Michel arrive sur le banc olympien fort de deux titres de champion en Grèce/Photo prise le 4 novembre 2014/REUTERS/? Giorgio Perottino / Reuters (L'Equipe)

Michel, entraîneur normal

Avec Michel qui succède à Bielsa, on va continuer à parler espagnol à l’OM. Cela ne va pas faire plaisir à Alessandrini qui en avait assez des entraînements et des consignes en version sous-titrée, mais cela sauvera peut-être un emploi : celui du nouveau traducteur de Bielsa, lâchement abandonné au soir de la première journée de championnat. Cela dit, qu’il ne se fasse pas trop d’illusions : Michel est polyglotte et va rapidement maîtriser le français. L’ancien membre de la fameuse "Quinta del Buitre" est bien élevé, cultivé, élégant, tout l’inverse de son prédécesseur. Il a l’habitude de regarder les journalistes dans les yeux, ce qui va faire tout drôle aux confrères qui fréquentent la Commanderie et le Vélodrome. Il est même susceptible de leur parler et ne les considère pas comme des ânes bâtés incapables de comprendre pourquoi Dja Djédjé suivait son adversaire direct à l’autre bout du terrain.
 
Son arrivée est aussi une bonne nouvelle pour les grands couturiers. L’intéressé attache beaucoup d’importance à son apparence physique et ne se départit jamais de son costume sur le bord de la touche. Cela nous changera de Bielsa qui n’a pas quitté son survêtement bleu durant ses quinze mois passés à l’OM. Il est vrai qu’il passait ses nuits à regarder des vidéos de Roncaglia ou Casco et qu’à quatre heures du matin le survêtement présente quelque avantage. Enfin, il n’y a aucune chance de voir Michel s’asseoir sur son café au retour des vestiaires à la mi-temps. L’ancienne icône du Real Madrid ne boit pas pendant les matches et n’a pas prévu de poser ses fesses sur la glacière de Bielsa. Celle-ci est dans l’attente d’une autre affectation, à moins que Labrune ne l’expédie à Rosario avec ses "chaleureuses" salutations. Il semble donc que l’OM ait bel et bien engagé un entraîneur normal, témoignant ainsi d’une véritable rupture avec le passé.

Rémy Lacombe