Marcel Tisserand (RD Congo) : «Il y a beaucoup de crispation»

«Comment aborder ce troisième match contre le Zimbabwe ? Vous êtes dans une situation compliquée, avec zéro point au classement...
On va essayer de l’aborder comme celui contre l’Egypte, avec beaucoup d’intensité dès le début. Il faudra arriver avec les mêmes intentions, parce qu’on a fait un match plutôt cohérent ! On va tenter de reproduire la même performance collective. On s’est créé pas mal d’occasions, c’est ce qu’il fallait, on a touché deux fois la barre… On n’a pas eu de chance ! Au niveau de la circulation du ballon, c’était plus propre. Au niveau des intentions, au niveau technique, c’était beaucoup plus juste, c’est ce qui nous avait porté préjudice au premier match.

 

Que savez-vous de cet adversaire ?

C’est un adversaire que l'on connaît très bien, qu’on a affronté deux fois en phase de qualification pour la CAN. Ils étaient dans notre groupe. Ils ont terminé premiers ! On connaît leurs qualités, leurs défauts, il n’y aura aucune surprise à ce niveau-là. On avait perdu chez nous (1-2), puis fait match nul chez eux (1-1).

Croyiez-vous encore à la qualification ?

Oui bien sûr qu'on y croit. Tant que mathématiquement c’est encore possible, on va y croire ! Jusqu’au bout en tous cas. On a encore des possibilités, alors on y croit mais ça passera obligatoirement par une victoire contre le Zimbabwe…

 

Quels ingrédients faudra-t-il mettre pour gagner ce match ?

Il faut encore améliorer notre défense, notre placement sur les coups de pied arrêtés, parce qu’on a encaissé trois buts en deux matches sur ces phases-là. Je trouve que dans les derniers mètres, nous devons être encore plus justes…

 

Vous attendiez vous à des débuts si difficiles ?

On pensait démarrer la compétition différemment… Avec d’autres intentions ! Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme ça, alors aujourd’hui on est un peu dans l’urgence, on doit compter sur les autres, alors c’est un peu dérangeant.

 

Les mauvais résultats n’ont pas trop impacté l’ambiance dans le groupe ?

Non, l’ambiance est bonne, mais elle pourrait être meilleure. C’est forcément conditionné par les résultats, alors quand on ne gagne pas, il y a beaucoup de crispation, c’est tout à fait normal ! Que ce soit en club ou en sélection, l’ambiance dans l’équipe dépend des victoires. Mais tout le monde est soudé, c’est le plus important.

Que pensez-vous de la scène des selfies à la fin du match avec Mohamed Salah ?

C’est hors contexte… Je n’ai pas grand-chose à dire par rapport à ça. Tout ça n’était pas trop prévu. C’est hors-football, moi je me concentre sur ce qui se passe sur le terrain. Les supporters ont forcément été déçus de voir le staff faire des selfies avec Mohamed Salah. C’est un manque de respect pour les joueurs. On vient de perdre un match, on ne va pas prendre des selfies, peu importe le joueur, c’est inadmissible !

 

À 26 ans vous jouez à Wolfsburg, vous êtes forcément un cadre de cette équipe…

Je fais partie des leaders de l’équipe nationale. Je dois tirer mes partenaires vers le haut, avec les plus anciens qui sont là aussi. L’objectif, c’était d’emmener tout le monde au meilleur niveau. Moi, j’essaie d’apporter ma petite pierre à l’édifice. Si je peux apporter offensivement, je le fais ! Mais avant tout j’essaie de bien faire mon rôle derrière. Il faut rester concentré, on a eu pas mal de difficultés en défense, mais j’essaie de faire de mon mieux.

Avant de finir, quel bilan faites-vous de votre saison en Allemagne ?

Cette saison, c’était assez mitigé pour moi. J’ai connu pas mal de blessures, ce qui fait que j’ai été éloigné des terrains quelques temps. J’ai eu la chance de bien finir la saison, en enchaînant les matches et en étant prêt pour jouer la Coupe d’Afrique, en arrivant avec du rythme.

 

On vous verra encore sur les terrains de Bundesliga en septembre ?

Il me reste trois ans de contrat à Wolfsbourg, il y a un nouveau coach qui vient d’arriver dans notre équipe, je vais avoir une discussion avec lui par rapport au rôle qu’il veut que j’occupe pour la suite. S’il compte sur moi pour la saison prochaine, je resterai. S’il estime que je ne suis pas le joueur qu’il veut pour la saison prochaine, alors on discutera pour ailleurs, mais pour le moment ce n’est pas prévu. Des touches, il y en a en Angleterre, en France, en Espagne et même en Allemagne… Mais pour l’instant il n’y a rien de concret parce que je n’ai pas manifesté mon envie de partir…»

Nicolas Jambou (avec T.C.)