Olivier Giroud s'était fait siffler contre le Cameroun. (A.  Mounic/ L'Equipe)

Olivier Giroud a mal vécu les sifflets

L'attaquant international français en avait «ras-le-bol» des sifflets avant l'Euro 2016, quand le public demandait Karim Benzema à sa place.

Olivier Giroud est revenu jeudi sur un épisode qui l'a marqué au cours de sa carrière. C'était en mai 2016, un mois avant l'Euro en France. «C'était plus un ras-le-bol quand je me suis fait siffler à Nantes contre le Cameroun alors que je marque. Cela m'avait très agacé», raconte le champion du monde dans une interview au ?Figaro?.

«Toute l'attention se portait vers moi, on sait pourquoi (une partie du public et des observateurs faisaient le lien entre sa présence et l'absence de Karim Benzema dans le groupe France), mais je faisais le boulot en marquant sur le terrain. Je l'ai vécu comme une injustice.» Il a fallu du temps pour que ce débat ne pollue plus ses relations avec le public. «Maintenant c'est fini, on n'en parle plus mais j'ai envie de dire : enfin ! Il en a fallu du temps pour qu'on arrête de me bassiner avec ça. Je ne pensais pas que ce serait aussi long.» 

Dans cet entretien, il évoque également l'homosexualité, un sujet tabou dans le football. «Quand j'ai vu l'Allemand Thomas Hitzlsperger faire son coming out en 2014, c'était fort en émotion. C'est là où je me suis dit qu'il était impossible d'afficher son homosexualité dans le football. Dans un vestiaire, il y a beaucoup de testostérone, de chambrage, les douches collectives... C'est délicat mais c'est comme ça. Je comprends la douleur et la difficulté des gars à faire leur coming out, c'est une vraie épreuve après un travail sur soi pendant des années.»

Il se dit «ultra-tolérant là-dessus» : «Quand j'étais à Montpellier je m'étais engagé dans ce combat en faisant notamment la une de Têtu, à Arsenal quand ils m'ont demandé de porter les «Rainbow Laces» en soutien à la communauté gay, je l'ai fait. Il y a encore beaucoup de travail dans le monde du foot sur ce sujet, c'est le moins qu'on puisse dire.»