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Mercato : Jamel Saihi : «Je me donne le temps de réfléchir»

A 30 ans, Jamel Saihi, arrivé en fin de contrat à Angers l'été dernier, n'a toujours pas joué de la saison. Champion de France avec Montpellier en 2012, le milieu de terrain tunisien veut croire à un nouveau challenge cet hiver, même s'il n'acceptera pas n'importe quelle offre.

«Jamel, vous avez quitté Angers en mai dernier après la fin de votre contrat. Aujourd'hui, où en êtes-vous ?
Je suis redescendu dans le sud, à Montpellier. Je m'entretiens de mon côté, en attendant qu'une offre intéressante arrive. J'ai eu quelques opportunités, mais ce n'était pas vraiment ce que je recherchais pour moi et ma famille. Je préfère prendre le temps, surtout après l'expérience de mon départ un peu dans la précipitation de Montpellier à Angers lors du dernier jour du mercato (NDLR : le 31 août 2016). Je n'ai pas envie de refaire cette bêtise. Donc, là, je me donne le temps de bien réfléchir.
 
Quelles sont les équipes qui vous ont sollicité ?
Des équipes au sein de Championnats un peu exotiques où le niveau est un peu inférieur, et où on est un peu dans l'oubli. Le projet n'était pas vraiment intéressant. Je n'ai pas envie de jouer à un bas niveau. Je n'accepterai pas tout et n'importe quoi. Mais je pense pouvoir apporter à d'autres types d'équipes. Les clubs français se sont arrêtés sur l'image d'un joueur qui a eu des pépins physiques, et ne veulent pas chercher plus loin. Ils peuvent se dire que j'ai fait sept matches la saison dernière, que j'ai 30 ans et que je ne suis pas fiable : je trouve que c'est dommage. Je pense en avoir encore sous la semelle.

Et cet hiver, avez-vous eu des propositions ?
J'ai eu des offres concrètes, mais je ne peux pas trop en parler puisque c'est en cours. Pour l'instant, je réfléchis.
 
Les offres viennent-elles de Ligue 1 ?
Non. Plutôt du côté de la Ligue 2, mais tout dépend du projet qui se présente. Si c'est pour aller dans un club sans ambition... Il faut que ce soit un minimum intéressant.
 
Vous parliez de "bêtise" tout à l'heure en évoquant votre passage de Montpellier à Angers, dites-nous en plus...
J'assume pleinement le fait d'être aller à Angers, mais quand on décide de partir lors du dernier jour du mercato, on ne se renseigne pas forcément sur l'endroit où on va, on s'en va un peu à la va-vite, avec l'envie de voir autre chose. A mon arrivée là-bas, j'ai eu la malchance de connaître une blessure. Et quand vous signez un an, il faut savoir faire ses preuves rapidement... Quand une équipe marche bien, le coach ne pense plus trop à vous et les dés sont vite jetés. J'y croyais parce que je savais que je pouvais apporter au SCO. Mais au regard des comportements des dirigeants et du coach à la fin de l'hiver, j'ai vite compris que ça n'allait pas aboutir à quelque chose de positif. On ne m'a pas dit ouvertement pour quelles raisons on ne comptait plus sur moi. Mais je ne regrette pas ce passage là-bas, je ne suis pas parti fâché ou en mauvais terme. Je regrette surtout mon départ précipité de Montpellier.

«Quand une équipe marche bien, le coach ne pense plus trop à vous et les dés sont vite jetés.»

Repensez-vous parfois à cette fabuleuse saison 2011/12 et ce titre de champion ?
C'était fort. Ce qu'il s'est passé en 2012 n'était pas donné à tout le monde. Après, oui, on est peut-être un petit peu nostalgique, mais on regarde ça avec beaucoup de fierté.
 
Avez-vous récemment composé le numéro de Laurent Nicollin, le président du MHSC ?
Je l'ai eu par message ces dernières semaines. Mais je sais qu'il pensera à moi s'il y a un besoin au milieu du terrain. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

On vous sent nostalgique de Montpellier...
Quand on a été formé, qu'on a été champion et qu'on a connu beaucoup de joies intenses... C'est normal. Je les suis régulièrement.

Pour finir, on imagine que vous avez suivi la qualification de la Tunisie pour la Coupe du monde 2018. Que pensez-vous de cette sélection (Saihi compte 21 capes) ?
C'était beau. C'est bien pour le peuple tunisien. Il y a de très bons joueurs dans cette génération. Personnellement, j'y pense dans un coin de ma tête... mais sans trop me faire des idées.
 
 
Ça vous paraît possible de faire partie des 23 Tunisiens ?
Il faudrait que je trouve un club, et que je sois tout de suite très performant pour ensuite convaincre le sélectionneur que je peux être là en cas de pépins dans le groupe actuel. Il y a plein de conditions, donc je sais qu'il n'y a pas de grandes chances que j'y participe malheureusement.»

«Laurent Nicollin ? Je sais qu'il pensera à moi s'il y a un besoin au milieu du terrain.»

«L'OM ? Ça n'avait pas été concret»

L'été dernier, il était question que l'OM vous recrute. Qu'en avait-il été réellement ?
Un club comme l'OM qui recrute Jamel Saihi, qui n'a pas fait une saison complète à Angers, c'est vrai que ça paraissait bizarre, surtout avec le nouveau projet de Marseille. Mais, au final, ça n'avait pas été concret. Peut-être qu'ils cherchaient des joueurs libres dans les derniers jours du mercato, avec une certaine expérience. D'où le fait que mon nom ait pu circuler, mais je n'ai pas eu de dirigeants au téléphone.
 
Si jamais vous n'arrivez pas à trouver de club cet hiver, penserez-vous à la retraite ?
Oui, j'y ai pensé. J'ai mis un ultimatum au 1er février. Si c'est pour attendre encore six mois pour trouver un club, ça fera un an sans jouer, à bientôt 31 ans, ça pourrait être compliqué. Donc il sera temps de réfléchir à ma reconversion.
 
Avec déjà des idées ?
Oui. Mais je me concentre surtout sur ma préparation...

«La Coupe du monde, j'y pense dans un coin de ma tête.»

Timothé Crépin