payet (dimitri) strootman (kevin) luiz gustavo rami (adil) amavi (jordan) (S.Boue/L'Equipe)

OM : Les revenants, symboles de la faillite totale face à Angers

Avec les absences dans l'effectif, Adil Rami et Jordan Amavi faisaient leur retour dans le onze de l'OM. Contre Angers, rien ne s'est passé comme prévu. Luiz Gustavo, Strootman et Payet, tous entrés en jeu, n'ont pas non plus pu sauver le naufrage. Accablant.

C’était la journée des grands retours au Vélodrome. Suite aux suspensions d’Hiroki Sakai et Boubacar Kamara (ainsi que de Steve Mandanda), Rudi Garcia était obligé de changer ses plans. Lui qui, ces dernières semaines, alignait constamment le même onze. Adil Rami entrait donc dans cette équipe, aux côtés de Duje Caleta-Car, tandis que Jordan Amavi retrouvait son flanc gauche. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que leur réapparition a été remarquée. Mais pas vraiment pour du positif. En premier lieu, le champion du monde français, qui retrouvait a Ligue 1 depuis le 22 décembre 2018 (contre Angers, 1-1), a vécu un après-midi des plus compliqués. Tout avait pourtant bien débuté : Marseille contrôlait les débats, se montrait intéressant dans certaines phases offensives, et de fait, il était très peu sollicité. L’ancien joueur de Séville pouvait même se targuer de quelques interceptions précieuses, de duels remportés avec aisance – certes, contre le seul Jeff Reine-Adélaïde aligné en pointe. C’était prometteur. Et puis, patatras.

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Rami et Amavi, même combat

Sur un long ballon aérien, il manquait complètement son intervention du crâne et mettait sur orbite l’attaquant angevin (29e). Jusque-là, le SCO n’avait jamais été dangereux. Bis repetita dans la foulée, pris dans son dos, les Angevins s’inséraient trop facilement dans la surface, heureusement sans pouvoir conclure (31e). Acte trois, sur un mouvement entre Reine-Adelaïde et Angelo Fulgini, trop loin du premier, il permettait au second d’être servi après un relais et de décocher une frappe (40e). Un temps employé municipal à la mairie de Fréjus, il s’est peut-être trop senti dans son jardin. En témoigne sa passe en retrait totalement manqué qui a fini en corner (31e) ou ses pertes de balle très hautes (73e, 75e). Ou en oubliant totalement Romain Thomas au marquage alors que sa tête s’écrasait sur la barre transversale (90e+1).

Trois exemples de situations où Adil Rami a semblé peiner : mal placé, pas assez proche de son vis-à-vis ou pris de vitesse, il a été en grande difficulté (Captures d'écran : Canal+).

Du côté gauche, il y a eu deux visages de Jordan Amavi. Et un plus mauvais que l’autre. Un premier, plutôt intéressant, impliqué offensivement – quoique souvent pas assez rapide pour prendre l’intervalle, ce qui avait tendance à couper les actions olympiennes. Il s’est souvent retrouvé en situation d’alimenter les attaquants, et il a d’ailleurs envoyé de bons ballons dans la boîte même s’il ne trouvait pas preneur (2e, 38e, 43e). À d’autres moments, il avait tendance à se précipiter (voir capture d’écran). Mais son positionnement très haut a également pu mettre l’OM en difficulté, surtout quand il revenait avec un peu trop de laxisme sur une perte de balle de Sanson (44e). D’un point de vue défensif, sa partie a été plus difficile. Si ce n'est très difficile. Même s’il a pu effectuer de belles interventions (27e, 39e), notamment en première période, il s’est surtout mis à la faute dans la surface. La faute, décidée par la VAR, difficile à juger clairement, donnait l’occasion à Angers de réduire l’écart (2-1). Pis, Amavi et Rami décidaient ensuite d’unir leur force pour concéder un nouveau penalty. Sur une perte de balle de l’ex-joueur d’Aston Villa, Cristian Lopez était trouvé dans la surface, avant d’être fauché par le défenseur central. Marseille craquait complètement et se voyait rejoindre au tableau d’affichage (2-2).

Offensivement, Jordan Amavi aurait pu profiter des quelques largesses défensives angevines, notamment en première période. Sur cette situation, il est parfaitement servi par Balotelli mais rate un peu son contrôle et se précipite ensuite pour centrer (Capture d'écran : Canal+).

Les (anciens) tauliers n'ont rien pu faire

Un scénario qu’avait essayé d’éviter Rudi Garcia. D’autres joueurs, d’anciens tauliers, qui doivent ces derniers temps se contenter de miettes, ont pointé le bout de leur nez. Luiz Gustavo (55e, pour Sanson), plus titulaire en Championnat depuis début février, et Strootman (72e, pour Lopez) allaient former le double-pivot censé apporter plus de poigne et de sérénité au milieu. Il n’en fût rien. Ils ont bien essayé de colmater les brèches, de récupérer quelques ballons et de tenter des projections, quand ça va ne va pas, ça ne veut pas. Le Néerlandais a eu la balle de match au bout du pied mais Butelle s’interposait (87e). Même Payet, placardisé lui-aussi, qui a remplacé Thauvin (82e), n’a rien pu faire. Pour l’OM aujourd’hui, c’était indéniablement un jour sans. Et peut-être plus que ça encore.