genesio (bruno) (A.Martin/L'Equipe)

On a aimé... ou pas : le débrief de la 5e journée de Ligue 1 avec Rudi Garcia, l'OL, Nicolas Pépé

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Cinquième épisode de cette saison.

On a aimé

Le coaching de Rudi Garcia
Excepté le PSG, qui a facilement dominé Saint-Étienne, l'OM est le seul club engagé cette semaine en Europe qui a véritablement accompli un match plein en Ligue 1 pour arriver avec la confiance nécessaire sur la scène européenne. Et devant Guingamp, Marseille a eu deux visages, un par période. Après le repos, Rudi Garcia a changé le cours de la rencontre en lançant Maxime Lopez à la place d'un Lucas Ocampos bien en difficulté. Et le milieu de poche marseillais a aimanté le cuir pendant la seconde période en touchant 70 ballons en 45 minutes ! Il a surtout apporté ce qu'il manquait cruellement à l'OM dans le premier acte. Une entrée qui a également poussé Garcia à monter Morgan Sanson en meneur de jeu tout en choisissant de décaler Dimitri Payet sur la gauche. Tous ces choix se sont révélés payants avec un récital devant des Bretons dépassés. Les Olympiens peuvent remercier leur coach.

Super Pépé et son lieutenant Ikoné
Lille est sur le podium de la Ligue 1 à l’issue de cette 5e journée. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais les Dogues vont mieux cette saison. L’attaque en est le symbole. Si Bamba a moins brillé ce week-end qu’au mois d’août, Pépé et Ikoné ont mené le LOSC vers la victoire contre Amiens (3-2). Le premier a inscrit les trois buts de son équipe, dont deux penalties qu’il a lui-même provoqué. Quant à l’ancien Parisien, il a donné d’excellents ballons tout au long de la rencontre, mettant ses coéquipiers dans de bonnes dispositions. Il est notamment passeur décisif sur le troisième but, et distribue le ballon à Pépé sur le second penalty. Un duo plein de promesses pour l’avenir.

Le récital de Flavien Tait
À l’initiative, à la dernière passe, à la finition : c’est un véritable récital que nous a offert Flavien Tait (25 ans) samedi soir. Il a été l’homme des meilleurs mouvements angevins et il s’est régalé des larges espaces laissés par une défense dijonnaise aux abois. C’est ainsi qu’il punissait le DFCO après un relais avec Manceau (1-2, 29e) avant de «caviardiser» Santamaria pour le but du break (1-3, 38e). Un véritable festival ! Tout ça alors que son match au stade Gaston-Gérard aurait pu se finir après seulement cinq minutes, Tait, sorti sur civière, se remettant difficilement d'un duel avec Loiodice. Le voilà à deux buts et deux passes décisives après cinq journées. De quoi confirmer qu’il a les épaules pour devenir le patron offensif du SCO.

La révolte niçoise sans Balotelli
Les trois premières journées de Championnat avaient été pénibles pour les Niçois, privés de Mario Balotelli. La 4e journée contre Lyon avait permis aux hommes de Patrick Vieira de connaître le succès (1-0), même si l’Italien n’avait pas brillé. L’attaquant de nouveau absent vendredi, Nice a tout de même confirmé contre Rennes (2-1). Menés au score, les Aiglons ont réussi à inverser la tendance dans le dernier quart d’heure, grâce à un Allan Saint-Maximin très en jambes et un Pierre Lees-Melou décisif. Si la performance collective n’a pas été aboutie tout au long de la rencontre, l’efficacité offensive retrouvée (3 tirs cadrés, 2 buts) enlève une belle épine du pied à Patrick Vieira après des débuts compliqués. Nice est lancé ! Ce visage sera-t-il encore meilleur avec Super Mario ?

L’été nîmois qui n’en finit pas
La trêve internationale n’a pas refroidi les ardeurs des Crocodiles. On avait déjà eu le retour extraordinaire de 1-3 à 4-3 contre Angers, la fantastique victoire contre l’OM (3-1) et le match plus que plaisant contre le PSG (2-4). À Bordeaux, Nîmes a de nouveau enthousiasmé. Menés, les hommes de Blaquart ont une première fois inversé la tendance, virant en tête à la pause (2-1). Après une révolte girondine, Umut Bozok a permis aux siens d’arracher un match nul et d’empêcher une troisième défaite consécutive, hissant son club à la 8e place de Ligue 1. Entre un état d'esprit rafraîchissant, une envie de jouer, un mental à toute épreuve et de l'efficacité : la folie nîmoise n’est pas encore terminée, et ce n’est pas pour nous déplaire.

On n'a pas aimé

L’inquiétante prestation lyonnaise
Avec ce visage, la claque et la valise pourraient être violentes face à Manchester City mercredi : la trêve n’a pas vraiment permis à l’OL de se remettre la tête à l’endroit. À Caen, il a fallu un miracle (et des bourdes de Brice Samba) pour ramener un point grâce à un but de Ferland Mendy (89e), qui aurait dû être expulsé plus tôt dans la rencontre. Excepté Anthony Lopes, à qui on ne pouvait pas reprocher grand-chose, chaque ligne a montré des signes très inquiétants, notamment dans l’impact et l’agressivité. D’une défense laissant des espaces béants à une attaque parfois nonchalante à l’image d’un Bertrand Traoré très décevant. En passant par un milieu en manque d’inspiration, exemple avec Houssem Aouar qui confirme ses nettes difficultés cette saison. Bruno Genesio n’a pas hésité à sortir la sulfateuse pour critiquer les siens. Suffisant pour retrouver quelques valeurs et se montrer à la hauteur en C1 ?

La première mitigée de Juan Bernat
Bien sûr, il est largement trop tôt pour juger ce que peut offrir la recrue Bernat sur le long terme. Mais il faut tout de même reconnaitre que le baptême du joueur, au Parc qui plus est, n'a pas été des plus rassurants. Vendredi soir, contre Saint-Étienne (4-0), c’est de son flanc gauche que sont arrivées la majorité des attaques adverses : Yannis Salibur l’éliminait assez facilement pour servir Loïs Diony (14e), et Kévin Monnet-Paquet trouvait l’espace dans son dos (21e). Layvin Kurzawa, son concurrent au poste, vient d’être opéré d’une hernie discale et ne devrait pas être opérationnel avant quelques mois. Sauf surprise de dernière minute de Thomas Tuchel, Bernat devrait donc protéger le côté gauche du Paris Saint-Germain lors des premiers matches de Ligue des champions. Et ce dès mardi, contre Liverpool… Il va falloir très vite se mettre au niveau.

Lire : Twitter n'a pas hésité à commenter la première de Bernat

La débâcle guingampaise
Plus que "on n'a pas aimé", on n'a surtout pas compris comment Guingamp a pu autant sombrer collectivement sur la pelouse du Vélodrome. Oui, l'OM réussissait quasiment tout ce qu'il entreprenait à l'image de Payet, mais Guingamp n'a pas eu ce supplément d'âme pour se reprendre et tenter de limiter la casse. On n'a pas senti de leader, de caractère ou encore de colère dans les esprits bretons. Et les remplaçants, à l'image de Blas, trop facile sur le dernier but olympien, n'ont pas vraiment aidé leurs coéquipiers. Et c'en est ainsi inquiétant : cinq défaites en cinq matches, il y a désormais urgence dans les Côtes-d'Armor...