dossevi (mathieu) (A.Reau/L'Equipe)

Matthieu Dossevi, passeur d'espoir

Relancé dans la course au maintien, le FC Metz peut dire merci à son milieu, auteur d'une grosse saison.

Les deux hommes ne se lâchent plus. Un câlin, puis une bise, une tape dans la main, un sourire, enfin. L'entente est parfaite. Face à Rennes (1-2), l'attaquant Nolan Roux a planté ses 13e et 14e pions de la saison. Son record perso (9) est largement battu. Ce soir encore, le passeur décisif s'appelle Matthieu Dossevi. L'autre homme fort des Grenats. Dossevi a déjà offert six offrandes à Nolan Roux cette saison. Seul Neymar a fait plus pour Edinson Cavani (sept). Plutôt classe comme stat'. Lancé dans la course au maintien avec le FC Metz, l'international togolais réussit à briller malgré la situation délicate. L'ancien Valenciennois a délivré dix passes décisives en Championnat (trois de plus qu'en quatre saisons de L1 avec VA). Seuls Neymar (13) et Memphis Depay (11) font mieux. Une autre stat' qui claque. Le garçon brille. L'affaire est excellente. Et l'histoire plus belle encore. Débarqué dans les dernières minutes du mercato estival, Matthieu Dossevi aurait pu ne jamais porter les couleurs mosellanes. Partis à la recherche d'un remplaçant à leur pépite Ismaïla Sarr, vendue 17 M€ fin juillet à Rennes, les dirigeants messins avaient coché le nom du milieu du Standard de Liège tout en haut de leur liste. Mais le coup de foudre n'était pas immédiat, et encore moins réciproque.

«À la mi-août, quand on lui a présenté notre projet, il a demandé un délai de réflexion, puis nous a répondu non», a raconté Philippe Gaillot, le directeur général adjoint en charge du sportif à Metz, dans les colonnes de L'Équipe. Les deux parties s'entendent finalement sur un prêt d'une saison dans les toutes dernières heures du mercato, «alors qu'on n'y croyait plus», explique-t-on au club. Issu d'une famille de footeux (son père Antoine et son oncle Othniel, deux anciens du PSG, mais aussi son frère Thomas, ont été pros), Dossevi veut jouer et prouver qu'il n'est pas fini. «Il est capable d'éliminer, de centrer, et il va vite, avait expliqué son ancien entraîneur Daniel Sanchez dans le Républicain Lorrain. Il sait tout faire avec un ballon.» Metz ne dit pas autre chose. Le maintien n'a plus rien d'un mirage. La preuve avec le calendrier à venir jusqu'à la fin de la saison : Caen, Lille, Angers, Amiens et Bordeaux. Metz peut y croire. Nolan Roux et son serviteur préféré n'y sont pas pour rien.

Olivier Bossard

Jouer et prouver qu'il n'est pas fini