verratti (marco) (E.Garnier/L'Equipe)

Marco Verratti, pierre angulaire et indispensable du PSG

De retour de blessure face à Bordeaux (1-0), Marco Verratti a pu prouver qu'il était indispensable à ce PSG-là. Surtout à trois jours du rendez-vous le plus important de la saison parisienne à Manchester.

C'est la seule bonne nouvelle de l'après-midi pénible vécu par le Paris Saint-Germain samedi au Parc des Princes avec la blessure semble-t-il sérieuse d'Edinson Cavani et un Thomas Meunier sorti sonné après un choc. À une heure du coup d'envoi de la rencontre face à Bordeaux, sur la feuille de match, on découvrait que Thomas Tuchel avait coché le nom de Marco Verratti. L'Italien faisait son retour trois semaines après avoir été sérieusement touché par le Guingampais Félix Eboa Eboa lors de la très large victoire parisienne sur les Bretons (9-0). Verdict : «Entorse de la cheville gauche sans autre lésion associée», comme l'avait communiqué le PSG. La crainte était évidemment de devoir se passer du milieu de terrain le 12 février à Old Trafford pour le huitième de finale aller de la Ligue des champions.

«Il n'était pas content quand je l'ai remplacé»

"Petit Hibou" revenait donc de justesse. Reste qu'on ne savait absolument pas dans quel état physique. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Verratti a pu en rassurer beaucoup. Alors que le plan de son entraîneur était de le faire jouer quarante-cinq minutes, l'ancien de Pescara effectuait un quart d'heure supplémentaire, suppléé à l'heure de jeu par Leandro Paredes. Sous les applaudissements du Parc. «Il n'était pas content quand je l'ai remplacé», a avoué Thomas Tuchel après la rencontre. Verratti a soulagé coéquipiers, entraîneur et supporters. Car cela peut être étonnant : mais force est de constater que le numéro 6 parisien (noté 6/10 par FF) a été le meilleur Parisien sur le terrain devant Bordeaux. Sans fioriture, Verratti a fait du Verratti. Sûrement laissé trop libre par ses adversaires, il a eu tout le loisir de casser efficacement quelques lignes. Précis dans le jeu court, donc, mais aussi lorsqu'il fallait allonger. Ce sont deux de ses ouvertures qui étaient à l'origine de mouvements dangereux des siens lors du premier acte. Il alertait parfaitement Edinson Cavani dans la surface. L'Uruguayen était déséquilibré par François Kamano et aurait pu bénéficier d'un penalty (11e). Cavani, une nouvelle fois "caviardisé" par son milieu, ratait ensuite un face-à-face avec Benoît Costil (21e). Verratti précis donc, mais prudent dans son activité. On ne l'a que rarement, si ce n'est jamais vu dans les dix-huit derniers mètres bordelais.

Aligné aux côtés de Daniel Alves, Verratti a été une véritable pierre angulaire que les Bordelais n'avaient d'autres choix que d'arrêter illicitement (quatre fautes subies) sur certaines séquences. «C'est lui le dépositaire du jeu, a confirmé Jimmy Briand après la rencontre. On a vu qu'on a été tout de suite en difficulté sur deux ou trois ballons dans la profondeur.» Le temps passant, le souffle était évidemment de moins en moins présent. On parie par exemple qu'il serait parvenu à rattraper Younousse Sankharé sur cette bonne percée du gaucher (55e) s'il était à 100% de ses moyens. Avant de sortir donc pour Paredes. Son bilan statistiques en une heure de jeu ? 97 ballons touchés, 77 passes, 88% de passes réussies. «C'était bien qu'il retrouve de la confiance et des repères, s'est satisfait Gianluigi Buffon. C'est un joueur très important.» Thomas Tuchel ne disait pas mieux. «Nous sommes très heureux de son retour», a-t-il expliqué tout en soulignant que la gestion du match n'était pas la même après sa sortie. «On a perdu notre rythme, notre confiance. Je ne sais pas encore s'il peut jouer à Manchester, s'est interrogé l'entraîneur allemand. Dans notre situation, peut-être que c'est nécessaire qu'on essaye. On doit décider dimanche.»

Marco Verratti contre Bordeaux : 97 ballons touchés, 77 passes, 88% de passes réussies.

Verratti pas dans le onze à Manchester, vraiment ?

Le principal intéressé est en tout cas déjà motivé et tourné à mardi soir 21 heures : «C'est un match magnifique à jouer, on a confiance en nous, a-t-il lancé dans des propos rapportés par le site officiel du PSG. On va avoir besoin de tout le monde pour gagner. Il faudra défendre et attaquer ensemble. Je suis sûr qu'on va faire un bon match.» Même si l'Italien est loin de sa forme optimale, on voit mal comment Thomas Tuchel ne pourrait pas l'aligner mardi à Old Trafford. Car entre un Leandro Paredes à peine arrivé, un Daniel Alves qui n'a que trop rarement occupé ce poste à un haut niveau, et bien sûr un Adrien Rabiot écarté, les solutions manquent. S'il fallait avoir une preuve que Marco Verratti est indispensable à ce collectif, elle est toute trouvée...

Timothé Crépin