(A.Mounic/L'Equipe)

On a aimé... ou pas : le débrief de la 1ère journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Premier épisode avec la monotonie marseillaise, les chants hostiles à Neymar ou encore la pépite rennaise Camavinga.

On a aimé

La fougue de Camavinga
Un remplaçant à Benjamin André ? Pas la peine de chercher bien loin, il est sous le nez des supporters rennais et il s'appelle Eduardo Camavinga. Alors oui, il a 16 ans, mais on compte sur Julien Stéphan pour ne pas nous sortir l'excuse de la jeunesse. «Moi, tu m'parles pas d'âge», disait récemment une autre pépite de la Ligue 1 Conforama. Là, c'est pareil. On veut continuer à voir le délicieux jeu de corps et les passes bien senties du gamin rennais. Et s'il réitère chaque semaine la même performance que sa première de la saison à Montpellier, son entraîneur ne tergiversera pas. Autant en profiter avant qu'il ne parte pour 50 boules à City en janvier prochain.

Les bons coups d'Angers
Pas de quoi trembler à Angers, il y a de la suite dans les idées. Alerte aux projets Picsou du Championnat, les bonnes intentions sont en Maine-et-Loire. Pas romantique, hein. Mais à y voir de plus près, après l'excellente pioche Jeff Reine-Adelaïde du mercato 2018 et le bis repetita du marché des transferts 2019 Mathias Pereira Lage, on se dit qu'il y a forcément un petit secret. Peut-être bien Stéphane Moulin, idolo de la Ligue des talents pour savoir les faire éclore. Rayan Aït Nouri, l'ultra-prometteur latéral gauche de 18 ans qui jouait son quatrième match de Ligue 1 face à Bordeaux, ne dira pas le contraire. Quant au tandem offensif aux noms composés, Pereira Lage et Jeff Reine-Adelaïde, eux aussi ont été excellents face aux Girondins. Deux buts, deux assists. Certains devraient s'en inspirer...

Les débuts en fanfare de Victor Osimhen
Nicolas Pépé parti à Londres, les supporters lillois vont avoir besoin d'une nouvelle vedette pour emmener l'équipe cette saison. Et l'international nigérian Victor Osimhen n'aura pas eu besoin de beaucoup de temps pour se mettre le public du stade Pierre Mauroy dans la poche. A peine plus d'un quart d'heure de jeu, en fait. D'un fantastique contrôle orienté de la poitrine, l'attaquant de 20 ans venu de Charleroi s'emmenait parfaitement le ballon et ouvrait la marque d'un plat du pied croisé efficace. Et en fin de match, en roi des seize mètres, c'est encore lui qui permettait au LOSC de prendre l'avantage. Ca sent la bonne pioche...

Dia et Liénard, les mains dans le cambouis
Boulaye Dia, électricien fut un temps, a prouvé face à la bande à Villas-Boas qu'il était un parfait conducteur. Dimitri Liénard, lui l'ancien maçon, a, au contraire, préféré faire étalage de ses qualités de démolisseur, en prenant un malin plaisir à désintégrer l'arrière-garde messine en cette rentrée des classes. Mis fréquemment sur la touche la saison dernière, les deux bonhommes se sont cette fois éclatés. Le Rémois a planté un pion et distillé une offrande, l'Alsacien a pour sa part épouvanté les troupes d'Hognon, en agrémentant sa jolie partition d'une passe décisive aussi. Véritable touche-à-tout, le second a revêtu sa tenue de chef de chantier... comme le premier tout compte fait ! Et ce pour le plus grand plaisir de leurs boss, bien installés sur leur banquette pour contempler ces travaux d'orfèvre.

Lire aussi : Le fabuleux destin de Boulaye Dia

On n'a pas aimé

La monotonie marseillaise
Sur le banc, une nouvelle tête, sur le terrain, la même apathie ambiante. Ne jetons pas tout de suite la pierre à André Villas-Boas, surtout que l'entraîneur portugais doit composer avec sensiblement le même onze que celui de la saison dernière. Et si cela allait au-delà de l'aspect sportif ? Si la saison chaotique de Rudi Garcia avait laissé plus de séquelles que prévu ? Le match face à Reims a en tout cas été une copie conforme de celles que l'on a pu subir lors du précédent exercice. Luis Gustavo, Morgan Sanson et consorts semblent avoir le moral touché. Le Mistral ne suffit plus sur la Cannebière, les Marseillais ont besoin d'un grand bol d'air frais... Mais comment sonner la révolution, quand un entraîneur ne peut pas recruter ?

Les messages hostiles du Parc envers Neymar
L'exaspération des ultras ? Compréhensible. Les chants et banderoles hostiles à Neymar, dimanche soir au Parc ? Logiques. Au final, on peut surtout regretter la réaction des supporters d'un point de vue stratégique. Le message envoyé par les tribunes a rendu explicite ce qui était jusqu'alors seulement sous-jacent : la réintégration de Neymar dans l'effectif est tout bonnement impossible, son transfert inéluctable. Seulement voilà, il ne faudrait pas que cet événement, instantanément remarqué de l'autre côté des Pyrénées, incite les clubs espagnols à revoir leurs offres à la baisse, forçant la main du PSG. Car l'argument serait tout trouvé...

C'est le Buquet !
On pourrait disserter encore des heures sur la VAR, et encore quelques heures de plus sur la décision - justifiée ou non - d'exclure Fabregas pour une semelle totalement involontaire face à Lyon vendredi. Mais évitons de nous étriper alors que la Ligue 1 vient tout juste de reprendre ! Fabregas, qui a lui passé huit ans en Angleterre, a en revanche dû halluciner de voir M. Buquet sortir le rouge lorsqu'il aurait à peine écopé d'un jaune outre-Manche. Nos arbitres gagneraient peut-être à s'inspirer du modèle britannique : en l'occurrence, après avoir constaté que la faute était involontaire - spoiler : ça se voit avec l'assistance vidéo -, que Dubois s'était relevé, et pour ne pas plomber une telle affiche dès la demi-heure de jeu, une biscotte aurait amplement suffi. Frustrant...

Le scénario frustrant de Brest
Il est là, tout le paradoxe de cette équipe brestoise : bien que dominée dans les statistiques par le TFC, on avait le sentiment, à la fin du match, que c'est elle qui avait perdu deux points. Ouvrant le score en première période face à des Toulousains faibles, les Brestois n'avaient jamais semblé inquiétés outre mesure par les Violets. Mais ils ont raté l'occasion, offerte sur un plateau par l'arbitre vidéo, de faire le break quand Charbonnier, meilleur buteur de Ligue 2 la saison passée, manquait l'occasion d'ouvrir son compteur dans l'élite sur penalty. Karma immédiat : cinq minutes plus tard, la recrue toulousaine Koulouris concluait un cafouillage dans la surface brestoise par un but. Dommage pour des Brestois qui méritaient sans doute mieux.

A.B, M.A, N.J, A.A et A.D.