matuidi (blaise) (S.Mantey/L'Equipe)

Mercato : le PSG a-t-il eu raison de se séparer de Blaise Matuidi, parti à la Juve ?

Après six ans de bons et loyaux services, Blaise Matuidi a été vendu par le PSG à la Juventus Turin. Le club de la capitale a-t-il eu raison de se séparer de son milieu de terrain international ?

Après six saisons au club, et près de 300 matches disputés au total, Blaise Matuidi a donc quitté le PSG cette semaine pour rejoindre la Juventus Turin, qui a déboursé pour le coup 20 millions d'euros, hors bonus. Un bon choix pour le joueur ? Forcément, vu le pedigree du club qu'il rejoint, sextuple champion d'Italie en titre et finaliste de la dernière Ligue des champions. Un bon choix également pour le club parisien ? C'est moins sûr. En se séparant de son milieu de terrain à tout faire, le Paris-SG perd d'abord un cadre du vestiaire, mais aussi un élément d'expérience.

Que ce soit avec Ancelotti, Blanc ou Emery, le Toulousain de naissance a toujours su tirer son épingle du jeu au sein d'un effectif pourtant à chaque fois pléthorique. Sur ses six saisons à Paris, sans compter celle qui vient de débuter, Matuidi a joué 201 matches de Championnat (161 titularisations), soit une moyenne de 33,5 rencontres sur les 38 possibles (80% en tant que titulaire). Son bilan est encore plus parlant en Ligue des champions. Sur les 48 matches de C1 disputés par le PSG depuis son arrivée au club, il en a joué 45, dont 44 en tant que titulaire (pour 6 buts inscrits).

Certes, Blaise Matuidi ne sera jamais Diego Maradona. Mais ses progrès dans le jeu depuis son arrivée dans la capitale sont tout simplement considérables. Beaucoup plus offensif, l'international (58 capes, dont 55 en tant que joueur parisien) a inscrit au total 33 buts sous le maillot parisien, dont notamment un petit bijou contre l'OM, en 2014-15 (voir vidéo ci-dessous), et délivré une trentaine de passes décisives. Il est aussi, et surtout, un travailleur infatigable, physique, dur sur l'homme, intraitable au pressing. Un profil bien différent de ceux de Verratti, Rabiot ou encore Motta, ses trois anciens compères du milieu, même si ces trois-là ont bien d'autres qualités. Bref, une sorte de joueur qu'il faut avoir dans un effectif, surtout quand celui-ci est profondément attaché au club. Ses rapports privilégiés avec les supporters parisiens en sont la meilleure preuve...

Un joueur de devoir, un travailleur infatigable mais aussi un vrai amoureux du PSG.

Avec son départ, son coach, Unai Emery, ne dispose plus que de trois véritables milieux expérimentés (Rabiot, Verratti et Motta), puisqu'il ne compte pas du tout sur Krychowiak et pas trop non plus sur Lo Celso, plus offensif de nature. Même si le PSG devrait recruter un n°6 avant la fin du mercato, il n'aura donc que quatre joueurs (en plus du jeune Nkunku) pour deux, voire trois places s'il conserve son 4-3-3. Un peu court pour un club qui se dit aussi ambitieux, non ? Sans compter que Thiago Motta n'a plus une saison entière dans les jambes. Et que Verratti, qui a fait le forcing cet été pour rejoindre le Barça, est actuellement bien loin de son meilleur niveau... - B. Ro.