(J.Prevost/L'Equipe)

Monaco : Entre énergie et efficacité, Islam Slimani a réussi sa première face à Nîmes

Quatre jours après l'officialisation de son prêt en Principauté, Islam Slimani a directement été propulsé dans le onze de départ de Leonardo Jardim face à Nîmes. Si le résultat (2-2) est frustrant, la prestation de l'Algérien est clairement à saluer. S'il montre ce visage chaque semaine, c'est l'ASM qui pourrait vite en profiter.

Son arrivée n'a pas franchement fait l'unanimité en Ligue 1, et notamment auprès des supporters de l'AS Monaco. Alors que ces derniers rêvaient de voir un Mauro Icardi débarquer en Principauté, le club du Rocher a annoncé cette semaine l'arrivée d'Islam Slimani pour renforcer une attaque monégasque aphone pendant les deux premiers matches de la saison. Deux premières qui avaient d'ailleurs été sanctionnées de deux roustes inquiétantes (0-3 devant Lyon et à Metz) et qui mettaient déjà Leonardo Jardim sous grosse pression. Pas le droit à l'erreur face à Nîmes, donc.

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Quand Slimani peste auprès de ses coéquipiers

Le Portugais profitait de la réception des Crocos pour revenir à son 4-4-2 fétiche maintenant qu'il dispose des profils pour. Avec une deuxième titularisation pour Wissam Ben Yedder et l'apparition également, directement, d'Islam Slimani. L'international français allait du coup se retrouver bien moins seul que le week-end dernier face à Metz où il n'avait pas vraiment eu la possibilité de s'exprimer efficacement. Et dès les premières secondes, Slimani montrait tout de suite une envie débordante. Il faut dire que le challenge monégasque est peut-être une des dernières chances pour lui de briller à ce niveau. Machine à buts du côté du Sporting Portugal jusqu'en 2016, l'Algérien (31 ans) n'avait ensuite jamais su confirmer à Leicester, qui l'avait acheté pour 30 millions d'euros. Deux prêts à Newcastle puis à Fenerbahçe n'avaient pas été plus fructueux. Après son été idyllique avec les Fennecs, champions d'Afrique, Slimani souhaitait surfer sur cette vague positive. Bourré d'énergie, il pestait d'entrée vers certains de ses coéquipiers, coupables, visiblement, de ne pas mettre la même intensité que lui dans le pressing. Slimani récoltait rapidement un avertissement pour, justement, un excès d'engagement coupable sur Florian Miguel (13e).

L'illustration d'un début de rencontre poussif de l'ASM et de sa paire d'attaquants. La première passe entre les deux n'intervenait d'ailleurs qu'après le quart d'heure de jeu (16e). S'ils revenaient assez bas sur le pré, les projections offensives étaient délicates. Mais le meilleur était à venir. Ils ont en effet eu besoin de vingt-cinq minutes. Avant de monter clairement en puissance. Leur capacité en remise, notamment dos au jeu, pour alimenter une action collective et notamment utiliser la vitesse sur les ailes, était un premier facteur prometteur. Si Slimani participait de plus en plus efficacement au jeu, la justesse technique de Ben Yedder dans la dernière passe était un régal pour créer le danger (30e, 33e). Mais ce sont leurs coéquipiers, en l'occurrence Henry Onyekuru et Gelson Martins, qui peinaient dans le dernier geste. Et la première occasion dangereuse de Slimani allait être la bonne. Après un bon travail de l'excellent Aleksandr Golovin, Onyekuru servait l'Algérien qui s'emmenait bien le cuir pour tromper Paul Bernardoni au premier poteau (1-0, 39e). Son premier pion dans un Championnat depuis quasiment un an.

Ben Yedder - Slimani : un jeu en remise qui va faire du bien à Monaco.

Cinq passes entre Slimani et Ben Yedder

Mais Slimani n'allait pas s'arrêter là. C'est sa très bonne passe du gauche dans la profondeur qui allait initier le deuxième but des siens. Avec une finition tout en vitesse et en opportunisme de Ben Yedder (2-0, 45e+1). Des débuts rêvés qui devaient forcément soulager les dirigeants de l'ASM. Mais l'expulsion de Jemerson mettait prématurément fin aux débuts du duo. Ben Yedder laissant sa place peu avant l'heure de jeu (58e). Bilan ? Cinq passes entre "WBY" et Slimani, dont quatre de l'Algérien vers le Français, son partenaire numéro un jusqu'à ce changement. Face à un Nîmes qui revenait dans la rencontre grâce à Romain Philippoteaux, Slimani se montrait toujours précieux dans le jeu de déviation et dans la conservation du ballon (78e). Il sait peser, et on ose imaginer qu'il va fatiguer plus d'un défenseur cette saison. Mais il flanchait logiquement physiquement et ne pouvait que constater les dégâts avec une défense encore bien trop fébrile qui laissait les Gardois égaliser.

Un bilan positif pour l'Algérien. Tout ceci demande confirmation, bien évidemment. Mais cette rencontre et ce visage offensif des Monégasques pendant une heure pourrait-il convaincre Oleg Petrov et les dirigeants de lâcher plus facilement Radamel Falcao, courtisé avec insistance par Galatasaray ?

Timothé Crépin