Ribéry avait été un élément essentiel de la qualification des Bleus pour le Mondial 2014. () P. Rondeau/ L'Equipe

Migliaccio : « Franck (Ribéry) avait vraiment envie de faire la Coupe du monde au Brésil »

L'agent du Français, qui quittera le Bayern cet été après douze saisons, revient sur la fin chaotique de la relation entre Ribéry et l'équipe de France, en 2014.

Sonné par la perte du Ballon d'Or France Football en 2013, Franck Ribéry connaît un début d'année suivante difficile. Sans le savoir alors, le vice-champion du monde 2006 disputera son dernier match en équipe de France, face aux Pays-Bas, le 5 mars (2-0). Le milieu offensif y croise d'ailleurs Antoine Griezmann, alors jeune prometteur de la Real Sociedad, qui honore sa première sélection en bleu face aux Néerlandais au Stade de France, pendant que le Munichois endosse sa 81e cape pour 16 buts.

Son printemps 2014 est compliqué physiquement. L'ancien Marseillais souffre de maux de dos mais fait tout pour se donner le maximum de chance d'aller au Brésil. Il était redevenu un titulaire de Didier Deschamps et avait participé au miracle du Stade de France face à l'Ukraine en surmontant le barrage retour en novembre 2013 (3-0).

« Le staff de l'équipe de France a mis en doute sa sincérité »

Mais l'histoire tricolore se complique pour des raisons médicales. Alain Migliaccio est alors aux premières loges. « Le staff de l'équipe de France a mis en doute sa sincérité, concède son agent historique. Franck avait vraiment envie de faire ce Mondial. Mais il avait mal (lombalgie). Il était de bonne foi. Il savait qu'il n'était pas opérationnel totalement. Mais je pense qu'il aurait accepté d'y aller pour aider le groupe, se soigner et tenter le coup après la phase de poule, à partir des matches à élimination directe. Personne n'a insisté. Ni au niveau du staff, ni au niveau de la FFF. »

Désaccords entre les encadrements médicaux du Bayern et des Bleus

En porte-à-faux entre les encadrements médicaux du Bayern et des Bleus qui ne sont pas d'accord sur le protocole de soin, la star française et du Bayern jette l'éponge au début du mois de juin. Sa décision fait du bruit juste avant le départ pour le Mondial mais « FR7 » se sent délaissé par les dirigeants tricolores.

« Il a décidé tout seul, prolonge Alain Migliaccio. On en revient à son caractère. Il a été déçu par ces gens. Il y avait eu aussi Knysna. C'était alors un pestiféré comme quelques autres mais il s'était battu pour revenir car il savait qu'il avait fait une bêtise. Il l'a montré par la suite quand Laurent Blanc l'a rappelé. Les Bleus avaient également besoin de lui. Il a tout redonné pour l'équipe de France. Il l'a alors sorti de plusieurs mauvais pas. Il a souvent porté les Bleus dans des moments importants. Il a surmonté beaucoup de critiques. Mais on en revient à son tempérament : Il ne sait pas faire semblant ! Il a senti de l'ingratitude. Le respect et la parole donnée sont importants pour lui. Franck est un gars qui a grandi dans une cité (à Boulogne-sur-Mer). Il a ses codes. Quand il estime qu'on ne le respecte pas, il devient irraisonnable. »

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