dall'oglio (olivier) (J.Prevost/L'Equipe)

Olivier Dall'Oglio par Christopher Jullien : «Je me suis mis au yoga...»

Quatorzième de Ligue 1 avec Brest, Olivier Dall'Oglio détonne toujours par sa volonté de jouer vers l'avant. Pour décrypter quelques pans de sa méthode, FF a interrogé Christopher Jullien, son ancien défenseur à Dijon aujourd'hui au Celtic Glasgow.

La méthode Dall’Oglio en quelques mots...
Aller vers l’avant. Et de la sérénité. Je me rappelle qu'à Dijon, il voulait toujours jouer vers l’avant, garder un style de jeu propre, serein. En essayant de toujours bien relancer, de jouer avec ses forces. À Dijon, on savait alterner avec notre jeu de passes, qui était vraiment bon, puis quand on était dans des situations difficiles, savoir varier sur Julio (Tavares) qui était vraiment notre point d’appui, qui était très fort là-dessus.
 
Ses attentes pour un défenseur central...
Il me disait d’être serein, tranquille, de toujours parler avec mes coéquipiers et de jouer le plus possible. De ressortir le ballon depuis la défense et surtout d’apporter des choses que les autres défenseurs ne pouvaient pas réaliser. Et puis sur coups de pied arrêtés, il me disait : “Opère avec ta petite magie, soit libre, claque nous-en quelques-uns”. C’était ça sa philosophie.

Sur le travail invisible...
Quand je suis arrivé à Dijon, j’étais un peu dans l’idée “pas le droit à l’erreur”. Donc j’étais à fond dans le travail invisible. Et c’est un coach qui sait l’importance de cela en dehors du terrain. Il savait que je bossais. Il avait un staff, à Dijon, qui essayait de m’accompagner le plus possible dans tout ce que je pouvais faire, notamment des exercices physiques en plus… Le staff était vraiment à l’écoute et écoutait vraiment mes demandes. Ça faisait aussi notre force, tout le monde était pris en charge.

«Il y a toujours une petite trace du coach Dall'Oglio dans ma vie en tant que footballeur»

Sur un moment marquant...
Après un entraînement, je venais d’arriver et on sortait d’une mauvaise série. Il voyait que je n’étais pas content. À la fin, il me prend à part, avec le ballon. On était les deux seuls qui restaient sur le terrain. Et il m’a juste demandé : “Comment tu te sens ?” Je lui ai répondu : “Je me sens bien, mais je ne suis pas content. Je suis venu pour gagner des matches, pour être performant et en ce moment ce n’est pas le cas…” Et ça a été lui le premier à me dire : “Il faut que tu sortes”. Pas dans le sens faire la fête etc… Mais plutôt sortir ma tête du football. “Il faut que ça fasse partie de toi, quand tu sors de l’entraînement ou du match, que tu arrêtes de penser football, que tu déconnectes, que tu aies ta vie à côté avec des trucs à faire et d’autres activités… Pour sortir un peu du football mentalement, et ensuite arriver sur le terrain être à fond.” J’ai beaucoup aimé cette discussion, et c’est entre autres pour cela que je l’ai toujours aimé en tant qu’homme et en tant qu’entraîneur. Après ce conseil-là, je me suis mis au yoga et ça m’a aidé. Je continue aujourd’hui, et ça me permet d’être le joueur que je suis aujourd’hui. Il y a toujours une petite trace du coach Dall’Oglio dans mes matches, mes paroles, mes actes et ma vie en tant que footballeur.