Bale of Real Madrid in action during La Liga Spanish championship, football match between Real Madrid and Eibar, April 06h, Santiago Bernabeu stadium, in Madrid, Spain. *** Local Caption *** (Irina R.H. u0009/AFP7/PRESSE S/PRESSE SPORTS)

Mercato : le juste prix de... Gareth Bale (Real Madrid)

Il y a six ans, son transfert au Real Madrid était le premier à faire tomber la barre symbolique des 100 millions d'euros. Aujourd'hui, à 29 ans, le Gallois miné par les blessures semble appelé à quitter le Real Madrid, poussé vers la sortie par l'arrivée d'Eden Hazard et par un Zinédine Zidane qui ne semble plus compter sur lui. Mais où peut-il aller, et quel est son juste prix ?

Lorsqu'il a rejoint le Real Madrid en août 2013 contre 101 millions d'euros, Gareth Bale est entré dans une autre dimension, autant sur le plan footballistique que mercantile. Car quelles que soient ses (contre-)performances, son temps de jeu ou ses blessures, cette étiquette reste collée et sa valeur marchande, au moment de, peut-être, quitter la capitale espagnole après six saisons sous le maillot blanc, élevée. Pas aussi élevée qu'à son arrivée au Real Madrid, cependant. Contrairement à Cristiano Ronaldo, qui a quitté le Madrid l'été dernier pour près de 30 millions d'euros de plus que ce qu'il leur avait coûté neuf saisons plus tôt, Gareth Bale, 29 ans sous le chignon, a mal vieilli. À trois ans de la fin de son contrat (2022), difficile d'affirmer que la valeur du Gallois va taper au-dessus des 100 millions d'euros.

«Bale de cristal»

La faute, principalement, à un corps qui le boude depuis son arrivée à Madrid. En six ans, pas une seule fois le Gallois n'a traversé une saison complète sans se blesser. Pis, il n'a dépassé les 40 matches disputés que trois fois (2013-14, 2014-15, 2018-19) depuis son arrivée en Espagne. Si l'on en croît le décompte fait par AS en janvier, le «Bale de cristal» s'est blessé 23 fois depuis son arrivée à Madrid, manquant 85 matches au total sur six saisons (*). Son mollet gauche étant la principale source de ses malheurs. Une fragilité qui a pourri la carrière madrilène de Bale. Arrivé avec l'étiquette de meilleur joueur de Premier League, celle d'un attaquant racé, jeune, puissant, rapide avec une frappe dévastatrice, il joue désormais avec le frein à main de peur de se "péter", et ça le rend vulnérable face à une concurrence grandissante.

Le Real a appris, au gré des indisponibilités de son joueur, à composer sans lui. Avec l'émergence de Vinicius Junior et l'arrivée d'Eden Hazard, il semble y avoir de moins en moins de place sur le front de l'attaque madrilène pour Bale, qui était déjà de moins en moins utilisé par Santiago Solari, puis par Zinédine Zidane cette saison. D'autant que statistiquement, cette saison est, toutes compétitions confondues (14 buts, 6 passes décisives en 42 matches), sa pire au Real Madrid avec la saison 2016-17, lors de laquelle il n'avait disputé que 27 matches (9 buts, 6 passes décisives). En Championnat, c'est la deuxième fois en trois ans qu'il ne dépasse même pas les 10 buts marqués.

Moins présent, moins décisif et à bientôt 30 ans, Gareth Bale a grand besoin d'un nouveau challenge pour donner à sa carrière un nouveau souffle nécessaire. Sous les blessures, il reste un joueur de classe mondiale, capable de gestes décisifs et de coups de génies, et difficilement arrêtable quand en pleine possession de ses moyens. Mais un joueur de classe mondiale brisé, miné par les blessures et dont l'influence se fait de moins en moins sentir au Real Madrid, où l'on espérait qu'il reprendrait le flambeau de Cristiano Ronaldo.

Avec les dépenses déjà engagées cet été (255 millions d'euros pour Eden Hazard, Luka Jovic, Eder Militao et Rodrygo), le Real aura besoin de vendre cet été, et Bale fait partie des plus grosses valeurs marchandes (et salaires) de son effectif. Mais il ne récupèrera jamais sa mise de 101 millions d'euros, et n'importe quel club qui souhaiterait l'enrôler cherchera à minimiser au maximum les risques. Nous estimons le juste prix de Gareth Bale à 55 millions d'euros.

Le Real, qui a déjà dépensé 255 millions d'euros, a besoin de (le) vendre