pereira lage (mathias) (J.Prevost/L'Equipe)

Mathias Pereira Lage (Angers) : «On peut être séduisants avec le ballon, même si on a de base un jeu de contre»

Transfuge de Clermont pendant l'été, Mathias Pereira Lage n'a pas tardé à trouver ses marques en Ligue 1. Pour FF.fr, le néo-Angevin se livre sur ses premiers pas dans l'élite, le début de saison du SCO et ses ambitions.

«Mathias, vous avez fait vos débuts en Ligue 1 il y a trois semaines contre Bordeaux (3-1), et de quelle manière !
Ce sont des débuts rêvés. J'ai été très bien accueilli par tout le monde ici à Angers, ce qui m'a permis d'être en confiance et de tout de suite aider le collectif sur le terrain. Il y avait forcément un peu d'anxiété car c'est un premier match de Ligue 1, je découvrais le haut niveau. J'ai essayé de faire des choses simples, et au fur et à mesure je me suis lâché. À l'image de l'équipe, on fait une entame de match compliquée, puis on s'est lâché et on a réussi à mettre trois buts pour gagner.

On vous a dit que le dernier à avoir marqué et délivré une passe décisive pour son premier match de Ligue 1, c'était Neymar ?
Oui, je l'ai vu à la télé. Après, moi, je prends du recul par rapport à ça. Le principal, ce n'est pas d'avoir un match de référence, c'est d'être régulier. Neymar l'est, lui.

Derrière, il y a la claque à Lyon (6-0) qui remet un peu les pieds sur Terre...
Tout à fait. On a vu deux images d'Angers, l'une avec l'envie et la niaque, l'autre était un faux pas comme cela arrive. On a immédiatement su réagir ce week-end avec la victoire contre Metz (3-0). On sait maintenant qu'il faut faire attention, et que l'on doit rester rigoureux et concentrés à chaque match.

Justement, c'est un peu ce sentiment d'un Angers à deux visages qui prédomine en ce début de saison. Que préférez-vous retenir ?
Que l'on a plusieurs façons de jouer. Le Angers qui va harceler et contrer les équipes, et le Angers qui a aussi des phases de possession et qui est assez séduisant dans le jeu. On va retenir ça, puis aussi l'efficacité à domicile, en mettant trois buts à chaque fois. Maintenant, il faut s'appuyer sur ces deux matches références pour nous.

Angers peut être la surprise de cet exercice de Ligue 1 ?
On a vu contre Lyon que ces équipes-là sont dans le haut du tableau, et à mon avis, vont mettre d'autres claques dans la saison. Nous, on va essayer d'assurer le maintien le plus rapidement possible, et on jouera ensuite les matches les uns après les autres.

Le départ de Jeff Reine-Adelaïde, avec qui vous vous êtes extrêmement bien trouvé contre Bordeaux, a été dur à digérer avant le déplacement à Lyon ?
Je ne pense pas, d'autres joueurs sont capables d'occuper son poste. C'est bien pour lui, il va pouvoir évoluer à Lyon. Mais ça n'a pas joué, non. Il n'était même pas sur le terrain, c'était un match comme un autre.

«Il y a le Angers qui va harceler et contrer les équipes, et le Angers qui a aussi des phases de possession et qui est assez séduisant dans le jeu»

Revenons à vous. Pourquoi avoir choisi Angers ?
Parce que j'ai senti la confiance des dirigeants tout de suite, quand j'ai eu Olivier Pickeu et Stéphane Moulin au téléphone. Ensuite, j'ai vu que pas mal de joueurs de Clermont passés par ici y ont réussi, ce qui m'a conforté dans mon choix. Je voulais continuer mon évolution en France, c'était le club qui me permettait d'avoir cette évolution et de poursuivre ma progression.

Pourtant, entre Clermont et Angers, ce sont des philosophies relativement différentes...
Oui et non, on a aussi cette année beaucoup de phases de possession. On peut être séduisants avec le ballon, même si on a de base un jeu de contre. Mais j'aime aussi, ça correspond également à ma façon de jouer.

Angers, dans l'imaginaire collectif, c'est un jeu de duels, de combats, de coups de pied arrêtés. C'est réducteur ?
Depuis que je suis arrivé, je ne ne perçois pas Angers comme l'équipe typique de duels. Pour moi, on a les deux côtés, l'équipe agressive qui va harceler et jouer en contre, mais aussi l'équipe qui a des temps de possession.

On vous a vu à droite, à gauche et au cœur du jeu, où vous sentez-vous le mieux ?
Je n'ai pas vraiment de préférence. C'est vrai que ces deux dernières années, je jouais à gauche avec Clermont. Forcément c'est là où je me sens le plus décisif pour l'équipe. Après, quand je suis à l'intérieur du terrain, j'ai un rôle à jouer défensivement mais aussi offensivement, délivrer la bonne passe ou frapper de loin. Avec Angers, ç'a été à gauche les deux premiers matches, dans l'axe contre Metz... Je ne me pose pas la question, je joue en fonction des besoins du coach.

Vous avez un modèle ?
Pas forcément, bien qu'étant portugais, il y a forcément Cristiano Ronaldo dans tout ce qui est percussion, finition... Il y a aussi Figo ou Deco, un peu plus anciens et que je regardais quand j'étais petit.

Le Portugal, ç'a toujours été votre choix ?
Disons que je n'ai jamais eu de contacts avec l'équipe de France, et qu'en démarrant avec le Portugal (en Espoirs, ndlr), ça donne envie d'y retourner. J'espère un jour être rappelé. Je sais qu'à court terme, ça va être très compliqué, mais à moyen ou long terme, pourquoi pas.

«Quand je suis à l'intérieur du terrain, j'ai un rôle à jouer défensivement mais aussi offensivement, délivrer la bonne passe ou frapper de loin»

Propos recueillis par Corentin Rolland