(L'Equipe)

Mohamed Salah (Liverpool), what else ?

En 2017, il a été le Monsieur Plus de l'Egypte, qualifiée pour Russie 2018, et de ses deux clubs, la Roma et Liverpool depuis l'été dernier. Le Pharaon mérite de succéder à Riyad Mahrez au palmarès africain.

Amis internautes, permettez-moi de vous adresser mes vœux pour ce premier post de l’année naissante. Santé, bonheur et plus encore, et pour les puristes, d’accompagner les cinq représentants africains en Russie pour le Mondial. A peine le temps d’oublier les agapes du dernier réveillon de la Saint-Sylvestre que déjà, se présente le premier grand rendez-vous de 2018 : l’officialisation du titre de meilleur joueur africain de l’année écoulée.

Un titre qui, de 1970 à 1994 inclus, fut décerné sous l’appellation de Ballon d’Or africain par votre hebdomadaire préféré, France Football, avant qu’il n’ouvre le Ballon d’Or européen à tous les joueurs évoluant sur le Vieux continent, sans distinction de nationalité. Depuis cette date, le titre est décerné chaque année par la Confédération africaine de Football. Pour 2017, la short-list rassemblait Pierre-Emerick Aubameyang, Sadio Mané et Mohamed Salah. Tout à l’heure, à Accra (Ghana), sera consacré le successeur de l’Algérien Riyad Mahrez.

Pierre-Emerick Aubameyang, Sadio Mané et Mohamed Salah se disputent le titre.

Selon toute vraisemblance, Mohamed Salah est appelé à soulever le trophée. L’attaquant de Liverpool, qui a voyagé en compagnie de son coéquipier (et concurrent pour le titre) Sadio Mané, est le favori des médias. Vice-champion d’Afrique 2017 avec les Pharaons, il a  inscrit 38 buts, toutes compétitions confondues et délivré 19 passes décisives en 59 matches disputés tout au long de l’année, en club comme en sélection.

Influent dans le jeu et décisif dans les résultats, Salah a parfaitement réussi son retour en Premier League, après un premier passage raté à Chelsea. Relancé en Serie A italienne (Fiorentina puis Roma), le natif de Basyoun est un jeune de 25 ans qui ferait aujourd’hui le bonheur de n’importe quel club du Top 10 européen. En décembre 2016, nous nous étions rendus à Trigoria, le centre d’entraînement de la Louve, pour un entretien avec Salah. Disponible, souriant, détendu, réceptif et réactif, il revenait d’une petite blessure mais s’était soigneusement préparé à cette année 2017.

Une influence palpable et quantifiable

Quelques semaines plus tard, on ne voyait plus que lui en équipe d’Egypte, lors de la CAN au Gabon. L’austérité tactique et la discipline extrême des Pharaons n’avaient eu d’égales que sa fluidité et ses coups de patte géniaux. Et sans un but dans les dernières minutes de la finale de CAN contre le Cameroun signé Aboubakar, Salah aurait été désigné Joueur du tournoi.

Ni Sadio Mané, ni Aubameyang, déjà sacré en 2015, n’en voudront à Salah d’inscrire son nom au palmarès de ce trophée. D’abord parce qu’il le mérite, et qu’il incarne une certaine idée du jeu. Offensif, débridé, malicieux et collectif. Ensuite parce que son influence dans ses équipes est palpable et quantifiable. Enfin, parce qu’il incarne le nouveau visage d’une Egypte frustrée depuis quelques années et dont Mohamed Aboutreika, le mentor de Salah, aurait mérité lui aussi le trophée si Yaya Touré ou Samuel Eto’o ne l’avaient pas confisqué…

Après avoir raflé les trophées attribués par la BBC (meilleur africain) et la presse sportive du monde arabe (meilleur joueur arabe), Mohamed Salah Ghaly devrait donc succéder à …Mahmoud "Bibo" Al-Khatib, dernier Egyptien sacré (par FF) en 1983. Absent de la liste du Ballon d’Or 2017 de FF, le Pharaon aura largement matière à se consoler. Avant de reprendre l’avion immédiatement pour être à l’entraînement vendredi…

Frank Simon