(F.Faugere/L'Equipe)

Mission accomplie pour les Bleus en Albanie (0-2)

Pour leur dernière sortie dans ces éliminatoires pour l'Euro 2020, les Bleus devaient l'emporter en Albanie pour conserver leur première place. C'est chose faite, et bien faite (0-2).

La leçon : du travail bien fait pour les Bleus

Un dernier match de qualification, une première place à conserver dans un stade qui fêtait son inauguration, une Marseillaise sifflée, une pelouse bosselée, ou encore un nouveau système en 3-4-1-2 lancé par un Deschamps qui dirigeait son centième match sur le banc des Bleus… L’atmosphère de cet Albanie-France était forcément un peu spéciale au coup d’envoi. Pour les Français, bien sûr, mais aussi pour les locaux, qui avaient certainement encore en tête le mauvais hymne joué à l’aller au Stade de France. Au terme d’un match abouti, les Bleus ont toutefois obtenu ce qu’ils étaient venus chercher : une victoire qui leur permet de valider définitivement leur première place au classement (0-2).

Même si l’Albanie a fait ce qu’elle a pu, Varane et ses copains n’ont jamais réellement tremblé. Il faut dire aussi que le but précoce de Tolisso, d’une superbe tête après un bon coup franc de Griezmann (8e), les a mis sur la voie royale. Le tout premier but du Munichois en sélection, pour sa vingt-et-unième cape. Sans trembler, ni forcer leur talent, les Bleus ont fait ce qu’il fallait pour se rendre la partie facile. Surtout que Griezmann, profitant d’un très bon centre de Dubois, a signé le break à la demi-heure de jeu. Le plus dur était fait pour les hommes de Deschamps, qui se sont alors contentés de gérer tranquillement leur avance face à un adversaire volontaire mais quelques peu limité.

Avec un brin de réussite, Lenglet aurait même pu mettre un terme à tout suspense avant même le retour des vestiaires. Mais sa tête puissante (40e) a filé juste au-dessus. Malgré une réaction albanaise au retour des vestiaires, l’équipe de France a continué d’imposer son jeu, et de porter le danger sur le but adverse. Sur deux caviars de Griezmann, le premier dans la profondeur, le second sur la largeur, Olivier Giroud a eu le 3-0 au bout du pied. Mais il a d’abord buté sur Berisha (52e), avant de trouver le poteau (72e). Qu’importe, l’essentiel était ailleurs. Qualifiés pour l’Euro au coup d’envoi, les Bleus terminent à la première place du groupe, chose qui était loin d’être acquise il y a une semaine de cela. En vue du tirage au sort, c’est forcément un (gros) plus. 

Le score aurait pu être plus lourd...

Le gagnant : Griezmann of the match

Ses récentes prestations décevantes, au Barça comme en Bleu, commençaient à faire réagir. En un match, Antoine Griezmann a mis tout le monde d’accord. Dans un rôle de n°10, en soutien du duo d’attaquants Giroud-Ben Yedder, le gaucher a rendu une copie parfaite, et grandement contribué à l’entame de match étouffante des siens. Passeur décisif sur l’ouverture du score, il a lui-même inscrit le but du break, son premier en sélection depuis le 2 juin (2-0 contre la Bolivie en amical). Mais aussi son trentième sous le maillot frappé du coq, ce qui lui permet de rejoindre Jean-Pierre Papin et Just Fontaine à la sixième place du classement des meilleurs buteurs français en sélection. Rien que ça… A l’aise comme jamais dans un rôle d’électron-libre qui lui sied bien, Antoine Griezmann a su faire parler sa technique et sa vision du jeu pour mener de main de maître le jeu des Bleus. Et il aurait même pu signer une ou deux passes décisives supplémentaires sur des services parfaits pour Lenglet (40e) ou Giroud (52e, 72e). Du très très bon Griezmann…

Le perdant : Mendy a encore du travail

Au sein d’une équipe de France qui a globalement donné satisfaction, il est le seul à avoir été un ton en dessous. Discret offensivement, le latéral de Manchester City a également souffert quelque peu sur son couloir gauche dès que son adversaire direct a accéléré un peu. A court de forme, et de rythme, il a clairement étalé ses limites physiques du moment. Rien d’alarmant quand on sait que le joueur sort à peine d’une longue parenthèse malheureuse, au cours de laquelle il a enchaîné les blessures. Mais Benjamin Mendy doit désormais enchaîner les matches en club, histoire de retrouver une condition plus conforme à ce qu’on attend d’un joueur de l’équipe de France…

Bruno Rodrigues