(L'Equipe)

Nicolas Pépé, la lumière après l'ombre ?

Titulaire lors des deux premiers matches des Éléphants ivoiriens, l'attaquant de Lille est sorti du onze des pachydermes contre la Namibie. Déception de ce 1er tour de CAN, va-t-il enfin confirmer sous le maillot de la Selefanto son potentiel ?

Que n’avait-on pas lu sur lui avant le coup d’envoi de cette 32e édition de la Coupe d’Afrique des Nations en Egypte ? Au choix, il devait être pour les uns LA star des Eléphants ivoiriens, pour les autres le guide offensif de sa sélection. Et donc, éclairer de son talent le jeu de la Côte d’ivoire… Titularisé contre l’Afrique du Sud (1-0), Nicolas Pépé a d’abord livré une prestation correcte mais sans plus, avant de sombrer au match suivant contre le Maroc (0-1). Sans surprise, le sélectionneur Ibrahim «Kamso» Kamara a donc choisi de le sortir de son équipe pour offrir sa chance à Wilfried Zaha contre la Namibie (4-1) lors de la 3e journée. Et ce dernier l’a bien saisie, puisqu’il a même marqué. En sélection, qu’il a intégrée à l’automne 2016 du temps de Michel Dussuyer, Pépé n’a que trop rarement été la copie de celui qu’il est avec Lille, ce joueur capable de marquer 22 buts et de délivrer 11 passes décisives en L1. Est-ce le système de jeu, les conditions atmosphériques difficiles qui président le plus souvent pour les matches sur le continent ? Ou bien une incapacité pour le joueur à se fondre parfaitement dans un collectif qui ne peut que profiter de son talent de buteur et passeur ?

Trois de ses quatre buts estampillés Eléphants (doublé contre le Togo, but contre la Moldavie) remontent déjà à mars 2018, et il n’en a inscrit qu’un seul lors de la campagne éliminatoire de CAN, face au Rwanda à Abidjan pour le dernier match (3-0), un an exactement après ses premiers exploits… Au moment où son équipe nationale prépare le huitième de finale contre le Mali lundi prochain, Pépé n’apparaît pas comme l’atout offensif numéro un de sa sélection. Il n’a d’ailleurs jamais totalement rayonné sous le maillot orange, malgré des efforts évidents. Ses zélateurs mettront en avant le fait qu’il ne bénéficie pas des mêmes automatismes en sélection. Mieux, qu’il mériterait sa chance dans l’axe plutôt que dans le couloir droit, là où Kamara l’aligne. Soit. Evidemment, ni son talent ni sa volonté de bien faire ne sont remis en question par qui que ce soit.

Ni son talent ni sa volonté de bien faire ne sont remis en question

En revanche, et pour sa deuxième CAN - en 2017 au Gabon il n’avait pas joué une seule minute sous Michel Dussuyer -, Pépé paraît encore manquer de repères par rapport au contexte si particulier du tournoi continental. Ce n’est pas faute d’être entouré de briscards – Gradel, Serey Dié, Gbohouo – à même de l’aider à se sentir mieux et parfaitement disposé. Pour l’heure, le natif de Mantes-la-Jolie doit rapidement évacuer ce premier tour plus que mitigé et prouver à son encadrement technique qu’il mérite d’être aligné d’entrée contre les Aigles du Mali de son coéquipier en club, le latéral gauche Youssouf Koné. Le test grandeur nature est là, dans ce derby ouest-africain qui fait déjà saliver toute la sous-région.

Frank Simon