Djibril Sidibé a été formé à Troyes. (N. Luttiau/L'Equipe)

Monaco : le crève-coeur de Djibril Sidibé

Pour verrouiller la deuxième place de Monaco, l'arrière droit de l'équipe de France Djibril Sidibé devra probablement envoyer Troyes, le club de ses racines, en Ligue 2.

Remis de sa blessure au genou droit à la vitesse de l'éclair, retenu dans les vingt-trois pour la Coupe du monde, deuxième de L 1 avec Monaco, Djibril Sidibé vit une fin de saison inespérée, après avoir redouté le pire. Mais ce samedi soir, à Troyes, il pourrait y avoir un hic, au niveau de l'affectif, surtout. Si l'ASM ne perd pas au stade de l'Aube, et elle n'y va pas pour ça, l'ESTAC descendra en L 2. Encore. Or, Troyes, c'est sa ville à Sidibé, il y est né, y a grandi, dans le quartier difficile Jules-Guesde.

«Je suis entré à l'ESTAC à l'âge de huit ans, en poussins, et j'y ai tout connu», confiait-il récemment. Les moins de 17 ans et de 19 ans, l'équipe réserve, en CFA 2 (aujourd'hui N 3), l'équipe première, en National, d'abord, puis en Ligue 2, le premier contrat professionnel, en février 2011, et cette montée parmi l'élite, en mai 2012, acquise sur la pelouse... du stade Louis-II, où l'ESTAC avait battu Monaco (2-0).

Le besoin de revenir dans l'Aube

Quand il parle de Troyes, l'arrière droit des Bleus (25 ans) cite Thierry Bocquet, son entraîneur en équipe réserve, Jean-Marc Furlan, qui l'a lancé dans le grand bain, Claude Robin et Farès Bouzid, qui ont accompagné sa formation. Il n'oublie personne. « Des éducateurs s'occupaient de nous pour nous éviter de faire n'importe quoi. C'était une période magnifique », confiait-il récemment sur sa période troyenne.

Dès qu'il a deux jours, Sidibé remonte dans l'Aube voir sa famille et ses amis, c'est un besoin. «C'est vivant, y a plein de trucs à faire», dit-il. Et même du business. Là-bas, il a investi dans un complexe de foot à cinq, baptisé le S3, S pour son nom et 3 comme la ville, dans lequel il a intégré une académie avec une centaine de jeunes. Et ce samedi soir, son devoir de pro, devant plein de gens qui l'aiment et l'admirent, sera d'envoyer l'ESTAC au fond du trou.

On imagine le dilemme, en plein cœur du stade où «tout a commencé», comme il dit, dans une ville qui continue de lui manquer, depuis son quotidien monégasque. La solution pour que Sidibé s'endorme sans remords, avec l'ASM vice-championne et l'ESTAC barragiste ? Monaco perd, mais Marseille ne bat pas Amiens sur un score fleuve et ni Lyon ni Toulouse ne l'emportent à domicile. Qui sait...