RJ - Rio de Janeiro - 08/08/2018 - Libertadores 2018, Flamengo vs. Cruzeiro -Jean Lucas Flamengo player disputes bid with Lucas Silva Cruzeiro player during match at Maracana Stadium for the Copa Libertadores championship 2018. Photo: Thiago Ribeiro / AGIF (L'Equipe)

Mercato : Cinq choses à savoir sur Jean Lucas, la nouvelle recrue de l'OL

C'est officiel : Jean Lucas a signé à l'OL. Méconnu du grand public, le jeune milieu brésilien a une histoire aussi atypique que son allure balle au pied. Voici ce qu'il faut savoir sur la nouvelle pépite lyonnaise.

Il ne compte que 48 matches en professionnel

Le jeune milieu de terrain de 21 ans a seulement fait ses débuts chez les pros en 2018 avec Flamengo, son club formateur. Vingt-huit matches disputés avec les Rouge et Noir pour un seul but, inscrit face à l’Eintracht Francfort lors de la Florida Cup en janvier, puis un prêt à Santos jusqu’en décembre 2019 dans le cadre du transfert de Bruno Henrique, qui rejoignait lui Flamengo. Avec les Poissons, Jean Lucas a disputé vingt rencontres. Une révélation sur le tard qui explique le fait que Jean Lucas n’ait pas été appelé avec les équipes jeunes du Brésil. Mais s’il performe à Lyon, nul doute que ça sera le cas prochainement.

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Il a un style vintage

Jean Lucas a pour coutume de jouer constamment avec le maillot à l’intérieur du short, ce qui n’est pas passé inaperçu au Brésil. Le milieu d’1,81m s’en expliquait dans les colonnes d’UOL Esporte : «Quand j’étais plus jeune, ma mère me mettait le tee-shirt à l’intérieur du pantalon pour sortir, que ce soit pour aller à l’église ou au centre commercial. Alors le jour où j’ai commencé à jouer, j’ai décidé de porter le maillot à l’intérieur. Ca fait plus soigné.» Un accoutrement old school qui s’ajoute à un style de jeu atypique et une conduite de balle avec de longues foulées. A 21 ans, Jean Lucas, fan de Paul Pogba, a une allure et une élégance certaine et cultive sa différence balle au pied. Comme il le disait après son premier match à Santos : «Les joueurs qui n’ont pas de personnalité ne jouent pas.»

Son transfert a rendu fou Sampaoli

Il ne vaut mieux pas provoquer le courroux de Jorge Sampaoli. Les dirigeants de Santos, eux, ont fait tout le contraire en validant le transfert de Jean Lucas à Lyon la semaine dernière. L’entraîneur argentin, fan invétéré de son milieu de terrain, a illico presto mis un terme à ses vacances à Rio de Janeiro pour rallier Santos et demander des explications à sa direction. Pour Sampaoli, le jeu insouciant et tout en prises de risques du jeune Brésilien va cruellement manquer à son équipe. «Même avec peu d’expérience, il joue bien dans des grands matches», avait déclaré l’ancien sélectionneur de l’Albiceleste lorsque Jean Lucas avait fait ses débuts au club. C’est dire le talent que l’OL a récupéré…

Il a eu une enfance délicate

Tout n’a pas été simple pour le milieu de terrain. Jean Lucas a commencé le football très tôt dans les rues de Rio, jouant pieds nus avec d’autres enfants de son âge pour remporter des sacolés, l’équivalent brésilien des Mr. Freeze. Repéré par le club de Nova Iguaçu, il y a fait ses débuts à l’âge de huit ans. Mais quelques années plus tard, le décès de sa grand-mère marque le début d’un douloureux épisode : touché par sa disparition, Jean Lucas sèche des entraînements et est renvoyé par son club. Il pense à se diriger vers des études et abandonner le football, mais il s’engage finalement avec Bonsucesso, dans le quartier de Cidade Alta, où il évolue à quelques encablures d’un carrefour de la drogue et de trafiquants armés. Finalement, il participera à des essais à Flamengo et intégrera le club à l’âge de 17 ans.

Il a Flamengo à coeur

Formé chez les Mengãos, Jean Lucas est marqué au fer rouge par le club carioca. Et pour cause, il a vécu - de loin puisqu’il était à Santos depuis quelques semaines – l’incendie qui a ravagé le centre de formation de Flamengo l’hiver dernier. Un épisode qui l’a profondément marqué dans sa jeune carrière. Et il a décidé de faire écrire «Meninos do ninho» («garçon du nid» en français, en référence au Ninho do Urubu, le nom du centre d’entraînement des jeunes) sur ses crampons pour honorer la mémoire des jeunes joueurs disparus dans cette tragédie. «J’y ai vécu. J’ai décidé de leur rendre hommage en écrivant ces mots sur mes crampons, pour qu’ils puissent le voir d’en haut. Je joue pour eux», avait-il déclaré dans un interview pour UOL Esporte.

Antonin Deslandes