ocampos (lucas) (R.Martin/L'Equipe)

Marseille : la saison de la résurrection pour Ocampos

Après une saison 2016-17 compliquée en Italie, Lucas Ocampos réalise à l'OM sa meilleure saison en termes statistiques. Avant le match face à Dijon, retour sur le renouveau de l'Argentin, devenu l'homme de confiance de l'effectif de Rudi Garcia.

A 23 ans seulement, Lucas Ocampos, né à Quilmes en Argentine, a déjà fait beaucoup de chemin. De River Plate, en passant par la Principauté puis l'OM, entrecoupé d'une saison en Italie, l'ailier n'a jamais vraiment eu le temps de se poser. Et cela s'est ressenti un peu partout où il est passé. Après la belle aventure Monégasque de 2012-13, où il a participé à la remontée du club dans l'élite, il a ensuite posé ses valises à Marseille, sans jamais vraiment s'imposer. Ses deux prêts en Italie, la saison dernière, ne sont venus que confirmer le fait qu'Ocampos avait besoin d'une stabilité. Car depuis plusieurs mois, avec un entraîneur qui lui fait confiance, et des supporters marseillais qui peuvent compter sur lui, l'ailier enchaîne les bonnes prestations. L'épisode plus que mitigé en Italie semble n'être qu'un mauvais souvenir. C'est pourtant de cette expérience que commence sa résurrection.

L'Italie, un épisode à oublier

Acheté 11 millions d'euros par Marseille durant l'été 2015, Ocampos est finalement prêté au Genoa en 2016. De quoi encore progresser pour le jeune joueur. Mais après quatorze matches de Serie A, le club italien a préféré s'en séparer car le prêt stipulait qu'à partir de sept buts inscrits, l'option d'achat devait obligatoirement être levée par le club italien. L'Argentin, qui en était à trois buts inscrits dans le Championnat italien, s'est alors gentiment vu proposer la porte de sortie. Direction le Milan AC, toujours en prêt. Mais là encore, le fougueux Ocampos est rejeté par les supporters. A 22 ans, ses dribbles fantasques, plus spectaculaires que nécessaires, ne plaisent pas à San Siro. Résultat : après 530 minutes passées chez les Rossoneri, le voilà de retour à la case Marseille. Avec tout à prouver, ou presque.

Garcia a eu besoin de lui dès le mois d'août

Pas abattu pour autant par son passage mi-figue mi-raisin en Italie, l'Argentin au caractère bien trempé s'est démené deux fois plus, y compris aux entraînements lorsqu'il a retrouvé l'OM, en juillet 2017. «Il est aussi combatif à l'entraînement qu'en match», signalait Bouna Sarr il y a encore quelques jours. Ocampos a ainsi su se rendre indispensable dès son premier match de la saison. Et plus précisément lors de la deuxième journée de L1, jouée à Nantes en août dernier (0-1). Après avoir inscrit son but plein de rage à la Beaujoire, Rudi Garcia prenait d'ailleurs déjà position en sa faveur. «On n'a pas ce profil, je veux le conserver. Moi, j'y crois vraiment à ce joueur», expliquait le technicien français, alors qu'il y avait plus de doutes que de certitudes sur le joueur à ce moment-là. Ses deux titularisations consécutives en septembre 2017 allaient ensuite dans ce sens. Et n'étaient pas anodines du tout. C'était la première fois que l'Argentin était titularisé deux fois de suite dans l'élite depuis près de deux ans. De quoi faire oublier son carton rouge pour un geste non-maîtrisé face à Angers en début d'exercice (3e journée, 1-1).

Il est désormais ancré dans le collectif olympien

Combatif défensivement mais également très attiré par le but, Ocampos a ensuite gagné sa place petit à petit, grâce par exemple à sa bonne prestation à Metz en novembre (0-3) ou sa rentrée face aux Verts un peu plus tard, en décembre (3-0). Avec trois buts inscrits face à Bilbao en C3, l'Argentin monte même en puissance ces dernières semaines. Et peut se targuer d'avoir été titularisé lors des plus gros matches olympiens de la saison. Une tendance qui devrait se confirmer d'ici la fin de l'exercice, alors que Marseille a encore beaucoup d'objectifs à atteindre. Bref, Ocampos s'épanouit véritablement pour sa troisième saison sur la Canebière. Sans être le buteur providentiel marseillais, il en est déjà à 14 buts inscrits, toutes compétitions confondues, en 36 matches. Des statistiques plus que convenables, couplées à la rage de vaincre du garçon. Un cocktail parfait, faisant oublier sa maladresse occasionnelle, et confortant Garcia dans ses choix. Ocampos est d'ailleurs tellement estimé par son coach phocéen que l'entraîneur pourrait songer à le titulariser dans une position inhabituelle ce samedi à Dijon. Avec la suspension d'Amavi et le très probable forfait de Sakai, il pourrait descendre d'un cran et découvrir le poste de latéral gauche. Dernier épisode de la résurrection de cet éternel espoir.

Hugo Girardot