Noussair Mazraoui of Ajax during the UEFA Champions League group E match between Bayern Munich and Ajax Amsterdam at the Allianz Arena on October 02, 2018 in Munich, Germany (L'Equipe)

Noussair Mazraoui, la jeune promesse du Maroc et de l'Ajax Amsterdam

Néo-international marocain, Noussair Mazraoui est une des belles promesses d'avenir de l'Ajax Amsterdam. A 20 ans, il a écarté la sélection des Pays-Bas au profit des Lions de l'Atlas où il espère s'installer durablement au poste de latéral droit. Découverte.

C'est une semaine faste pour le joueur de l'Ajax Amsterdam. Auteur du but égalisateur de son club en Ligue des champions à l'Allianz Arena contre le Bayern Munich (1-1), Noussair Mazraoui a été cité parmi les meilleurs à son poste lors de cette 2e journée de C1. Sur cette rencontre, le jeune latéral de 20 ans a confirmé ses prédispositions au haut niveau aperçues depuis le début de saison. Dans son couloir droit, il a livré un match plein, et a notamment réussi à décrocher l'égalisation après un une-deux sous l'œil bienveillant de son coach Ten Hag, qui l'a lancé dans le grand bain la saison dernière (8 apparitions). Une évidence ? Non.. L'Ajax a aussi évolué en s'appuyant un peu moins sur ses jeunes. Ainsi Mazraoui a mis au supplice sa concurrence directe.

En effet, l'Ajax a dépensé presque 10 millions d'euros pour se renforcer sur son flanc avec Luis Orejuela et Rasmus Kristensen. Sauf que c'est sa pépite issue de son centre de formation qui joue (180 minutes en LDC ; 6 titularisations lors des 7 premières journées en Eredivisie) comme un grand depuis le début de saison. Contre le Bayern, l'appréhension était au rendez-vous. Face à lui, Franck Ribéry et Alaba ont en quelque sorte "dépucelé" l'Ajacide à très haute altitude. «Oui, pour être honnête, j'étais nerveux lors des premiers duels, expliquait le jeune Marocain devant la caméra d'Ajax TV à propos de ses duels avec Franck Ribéry. Il vient à toi rapidement, alors tu te demandes ce qu'il va faire. Puis la confiance grandit, tu gagnes tes premiers duels et tu ne penses même plus à qui est devant toi, que ce soit Ribéry ou Alaba. Alors je fais juste mon truc en les empêchant de passer devant moi

Une éclosion qu'il doit en grande partie à Erik Ten Hag. Arrivé à la tête du club d'Amsterdam en janvier 2018, le coach a repéré le joueur et lui a donné sa chance dans une période délicate : «Quand j'ai commencé à l'Ajax en janvier, je connaissais Noussair par son nom mais je ne connaissais pas toutes ses qualités. Cela a changé rapidement, car la première semaine, au camp d'entraînement au Portugal, il m'a déjà fait une très bonne impression. À cette époque, il était clair qu'il était encore fragile. Nous avons commencé à travailler dans les mois qui ont suivi en concertation avec le personnel médical. Un bon plan a été élaboré à cette fin afin qu'il puisse se développer physiquement et devenir plus imposant. Ce processus s'est bien passé, mais après, c'est au joueur de le faire lui-même», analyse-t-il.

Très vite, le jeune talent est ciblé par Ronald Koeman mais aussi... Hervé Renard. Pour les Oranje, l'ambiance est sanguine... Après la perte d'Hakim Ziyech, appelé à succéder à Wesley Sneijder, c'est au tour du prometteur latéral de l'Ajax de préférer les Lions de l'Atlas. «Les Pays-Bas, c'est mon pays et le Maroc aussi. Les gens qui me connaissent savent que je suis fier d'appartenir à ces deux pays, a-t-il d'abord déclaré. Je suis né et j'ai grandi ici, et je me suis souvent demandé ce que ce serait de jouer dans un stade complet avec le maillot orange, et croyez-moi, ça aurait été bien. Je préférerais jouer pour les deux pays, mais bien sûr je ne peux pas», a poursuivi Mazraoui dans une interview à De Telegraaf.

«La première semaine, au camp d'entraînement au Portugal, il m'a déjà fait une très bonne impression» (Erik Ten Hag)

Le natif de Liederdorp avait été contacté par le sélectionneur Ronald Koeman qui voyait en lui une sérieuse option au poste de latéral droit. «M. Koeman m'a présenté le plan qu'il avait pour moi, cela m'a impressionné et je suis très honoré qu'il l'ait fait. Je respecte également énormément M. Koeman, en tant que joueur. Il a eu une carrière incroyable dans l'équipe nationale néerlandaise. Et, en tant qu'entraîneur, il signifie aussi beaucoup pour le football néerlandais. Je le respecte et c'est pourquoi j'ai écouté ce qu'il m'a dit», a-t-il expliqué. Mais finalement, Mazraoui a opté pour la sélection marocaine. Hervé Renard lui a offert sa première sélection en septembre dernier contre le Malawi.

Surprenant ? Pas tant que cela. Le joueur avait déjà honoré 3 sélections avec les U20 du pays de ses parents. Des matches qui ont pesé dans le choix final. Il l'expliquait avec ses mots devant les caméras de NOS : «Quand j'étais en contact avec Ronald Koeman, j'avais déjà le sentiment qu'il me fallait choisir le Maroc et rien d'autre. Dans le passé, le Maroc m'a donné beaucoup d'opportunités et a montré beaucoup d'intérêt pour moi. Les trois ans durant lesquels j'ai évolué avec le Maroc, les Pays-Bas n'avaient jamais montré d'intérêt pour moi. Si quelqu'un place un pistolet sur ma tête et me demande les Pays-Bas ou le Maroc, ça sera pour moi sans aucune hésitation le Maroc.» Chez les Lions de l'Atlas, la concurrence est aussi présente, voire très présente avec Achraf Hakimi (Borussia Dortmund), spécialiste du poste. Et puis, il y a Nabil Dirar et Nourredine Amrabat, reconvertis au poste de latéral droit et capables d'être très performants comme lors du Mondial 2018. Le plus dur commence...

Nabil Djellit