(D.R)

Mario Lemina : «Galatasaray ? Il faut le vivre pour le croire...»

À 26 ans, le milieu de terrain, prêté par Southampton, est en passe de retrouver son meilleur niveau avec Galatasaray. De passage à Paris pour l'inauguration d'un restaurant dans lequel il vient d'investir*, il s'est confié à FF sur son expérience en Turquie, l'OM et... le PSG. (Photo DR)

«Vous sortez de plusieurs prestations abouties après de longues semaines de galère. Comment ça va ?
Très bien ! Vraiment très bien. C’est vrai que je reviens d’une très longue période d’indisponibilité et de six mois très compliqués à Southampton mais ça y est, je vais bien. L’idée était de trouver un point de chute pour me relancer et c’est ce que j’ai obtenu en signant ici. Je crois qu’on peut dire que j’ai trouvé chaussure à mon pied, en Turquie. 

Votre niveau actuel contraste un peu avec celui de l’équipe…
Traditionnellement, Galatasaray a toujours rencontré des difficultés en début de saison. Pourquoi ? Parce que vous avez tous les étés un tas de joueurs qui débarquent en même temps. Donc oui, sur un plan collectif, tout n’est pas parfait. Disons que nous ne sommes pas à la place que nous devrions occuper (NDLR : Galatasaray est actuellement 7e, à dix points du leader). Mais on a les armes pour refaire notre retard et c’est ce qu’on va tenter de faire durant la deuxième partie de saison. 

Et Mario Lemina, dans tout ça ? 
Honnêtement ça se passe super bien, vraiment (il insiste). J’ai une place importante dans l’équipe et je sens que je suis en train de monter en puissance. Je ne suis plus très loin de retrouver le niveau qui était le mien il y a de ça quelques mois.

Cet été, vous auriez aussi pu opter pour l’AS Monaco ou d’autres clubs européens. Pourquoi avoir choisi Galatasaray ?
Il y a deux ou trois ans de ça, j’avais déjà été en contact avec ce club. Cela ne s’était pas fait pour plusieurs raisons mais lorsqu’ils sont revenus vers moi cet été, j’ai pris conscience qu’ils étaient vraiment attachés à ma venue. Le fait qu’ils aient à ce point envie de me recruter a joué.

L’ambiance qui règne dans le stade, le fait de jouer la Ligue des champions, ça a dû compter, aussi…
Bien sûr. C’est un club populaire, un peu comme l’Olympique de Marseille, voire plus encore. Ce sont des ambiances qui me plaisent. Ce sont toutes ces choses là qui m’ont donné envie de tenter l’aventure. J’avais vraiment envie de retrouver certaines des sensations que j’ai eu la chance de connaître, notamment le fait de tout donner pour des supporters qui vous aiment. Je suis comme ça. 

Cette passion des fans, vous la ressentez au quotidien ?
À la base, je ne suis pas quelqu’un qui marche à l’affection des supporters mais dans ce genre de club, tu ressens un tel engouement que tu ne peux pas y être insensible. Et lorsque tu réalises de bonnes performances, les supporters turcs te le rendent au centuple.

L’ambiance qui règne au sein du Türk Telekom dépasse toutes celles que vous avez connues en Premier League ?
C’est différent. Ici, quand les gens aiment, ils ne comptent pas. Ce sont de vrais fanatiques. Il faut le vivre pour le croire...

«J'avais vraiment envie de retrouver certaines des sensations que j'ai eu la chance de connaître, notamment le fait de tout donner pour des supporters qui vous aiment.»

Mario Lemina aux prises avec Neymar. (B.Papon/L'Equipe)

Ça a donc dû être très particulier de revenir jouer au Parc des Princes, cet automne…
En temps normal, cela ne m’aurait pas fait grand-chose. Mais là, c’était différent. C’est devenu un match particulier car il se déroulait dans le cadre de la Ligue des champions, face à une très belle équipe et aussi et surtout parce que mon frère joue au Paris Saint-Germain et qu’il était ramasseur de balle, ce soir-là. Ce sont des émotions que l’on ne vit qu’une fois dans sa vie. 

Comment avez-vous trouvé le Paris Saint-Germain de Thomas Tuchel ?
Très fort ! Je suis toujours la Ligue 1 et qui dit Ligue 1 dit PSG, donc je regarde pas mal de leurs matches. Honnêtement, je les trouve plus forts que les années précédentes. Offensivement, j’ai l’impression qu’ils ont réussi à trouver une certaine alchimie. Je crois qu’ils ne sont pas loin de faire partie des favoris pour atteindre la finale de la Ligue des champions et pourquoi pas pour la gagner… 

Et l’Olympique de Marseille, alors ? Ça doit vous faire plaisir de les revoir sur le devant de la scène… 
Ça me fait hyper plaisir de les revoir à ce niveau-là, oui. J’espère que ça va tenir sur la durée car avec Bielsa nous avions manqué de souffle sur la fin. J’espère qu’ils vont maintenir la cadence qui est actuellement la leur.

Comment jugez-vous leur milieu de terrain ?
Ils ont de très bons joueurs. Je pense notamment à Morgan Sanson et Valentin Rongier. À eux de faire le travail. Ils ont la chance d’avoir un entraîneur qui a de très belles idées, notamment tactiquement. J’espère qu’ils atteindront leurs objectifs». 

«Je suis très bien à Galatasaray»

Les fans stambouliotes ont en tout cas l’air de vous apprécier...
Ça se passe plutôt bien pour moi, oui (rires). Ils m’ont adopté et la réciproque est vraie. On avance comme une famille et c’est quelque chose de beau à vivre. 

Vous n’avez donc aucune raison de quitter la Turquie ?
Il me reste deux ans de contrat à Southampton. Actuellement, je suis très bien à Galatasaray, c’est sûr. J’espère contribuer à atteindre les objectifs du club d’ici la fin de la saison et après, on verra…

Des projets français sont-ils à même de vous séduire ou la Ligue 1 vous paraît loin, désormais ? Vous n’êtes pas sans savoir que l’on entre en pleine période de mercato...
Je fonctionne au jour le jour, j’ai toujours été comme ça. Pour l’instant, je préfère savourer les moments que je suis en train de vivre en Turquie. J’ai connu plusieurs pépins physiques qui ont ralenti ma progression donc je suis simplement content de pouvoir à nouveau enchaîner les matches et de vivre pleinement ma passion. Aujourd’hui, tout ce qui m’importe c’est de jouer, semaine après semaine. Le reste (il soupire)

Le reste, c’est aussi Paris et la raison pour laquelle vous êtes de passage dans la capitale. Vous teniez à investir ici ? Vous songez déjà à votre après carrière ?
L’idée était surtout de redonner un petit peu à une ville qui m’a vu grandir et d’entretenir le lien qui m’unit avec certains amis d’enfance. De toute façon, je n’ai jamais perdu mes attaches. C’est simple : tous les gens à qui je tiens énormément habitent ici. Paris est une ville qui est ancrée en moi et dont je ne pourrais jamais vraiment me séparer.

«Le Paris Saint-Germain est plus fort que les années précédentes»

Thymoté Pinon

* Au Brazier, 29 rue Voltaire, La Garenne-Colombes