maurice belay (nicolas) (N. Luttiau/L'Equipe)

Nicolas Maurice-Belay raconte sa période de galère avant de signer à Bergerac en National 2 : «J'ai eu des périodes de doute»

Désormais âgé de 33 ans, l'ancien milieu offensif des Girondins de Bordeaux a rebondi au Bergerac Périgord FC (National 2) où il s'est engagé jusqu'à la fin de saison. A quelques heures d'une possible première titularisation contre l'US Colomiers, il revient sur dix-huit mois de galère mais aussi d'espoir. Très motivé.

«Nicolas, racontez-nous vos premières sensations sur le terrain avec Bergerac, il y a quelques jours, à Andrézieux (défaite 1-0)...
C'est trop bon ! Après un an et demi d'attente, c'est génial. J'ai traversé des périodes très difficiles et je ne savais pas si j'allais retrouver mes marques. Le coach Nicolas Le Bellec m'a donné vingt-cinq minutes de jeu. Il y a eu de bonnes sensations. Même si j'ai évolué dix ans en L1, le doute était là.

Depuis la fin de votre contrat à Bordeaux au printemps 2017, on vous avait un peu perdu de vue. Que faisiez-vous ?
Après Bordeaux, j'ai voulu faire un essai à Toulouse. Mais ma blessure au cartilage du genou n'était alors pas bien consolidée. J'étais alors dans une situation bâtarde puisque je cherchais à retrouver un club après six années à Bordeaux. Je n'avais pas joué en L1 depuis un certain temps, juste quelques matches avec la réserve en CFA.

Vous êtes ensuite rentré en région parisienne...
Oui, je suis revenu chez moi, à Boissy Saint-Léger. Je me suis inscrit à Pôle Emploi. Dans ma tête, j'étais toujours footballeur, mais dans le doute complet à tous les niveaux. Mais j'ai réussi à refaire surface grâce à un préparateur physique, Karim Lecannelier, que je remercie. C'est lui l'architecte de mon retour. On est reparti de zéro, il a «reconstruit» mon corps de A à Z. Chaque matin, je traversais la banlieue pour bosser avec lui à Suresnes. Une vraie bouffée d'oxygène !

N'avez-vous jamais pensé à mettre un terme à votre carrière professionnelle ?
Bien sûr, j'ai eu des périodes de doute. Je me demandais si ce n'était pas pour rien, tous ces efforts. Et puis, j'ai commencé à noter les progrès. Ensuite, le club de Saint-Geneviève des Bois (National 2) m'a autorisé à
m'entraîner à partir de cet automne avec le groupe. C'est l'occasion de saluer chaleureusement le coach Manu Dorado et les joueurs qui ont été supers avec moi. C'est là-bas, à leur contact, que j'ai décidé de refaire surface, de rejouer en club. J'ai galéré pour retrouver un club, et exercer de nouveau le métier que j'aime. Un parcours du combattant même si je n'ai ni courbatures de vieux, ni fatigue !

On a pu lire ici ou là que vous auriez été recruté par le Bergerac Périgord FC qui se serait appuyé sur le jeu Football Manager. Vrai ou faux ?
Si je suis à Bergerac, c'est par le biais de mon agent, qui a été contacté par le président du club. Pour le reste, je suis là pour aider le groupe qui a des objectifs collectifs : sortir de la zone compliquée au classement et réussir une série pour s'installer plus haut dans le Championnat.

«Je me suis inscrit à Pôle Emploi. Dans ma tête, j'étais toujours footballeur, mais dans le doute complet à tous les niveaux»

«Certains clubs de L2 et National se sont renseignés»

Comment un ancien de L1 est accueilli à Bergerac, en N2 ?
Avec beaucoup de respect pour ce qui est de mes coéquipiers. J'ai mis tout le monde à l'aise rapidement, je vais me fondre dans le groupe très vite.

On s'étonne quand même qu'aucun club de L1 ou L2 n'ait pensé à vous depuis tout ce temps...
Certains clubs de L2 et National se sont renseignés mais ce n'était pas la bonne période pour moi sur le plan physique.

Quel est votre objectif, à l'issue de ces quatre-cinq mois dans le Périgord : signer pro de nouveau ?
Tout dépendra de mes performances. Je vais savoir très vite si j'en ai encore sous la semelle. Il faut voir si mon niveau de jeu peut me permettre de l'envisager de nouveau.»

Frank Simon