Mercato : Quel joueur est Alex Telles, annoncé proche du PSG ?
Plusieurs médias brésiliens ont confirmé ces derniers jours la possibilité de voir Alex Telles (27 ans) quitter le FC Porto pour le Paris Saint-Germain cet été, pour une somme vraisemblablement comprise entre 20 et 25 millions d'euros. Voici son profil.
Un latéral productif et endurant
Un simple coup d’oeil aux classements des buteurs et passeurs de Liga NOS cette saison suffit à voir Alex Telles sortir du lot. Cinquième passeur (5 unités) et sixième buteur (8 réalisations) du Championnat portugais, le latéral gauche du FC Porto était bien parti pour réaliser la meilleure saison statistique de sa carrière européenne depuis son arrivée à Galatasaray, en janvier 2014. Rarement présent à la conclusion avec le club turc puis sous les couleurs de l’Inter Milan (2 buts et 5 passes en cumulé sur deux saisons et demie), l’international brésilien est devenu redoutable depuis son transfert à Porto à l’été 2016 : 21 buts et 52 passes décisives en un peu moins de quatre saisons !
La fiche d’Alex Telles
Un ratio remarquable, bien aidé par le fait qu’Alex Telles se charge de la plupart des coups de pied arrêtés des Dragons. 5 de ses 8 buts en Championnat en 2019-20 ont d’ailleurs été inscrits sur penalty. Au-delà de son implication dans le dernier tiers, l’ancien du Gremio est un homme de base de Sergio Conceiçao, doté d’un physique solide pour son poste (1,81m, 71 kg), et a disputé 90% des matches du FCP (183 sur 203) depuis son arrivée sur les bords du Douro. «Il est vraiment endurant et il ne lâche rien, confirme Florent Hanin, latéral gauche du Vitoria Guimaraes. Si on devait le comparer physiquement à un joueur du PSG, ce serait Thomas Meunier. Mais avec un meilleur pied…»
Pied gauche létal, centreur compulsif
Parlons-en, justement, de ce pied. Dans une équipe de Porto au jeu assez direct, reposant en bonne partie sur les courses et la puissance de Tiquinho Soares et Moussa Marega devant, Alex Telles excelle. Capable de punir l’adversaire sur coups de pied arrêtés, donc, mais aussi grâce à de longs ballons brossés et tendus depuis son couloir gauche. «C'est vraiment sa qualité principale, reprend Hanin, qui l’a affronté à huit reprises au Portugal. Il a un super pied gauche et il centre très, très bien.» Sans avoir toujours besoin de déborder son adversaire direct, d’ailleurs, un sérieux avantage pour un joueur «ni très rapide, ni lent», qui dribble rarement et porte peu le ballon. «Il est capable de déborder, il a quand même une technique évoluée -ça reste un Brésilien- mais dès qu’il prend la balle, il ne va pas conduire, il va centrer ! Qu’il soit à 20 ou 40 mètres, il centre, répète Florent Hanin. Porto joue avec deux attaquants forts de la tête, donc ils utilisent beaucoup cette arme-là. Parce que Telles peut centrer de n’importe où.»
Alex Telles - Wicked Left Foot (2019/20) pic.twitter.com/YUQSPf6xOs
— Ali (@AliTactics) April 21, 2020
À l’échelle portugaise, personne ne tente (8,6) ni ne réussit (2,3) autant de centres par match que lui cette saison. Dans le top 5 européen, seuls Filip Kostic (11,8), Trent Alexander-Arnold (10,8) et Kevin De Bruyne (9,4) centrent plus que lui. Une arme transposable dans un PSG plus axé sur le contrôle du jeu, surtout en Championnat ? À eux deux, Juan Bernat et Thomas Meunier cumulent ainsi seulement 4,8 centres par match en L1, et en réussissent 0,9 en moyenne. «Je suis convaincu qu’il peut s’adapter à un autre système, à un autre style de jeu, veut croire Hanin. À Paris, Bernat est plus dans la construction, la conservation, mais si Telles arrive, ça peut offrir d’autres possibilités. En Ligue 1, le PSG joue quasiment sur 40 mètres. Et sur 40 mètres, Telles peut mettre le ballon où il veut…»
«Sur 40 mètres, il peut mettre le ballon où il veut»
Des qualités défensives en question
Point faible connu et ciblé du PSG depuis quelques saisons, l’apport défensif des latéraux ne monterait pas forcément en gamme avec l'arrivée d’Alex Telles. À vrai dire, le Brésilien lit assez bien le jeu dans son camp, sait gérer la couverture, est rarement mis hors de position. Mais s’il dispose d’une vraie envie de bien faire et ne rechigne pas dans le repli, il n’est pas pour autant un défenseur d’élite. «Il joue sur ses qualités, qui sont plus offensives que défensives, résume Hanin. Ce n’est pas un très bon défenseur, mais il est toujours là pour aider ses partenaires. Il ne va jamais rester en attaque à regarder les autres défendre.»
Pas fainéant, donc, et assez intelligent pour éviter au maximum des un contre un qu’il ne maîtrise pas forcément. «Ses difficultés sont là», tranche Hanin. Pour un volume de tacles similaire (2,2 et 2,3 par rencontre), Alex Telles est ainsi moins efficace qu’un Thomas Meunier régulièrement pointé du doigt défensivement (64% de tacles réussis contre 74%). Discipline exemplaire, protection aléatoire, donc. Mais le joueur de 27 ans est plutôt de ceux qui font défendre leur adversaire direct. Et qui peuvent compenser quelques manques par un coup de patte décisif.
Cédric Chapuis Suivre @cedchapuis