hernandez (lucas) (ALEX MARTIN/L'Equipe)

Mercato : Ce que l'Atlético a perdu avec le transfert de Lucas Hernandez au Bayern Munich

Ce mercredi, le Bayern Munich a officialisé le recrutement du défenseur français en provenance de Madrid. Acheté 80 millions d'euros, il rejoindra le club bavarois en juillet prochain. Une énorme perte pour l'Atlético.

Un guerrier en moins pour la fin de saison

Si Lucas Hernandez a intégré le groupe professionnel du club à 19 ans, c'est pour la simple et bonne raison que Diego Simeone en personne est allé le chercher dans les équipes de jeunes. Et depuis, il n'a plus vraiment quitté le groupe (110 matches joués). Logique, son profil est particulièrement apprécié par le technicien argentin. Hernandez, c'est un défenseur capable de jouer aussi bien dans l'axe que sur le côté gauche, qui apporte énormément en attaque par ses débordements, et surtout en défense. Ceux qui ne le connaissaient pas l'ont découvert à la Coupe du monde. Dans le communiqué officialisant son transfert, le Bayern Munich précisait que le docteur avait détecté des «lésions du ligament interne au genou droit» nécessitant une opération chirurgicale. C'est chose faite, le joueur étant passé sur la table d'opération ce jeud. Autrement dit, le Français, qui sera indisponible trois mois, ne rejouera plus avec l'Atlético. Un vrai moins tant la course à la seconde place s'annonce serrée (deux points d'avance sur le Real, troisième). Nul doute que Diego Simeone se serait bien passé d'une telle perte.

Une mauvaise image envoyée au monde entier

En quittant l'Atlético pour le Bayern, le joueur envoie un message on ne peut plus clair : le club bavarois est supérieur à la formation madrilène. Or ces dernières années -y compris cette saison-, l'Atlético luttait pour faire partie de l'élite européenne, et semblait même en faire partie. Malheureusement, les deux défaites en finale de Ligue des champions contre le Real ont freiné cette ascension. Un dessein qui a vraiment pris fin il y a quelques semaines avec la remontada de la Juventus en C1, synonyme d'élimination, alors que l'Atlético était favori pour le titre à bien des égards. D'ailleurs, Lucas ne s'y est pas trompé. Il déclarait dans le communiqué officiel : «Le Bayern est un des meilleurs clubs du monde. Je suis fier de pouvoir me battre pour tous les titres possibles dans ce club.». Si ce n'est pas un signe que l'Atlético n'est pas un club de premier rang...

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Le début de la fin d'un cycle

Ces dernières années, le système Simeone (tout pour la défense et une attaque rapide en contre) a fait ses preuves. En six ans, ce schéma a permis au club de remporter cinq titres (1 Ligue Europa, 1 Championnat, 1 Coupe du Roi, 1 Supercoupe d'Espagne et 1 Supercoupe d'Europe) et de disputer deux finales de Ligue des champions. Mais cette saison, l'Atlético semble avoir perdu de sa magie. Antoine Griezmann est extrêmement seul pour animer l'attaque, et les objectifs du club sont loin d'être atteints. Le parcours en C1 est un échec, celui en Championnat est décevant (dix points de retard sur le premier depuis bien trop longtemps), et l'élimination prématurée en Coupe du Roi n'arrange pas les choses. Avec Hernandez qui s'en va, Diego Simeone perd un des joueurs qu'il affectionne le plus, une preuve que son système est sur la fin à l'Atlético. Il faut croire qu'à Madrid, l'amour dure six ans...

Et maintenant Griezmann ?

L'été dernier, après un suspense insoutenable, et surtout insupportable, Antoine Griezmann annonçait qu'il restait à l'Atlético. Une des raisons pour lesquelles il décidait de ne pas partir, c'est parce que son ami Lucas, avec qui il a gagné la Coupe du monde, était toujours au club. Ces dernières semaines, les rumeurs d'un départ du Maconnais à Barcelone s'intensifiaient, notamment après l'échec contre la Juventus. L'attaquant ne gagnera pas de titre cette saison, et il vient de perdre l'un de ses plus proches amis au sein du club. De quoi se demander ce qui peut encore le retenir à l'Atlético. Le prochain mercato de l'Atlético s'annonce mouvementé. Et le départ de Lucas Hernandez pourrait bien être le premier d'une longue liste...

Emile Gillet