Soccer Football - Euro 2020 Qualifier - Group H - France v Turkey - Stade De France, Saint-Denis, France - October 14, 2019 France's Antoine Griezmann on the ground REUTERS/Charles Platiau (Reuters)

Malgré un nouveau but de Giroud, l'équipe de France bute sur la Turquie et n'est pas encore qualifiée pour l'Euro 2020

Les Bleus ne sont pas encore à l'Euro 2020. Alors qu'une victoire aurait permis une qualification à l'équipe de France, les hommes de Deschamps n'ont pas su conserver plus de six minutes leur avantage acquis grâce à Giroud, à peine entré. Kaan est venu refroidir les Français (1-1). Il y avait pourtant largement la place mais les Turcs ont su se montrer très solides.

La leçon : Ils se sont fait avoir comme des Bleus

On ne change pas une équipe qui gagne ? Didier Deschamps avait choisi de contredire l'adage, Olivier Giroud lui a vite rappelé. Remplaçant Wissam Ben Yedder à la 72e minute, l'attaquant de Chelsea a inscrit sa trente-huitième réalisation en Bleu quatre minutes plus tard, d'une belle tête décroisée sur corner (1-0, 76e). Une tête a répondu à une autre : Kaan Ayhan a inscrit l'égalisation (1-1, 81e). Il était déjà le premier buteur au match aller. Déjà, aussi, de la tête, sur coup de pied arrêté. Le huitième coup de casque victorieux en seize buts de la Turquie dans ces éliminatoires. Les Bleus étaient prévenus. Et la sensation de gâchis n'en est que plus grande si l'on considère que l'ouverture du score débouchait d'une vraie montée en puissance. Face à la Turquie, les Bleus ont progressivement posé le pied sur le ballon et dominé leur adversaire du soir. Alors que la possession de balle était équilibrée lors des vingt premières minutes, et que l'intensité turque semblait malmener un milieu français aux lignes un peu trop écartées, la suite du match a vu les hommes de Didier Deschamps prendre le contrôle du ballon (65% de possession à la fin du match)... et du jeu.

Les notes du match
 
Assumant son rôle de leader offensif, c'est d'abord Antoine Griezmann qui a sonné la charge, sur une percée (17e), superbement relayée par Lucas Hernandez et Kingsley Coman en une touche de balle. Griezmann a buté sur Mert Gunök ; puis Moussa Sissoko, croyant conclure dans le but vide, a subi le retour du gardien d'Istanbul Basaksehir. Mais l'essentiel n'était pas là : sur cette action, les Bleus ont non seulement exposé les limites d'une équipe turque rigoureuse mais lente, mais aussi réveillé un côté gauche explosif, qui a multiplié les différences. Hernandez et Coman ont encore été au début de l'action qui a mené à une tête pas assez puissante de Griezmann (21e), puis les trois hommes ont régalé sur une action mal finie par Sissoko, alors que Griezmann lui avait laissé le ballon (25e). L'attaquant du Barça, encore lui, a vu sa frappe aux vingt mètres frôler le poteau (36e). La Turquie a – un peu – sorti la tête de l'eau après la pause. Mais a continué de subir, toujours sur des percées à gauche principalement (percée de Hernandez, 56e, Coman lancé dans la surface, 61e). Cela ne s'est pas reflété sur le score final. Un excellent point pour eux. Une déception pour des Bleus qui auraient pu filer à l'Euro 2020 en cas de succès.

Le gagnant : La Turquie vers la première place

Une énorme occasion manquée par Burak Yilmaz, sur contre-attaque (59e), alors que la défense française était à la rue. Un ou deux coups de pied arrêtés bien tentés, en plus de celui amenant le but. Et c'est tout ? Pas tout à fait : si la Turquie a été bousculée tout au long du match, elle retiendra sûrement aussi sa détermination et sa rigueur défensive, instruments majeurs d'un point littéralement arraché. Dans cette phase éliminatoire, c'est la différence de but particulière qui est le premier critère, et grâce à leur victoire chez eux face aux Français (2-0), les hommes de Senol Günes devraient pouvoir devancer la France. Pour cela, restera, tout de même, à confirmer lors de leur prochain match, face à l'Islande. Le seul adversaire face auquel ils ont perdu dans ce groupe H.

Le perdant : Le côté droit français, vilain petit canard Bleu

À gauche, c'était percussion, combinaisons et capacité à déplacer une défense regroupée mais un peu lourde. Au duo constitué d'Hernandez et Coman se sont ajoutés tout au long du match Griezmann, fin et inspiré, et même Tolisso, pourtant milieu axial droit qui a distribué sur sa gauche les passes tranchantes comme dans un fauteuil. De l'autre côté, en revanche, c'était beaucoup plus triste. Sissoko s'est montré volontaire et disponible, mais ses limites techniques ont souvent mis à mal les attaques tricolores. En quelques minutes, Ikoné a presque fait mieux (bonne tentative à la 88e). Pas mieux pour Benjamin Pavard, souvent à contretemps (même s'il y a eu du mieux peu à peu). On s'attendait à une différence de style entre les deux côtés, l'un plus vif, l'autre plus travailleur. Malheureusement, la différence se trouvait aussi dans le niveau intrinsèque.