Dembele and Bardhi during the football match between Levante UD and FC Barcelona on December 16, 2018 at Ciutat de Valencia in Valencia, Spain. Cordon Press (Carla Cortes// Cordon Press)

Nouveau poste, gestes de classe... Ousmane Dembélé a fait le job avec le Barça face à Levante

Positionné à droite d'un 3-5-2 par Ernesto Valverde, Ousmane Dembélé a eu du mal à trouver ses marques et à véritablement peser sur le scénario de ce Levante-Barça (0-5). Le Français s'est tout de même appliqué, restant sobre, et a marqué des points.

Il a beau animer les colonnes médiatiques pour ses frasques ou faire la Une des quotidiens catalans pour son talent et toutes les promesses qu’il a affichées, une chose est certaine : Ousmane Dembélé était titulaire pour la dixième fois de la saison en seize rencontres avec le Barça. Et il a surtout fait le boulot. Pas facile, pourtant, quand on est frêle, peu attiré par l’aspect défensif et pas vraiment au fait des attitudes à avoir à la récupération, d’occuper un poste de milieu droit dans un 3-5-2 - difficile de parler, ici, de piston. Ernesto Valverde avait pourtant bien placé "Dembouz" à droite de sa défense, à l’image de plusieurs actions où l’international français se retrouvait même très bas aux côtés de Gerard Piqué, défenseur central axe droit (voir tweet ci-dessous). In fine, le Français a fait les efforts demandés, compensé sur quelques attaques de Levante mais n’a pu impacter à 100% le sort d’un match rapidement scellé par les coéquipiers d’un Lionel Messi exceptionnel.

Beaucoup trop cantonné à son couloir

La faute à son positionnement ? Certainement. En raison de ce poste un peu plus défensif qu’à l’accoutumée, l’ancien du Borussia Dortmund partait de beaucoup trop loin pour pouvoir attaquer la profondeur, l’une de ses qualités premières. Et il n’a que très rarement, toujours en raison de cette prérogative du couloir, repiqué dans l’axe avec ou sans ballon pour proposer des solutions à l’intérieur du jeu. Messi se chargeait de l’animation (voir plus bas), alors que le Barça fut longtemps dominé collectivement malgré des attaques rapides dévastatrices, et on a senti Ousmane Dembélé un peu perdu à un tout nouveau poste. Quoi de plus normal ? Ernesto Valverde doit néanmoins s’en satisfaire. Car Dembélé a joué simple, tout en sobriété - offrant néanmoins quelques courses dont il a le secret et quelques petits ponts et dribbles inspirés - et peut au final afficher des stats plus que correctes : 60 ballons touchés, 38 passes, 9 dribbles, seulement 3 pertes de balle mais aussi 1 interception et 4 tacles tentés. Davantage que ses standards habituels sur le plan défensif, mais ce qui traduit une autre anomalie pour Dembélé : 0 tir. En 82 minutes de jeu ! L’opposition lui offrait la possibilité de prendre ses marques à un poste nouveau, mais il parait bien logique que l’idée ne perdurera pas. Et au regard des qualités et du jeu d’Ousmane Dembélé, c’est tant mieux.

La heatmap d'Ousmane Dembélé. (L'Equipe)

Messi sauve les meubles, Dembélé doit trouver sa place

Au sein de ce collectif, le Français a donc eu sa place. Mais rien en comparaison avec Lionel Messi, qui a sauvé un peu les meubles pour un Barça à la peine collectivement en début de rencontre. Le onze de Valverde avait suscité les interrogations de nombreux fans, à raison, et c’est finalement l’Argentin, auteur d’un triplé et de deux passes décisives pour ce 5-0, qui fut le héros (une nouvelle fois) côté culé. La Pulga a cependant joué numéro 10, ce dimanche, et la question se posera forcément du positionnement de Dembélé quand le Barça aura quitté ce système à 3 pour repasser à son traditionnel 4-3-3.

«Messi officie côté droit et je ne songe pas à l’enlever pour mettre Dembélé à ce poste», disait fort logiquement l’entraîneur du Barça ces derniers jours. Et si le Français a joué sa carte à fond côté droit, c’est bien côté gauche, et beaucoup plus haut sur le terrain, qu’il va devoir s’installer. En concurrence avec Coutinho, entre autres, le Français semble être armé pour y faire face. Surtout s’il continue, comme face à Levante, à jouer avec application et tout en sobriété.

Antoine Bourlon