20170413 - Brussels , Belgium / Uefa EL : Rsc Anderlecht vs Manchester United / Michael CARRICK Football Uefa Europa League 2016 - 2017 Quarter-Final 1st leg / Constant Vanden Stock stadium / © Vincent Van Doornick / Isosport *** Local Caption *** (Vincent Van Doornick/ISOSPORT//PRESSE SPORTS)

Michael Carrick (Manchester United), une carrière si exemplaire

Le milieu anglais de 36 ans a annoncé qu'il mettait un terme à sa carrière à la fin de la saison. Atteint d'une maladie du coeur, sa retraite marque la fin d'une ère du côté d'Old Trafford.

A son arrivée en conférence de presse d’avant match, dans le cadre du huitième de finale retour de Ligue des champions face au Séville FC, les journalistes et médias britanniques sentaient comme un air de mélancolie, de nostalgie profonde. Michael Carrick venait de s'assoir aux côtés de José Mourinho, et de s’installer face aux micros. Le joueur a simplement confirmé ce que tout le monde pressentait, et ce que l’entraineur portugais avait laissé entendre il y a quelques semaines. Cette saison sera la dernière de Michael Carrick. Il a en effet annoncé qu’il mettrait un terme à sa carrière à la fin de l’exercice 2017-2018, à l’expiration de son contrat en juin prochain. Une retraite forcée.

Son corps ne suit plus

«Il y a un temps où votre corps, que ça vous plaise ou non, vous dit d’arrêter de jouer au football. J’en suis là. Mais ça va, vous devez juste l’accepter» a-t-il déclaré. Atteint de plusieurs pépins physiques et d’une arythmie cardiaque depuis le début de la saison, Carrick, qui a récupéré le brassard depuis le départ de Wayne Rooney à Everton, a très peu joué cette saison, ne participant qu’à quatre rencontres toutes compétitions confondues. Son problème cardiaque détecté en septembre à la suite du match de Carabao Cup face à Burton Albion (4-1) le 20 septembre, il a dû subir une intervention chirurgicale fin novembre. Depuis, son cœur va mieux mais c’est son physique qui le lâche.

Diminué et ne jouant pas autant qu’avant (42 matches toutes compétitions confondues en 2015-2016 et 38 en 2016-2017), Carrick a préféré dire stop. «J’ai compris que je ne pourrais pas jouer autant de matches que je le voulais, mais je me suis entraîné dur pour rester en forme. Je voulais finir comme je le voulais» a-t-il ajouté. Jusqu’à la fin de la saison, c’est du banc qu’il devrait observer la prestation de ses coéquipiers, deuxièmes du Championnat et encore engagés en FA Cup. Mais même sur la touche, il devrait recevoir une standing ovation de la part des supporters mancuniens. Des salves d’applaudissements pour services rendus durant ces douze années passées au club, mais surtout pour l’énorme empreinte que laissera le milieu de terrain à Old Trafford. Il devrait rester dans le staff de José Mourinho l’été prochain : «Je discute toujours avec le club, c'est presque réglé et il est probable que je rejoigne le staff la saison prochaine même si rien n'est encore confirmé», a-t-il confié.

Le dernier de Moscou'08

L’ex-international (34 sélections) incarne surtout pour les fans de la Red Army, l’époque de la fin des années 2000 où Manchester United régnait sans partage sur le Royaume et sur le continent européen. La fin d’une ère où le club mancunien a atteint trois années de suite au moins les demi-finales de la C1 entre 2007 et 2009, touchant le Graal cette nuit du 21 mai 2008. A Moscou, son équipe s’est imposée en finale face à Chelsea aux tirs au but, et Carrick fut le dernier de l’effectif actuel de cette épopée, qui a permis au club de remporter sa troisième C1. Mais à MU, le milieu a rencontré d’autres succès. Il a remporté cinq fois la Premier League (2007, 2008, 2009, 2011 et 2013), une FA Cup (2016), trois League Cup (2009, 2010 et 2017), une Ligue Europa (2017) et un Mondial des clubs (2008). Un palmarès de légende, auquel on pourrait rajouter cinq Community Shield (2007, 2008, 2010, 2011 et 2016).

Une vitrine bien remplie oui, mais Carrick symbolisait autre chose. Arrivé à Manchester en 2006 en provenance de Tottenham pour un transfert évalué à 27M€, Carrick, qui avait récupéré le n°16 de l’emblématique Roy Keane, c’était l’assurance du travail bien fait, sans folie certes, mais sans fioriture. Un joueur capable de ratisser bon nombre de ballons et d’écarter le jeu au large. Formé aux côtés des Scholes et Giggs, et beaucoup moins médiatisé que ces anciens coéquipiers, il faisait l’unanimité en Angleterre par sa science du placement, ses anticipations, son expérience et son don de soi. Un énorme travailleur de l’ombre, un box-to-box qui a compris que le football était avant tout un sport collectif. Avec 463 matches à son actif pour 24 buts, le milieu formé à West Ham a réussi une belle carrière. «Comment j'aimerais qu'on se souvienne de moi ? Comme quelqu'un qui a voulu faire les choses de la bonne manière, comme un joueur d'équipe. J'ai donné ce que j'avais de mieux, j'ai essayé toutes sortes de choses pour tirer le meilleur de moi-même» a-t-il confessé. Modeste en plus...

Joffrey Pointlane