestation. Cela n'a pas empêché le LOSC de remporter les trois points, avec des buts de José Fonte et Ikoné, et surtout de réaliser une prestation aboutie sur le plan collectif, même si les hommes de Galtier se sont fait un peu peur en fin de rencontre. L'enchaînement des matches contre Bordeaux, Marseille et Saint-Étienne s'annonce intéressant à suivre, et nous permettra d'y voir plus clair sur les ambitions lilloises.

La belle histoire de Choupo-Moting
Son nom n'est ni glamour, ni bling-bling, et laisse encore moins rêveur. Choupo-Moting, Eric-Maxim de son prénom, a pourtant marqué les esprits ce dimanche, inscrivant son premier but face à Rennes. Devenu chouchou de supporters satiriques, souffre-douleur de certains car symbole d'un mercato raté, il a signé une entrée convaincante, en lieu et place de Marco Verratti. Trimbalant son grand gabarit au pressing, l'international camerounais profitait ensuite d'une bonne transition offensive du PSG, via Neymar puis Thomas Meunier, pour enchaîner contrôle-frappe, clore le score et mettre un sourire sur son visage. Et s'il n'a en rien la carrure d'un titulaire, «Choupo» a, au moins, offert une des belles histoires du week-end.

La perf' de Ndombele face à l'OM
Décidément, les matches se suivent et se ressemblent pour Tanguy Ndombele. Génial face à Manchester City en Ligue des champions, il s'est une nouvelle fois régalé lors de l'Olympico, ce dimanche soir, participant pleinement au succès des siens (4-2). Physiquement, techniquement, dans l'anticipation ou les duels aériens, l'ancien d'Amiens a surnagé, permettant à l'OL de peser sur le match et de souvent jouer vers l'avant. 91% de passes réussies pour lui, sur 44 tentées, et des velléités offensives qui aboutissaient notamment à l'ouverture du score d'Houssem Aouar après un une-deux avec Bertrand Traoré. C'est donc un nouveau match plein pour Tanguy Ndombele, qui pourrait rapidement susciter les intérêts de grosses écuries européennes.

On n'a pas aimé

Caen qui ne sait toujours pas tenir un score
C'était pourtant une spécialité normande. Sous Patrice Garande, Caen n'était peut-être pas beau à voir jouer mais savait tenir un score. En marquant peu, le SMC l'emportait la plupart du temps quand il marquait en premier. Mais contre Saint-Étienne samedi, les hommes de Mercadal ont ouvert le score pour la cinquième fois de suite en Ligue 1, pour une seule victoire au final (contre Dijon, 2-0). Pour la quatrième fois en cinq matches donc, les Caennais ont été repris au tableau d'affichage. Pire encore, puisqu'ils ont même perdu contre les Verts (1-2). Il va falloir apprendre à tenir le score pour prendre des points et éviter une nouvelle saison galère.

Le champs de patates de Louis-II
Quatorzième au classement des pelouses l'année dernière, Monaco a décidé de se surpasser et de viser la dernière place cette saison en offrant un terrain plein de trous de taupes à ses visiteurs. Comme ce mardi en Ligue des champions, le match face à Nîmes de vendredi (1-1) nous a offert des contrôles ratés et des faux rebonds à la moindre passe des vingt-deux acteurs. Et le mauvais état du pré aurait vraisemblablement provoqué la sortie sur blessure du capitaine Nîmois Anthony Briançon. Déjà que les supporters ne garnissent pas les tribunes, si en plus l'ASM doit composer avec une pelouse catastrophique... Le coach du Nîmes Olympique est d'ailleurs monté au créneau en soumettant l'idée de suspendre le stade de Monaco : «On a interdit le stade de Béziers. Peut-être qu'il faut interdire celui de Monaco (...) La pelouse n'est pas bonne. Ce n'est pas bien pour le match et la santé des joueurs.» Une situation indigne pour un club qui était champion de France il y a deux saisons.

L'attaque de Dijon en panne
Les Dijonnais n'y arrivent plus devant le but ! Face à Reims, les attaquants n'ont pas cadré une seule fois durant les quatre-vingt-dix minutes sur six tentatives. Un manque de précision qui devient redondant. Cinquième meilleure attaque l'année dernière, Dijon a débuté la nouvelle saison sur les mêmes bases avec huit buts en trois journées et un Tavares étincelant (3 buts). Depuis, la lumière s'est éteinte avec un seul but en trois journées, oeuvre de Saïd. Si le club avait été défait les deux journées précédentes, le point du nul fera l'affaire ce week-end. Mais Olivier Dall'Oglio, qui attache une importante préponderrante au jeu offensif de son équipe, a dû faire quelques insomnies...

Le tract de certains supporters de l'OL
C'est la honte du week-end. Ni plus, ni moins. Avant le coup d'envoi du choc Lyon-Marseille, un tract a été distribué par les Bad Gones lyonnais. Un tract «anti-marseillais» d'une rare violence où les mots «sida», «anti-français», «vérole» se mêlaient à un texte - si on peut appeler ça un texte - d'une violence (gratuite) rare. Oui, la rivalité entre les deux Olympiques n'a peut-être jamais été aussi forte, mais pas de quoi laisser passer ce genre de choses. Jean-Michel Aulas l'a d'ailleurs dit après la rencontre, évoquant la possibilité de porter plainte face à un tract «ridicule et odieux». Reste à savoir si la LFP ne va pas se saisir du dossier... C'est en tout cas une semaine compliquée qui se termine pour l'image du club rhodanien. On se souvient que, mercredi dernier à Manchester City, un «supporter» estampillé OL a été aperçu en train d'effectuer un salut nazi...

La frilosité rennaise
On n'attendait évidemment pas d'eux qu'ils se ruent à l'attaque, mais simplement qu'ils montrent un peu plus de volonté dans le jeu face à un PSG totalement à côté de la plaque en première période. Après avoir ouvert le score précocement sur un csc de Rabiot, les hommes de Sabri Lamouchi, plutôt armés offensivement, auraient pu chercher à enfoncer le clou et à mettre un peu le doute dans les esprits parisiens. Au lieu de ça, ils se sont (trop) longtemps contentés de mettre le bus pour essayer de piquer en contre. Face au potentiel du champion de France en titre, ça paye rarement. Et, comme beaucoup d'autres avant eux, ils l'ont appris à leurs dépens (1-3). Dommage...

La nouvelle prestation inquiétante de Jordan Amavi
Il y a encore quelques mois, certains l'imaginaient taper à la porte de l'équipe de France au moment où les Bleus étaient dans le flou pour le côté gauche de la défense. Comme l'impression que c'était il y a une éternité tant Jordan Amavi ne cesse de régresser depuis un (long) moment. Encore une fois dépassé, cette fois face à Bertrand Traoré à Lyon, l'ancien joueur de Nice affiche des lacunes tactiques et techniques qui inquiètent. Est-ce un problème physique, de confiance... ? Toujours est-il qu'il va devoir très vite mettre le réveil.

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Antoine Bourlon, Florent Le Marquis, Bruno Rodrigues, Florian Grégoire et Timothé Crépin