Olivier Giroud : «Dans la bonne direction»

Olivier Giroud juge la jeune génération capable de permettre à l'équipe de France d'atteindre ses objectifs à la Coupe du monde. En cadre expérimenté, l'attaquant espère aussi rendre encore quelques services.

«À quoi faut-il s'attendre pour l'équipe de France en Russie, selon vous ?
J'espère beaucoup de plaisir. On a beaucoup d'ambition et une très belle génération. On va montrer notre progression lors des matches de préparation en engrangeant un maximum de confiance puis montrer après qu'on est prêt pour affronter l'Australie.

Il y a beaucoup de nouveaux dans cette équipe, quatorze exactement, faut-il s'en inquiéter ? 
Non. L'avantage d'avoir des jeunes, c'est qu'il y a beaucoup de fougue et d'insouciance. C'est un nouvel élan. C'est normal de renouveler les générations au fil des années. Il y a beaucoup de joueurs talentueux, ce n'est que du positif. Si on veut être un peu tatillon, peut-être qu'il manque de l'expérience. Mais tous les joueurs appelés aujourd'hui ont l'habitude de jouer des matches de très haut niveau, je ne me fais pas de soucis quant à l'approche de la compétition avec beaucoup de confiance. Le fait d'avoir des jeunes peut être aussi un atout, parce qu'ils laissent la pression de côté, ils ne sont pas conscients de tout ce qu'il se passe autour.

Quel est votre rôle dans tout ça ? Les nouveaux viennent-ils vous consulter, vous, les anciens ?
J'étais content de côtoyer des joueurs d'expérience quand je suis arrivé. C'est toujours intéressant pour les plus jeunes d'avoir d'autres joueurs plus expérimentés, qui ont vécu de grands moments comme ceux-là, forts en émotion. Si je peux apporter quelque chose ou répondre aux quelconques attentes, je le ferai avec plaisir.

Comment vous sentez-vous personnellement ? La saison a encore été longue et difficile, avec notamment un changement de club pour jouer plus. Après le débat sur votre complémentarité avec Benzema à l'époque, n'avez-vous pas l'impression de toujours devoir faire le ménage ? 
(Rires). Je ne sais pas si le ménage est terminé. Ce qui est sûr, c'est que ça me suit tout au long de ma carrière. Quelque part, c'est le destin. Il faut dire que je m'en suis servi et que je m'en nourris en tant qu'homme et que joueur. Si j'ai une force de caractère, c'est lié à toutes ces péripéties. Je veux aider l'équipe de France à atteindre ses objectifs. Si je peux marquer encore beaucoup de buts pour qu'elle parvienne à ses fins, ce sera avec plaisir.

«Il y a deux ans, on avait un super groupe»

Avez-vous le sentiment que tout cela vous a permis de dépasser vos limites ?
Dans la vie d'un sportif de haut niveau et d'un homme, ce sont les moments importants qui te permettent d'évoluer, de passer un cap ou de ne pas baisser la tête. Je l'ai accueilli comme une sorte de défi, pour m'améliorer et garder la tête haute. Je suis fier de ce que j'accomplis.

Quel premier bilan tirez-vous de ces premiers jours de rassemblement ? 
On est en mode Coupe du monde, on en parle régulièrement, on est déjà dans la compétition, même s'il ne faut pas jouer les matches avant l'heure. On se serre tous les coudes. Il y a vraiment quelque chose dans cette équipe, un état d'esprit qui nous anime et qu'il faudra garder jusqu'au bout.

Cette équipe est-elle plus forte qu'avant l'Euro en 2016 ? 
Je ne sais pas. Il y a peut-être plus de diversité, de joueurs plus jeunes et talentueux, plus prometteurs. Il y a deux ans, on avait un super groupe, un noyau dur qui vivait très bien ensemble. C'est ce qu'on essaye de retrouver en ce moment avec cette jeune équipe de France. On est dans la bonne direction. Je ne saurais pas dire laquelle est la plus forte. Aller jusqu'en finale, ce n'était pas écrit d'avance. L'étape suivante, c'est de la ramener (la Coupe du monde).»