08.04.2017, Allianz Arena, Muenchen, GER, 1. FBL, FC Bayern Muenchen vs Borussia Dortmund, 28. Runde, im Bild Trainer Thomas Tuchel (Borussia Dortmund) // during the German Bundesliga 28th round match between FC Bayern Munich and Borussia Dortmund at the Allianz Arena in Muenchen, Germany on 2017/04/08. EXPA Pictures © 2017, PhotoCredit: EXPA/ Eibner-Pressefoto/ Langer *****ATTENTION - OUT of GER***** *** Local Caption *** (Langer/EXPA/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

Maître tacticien, embrouilles avec ses clubs, joueur viré de l'entraînement : dix choses à savoir sur Thomas Tuchel, nouvel entraîneur du PSG

C'est maintenant officiel. Thomas Tuchel vient d'être nommé entraîneur du Paris Saint-Germain. Afin de se familiariser avec ce coach connu dans la profession mais peu en France, voici 10 choses à savoir sur le technicien allemand.

Joueur éphémère

Avant de se diriger vers une carrière d’entraineur, Thomas Tuchel a été joueur de football pendant six ans, entre 1992 et 1998. Mais un joueur très modeste. Formé à Augsbourg, il ne compte à son actif que huit matches en deuxième division allemande avec les Stuttgarter Kickers (aujourd’hui en D4). Ecarté de l’équipe première, le défenseur de 1,90m a intégré ensuite le SSV Ulm, modeste club de troisième division, disputant 69 rencontres en quatre ans (1994-1998). Il est resté dans le club du Bade-Wurtemberg jusqu’à ses 25 ans, âge auquel il a arrêté définitivement sa carrière, suite à une blessure chronique des cartilages.

Une longue carrière d'entraîneur chez les jeunes

Avant de prendre les rênes de Mayence en 2009 pour ce qui était sa première expérience à la tête d’une équipe première, le coach de 44 ans a dirigé des équipes réserves ou académiques du pays pendant neuf ans. Son ancien coach à Ulm, Ralf Rangnick a fait appel à ses services pour entraîner les U15 de Stuttgart, avant de revenir prêter mains fortes à son club formateur, Augsbourg, où il s’est vu confier les U19, puis la réserve. Thomas Tuchel est ensuite parti pour Mayence, où après une mission avec les U19, il s’est vu confier l’équipe première, alors promue en Bundesliga, en 2009. Thomas Tuchel a même connu une victoire de prestige contre le Bayern Munich, lors de la 3e journée de Championnat, moins de 20 jours après sa nomination.

Il est parti fâcher des deux clubs qu'il a entraînés

Le technicien allemand n’est pas réputé pour se faire des amis dans les clubs où il passe. Des deux formations qu’il a entrainées depuis le début de sa carrière d’entraineur commencée en 2009, l’Allemand est parti fâché. D’abord à Mayence, où le président Harald Strutz a tiré cette conclusion auprès de Bild : «Je ne suis pas son ennemi, mais lui et moi sommes deux personnes très différentes. Nous avons des visions complètement opposées du respect, de la loyauté et de la confiance.» Il lui reprochait notamment d’avoir négocié avec d’autres clubs dans son dos. À Dortmund, déjà en froid avec sa direction en avril 2017, il avait fait face au refus de son directeur sportif, Michael Zorc, de repousser la rencontre de C1 contre Monaco, suite à l’attaque du bus des joueurs du BVB. Le match rejoué dès le lendemain, Tuchel aurait alors dégoupillé et scellé son avenir au Borussia.

Ne pas le consulter pourrait le vexer...

L’ancien technicien de Mayence et de Dortmund vient d’être nommé, et déjà des questions autour de sa cohabitation avec Antero Henrique, le directeur sportif parisien, se posent déjà. Ce lundi, le quotidien L’Equipe consacrait même un article sur l’entraineur de 44 ans, qui pourrait avoir dans le futur des relations tumultueuses avec la direction parisienne. Un exemple ? Alors aux commandes de Dortmund, Tuchel apprend par sa direction le recrutement de la pépite suédoise Alexander Isak, convoitée dans toute l’Europe. Les dirigeants du club, qui pensent avoir flairé le bon coup, font face aux reproches de l’entraîneur qui, au lieu de féliciter sa direction, n’a pas apprécié que celle-ci ait recruté un attaquant sans l’avoir consulté. Le PSG devra peut-être parfois y réfléchir à deux fois…

Un homme qui ne plaisante pas avec le travail

L’Allemand est réputé pour son extrême sévérité pendant les séances d’entraînement, et Chadli Amri, l’ancien international algérien, l’a appris à ses dépens. Au cours d’une séance, l’entraîneur n’a que peu apprécié le manque de concentration de son joueur, qui le lui a fait savoir. Son ancien coéquipier en 2009, le Burkinabais Aristide Bancé, racontait à 20 Minutes : «Une fois, à l’entraînement, Amri était en train de déconner, il n’était pas du tout concentré, et Tuchel s’est énervé. Il a arrêté l’entraînement au milieu de tout et il l’a envoyé direct au vestiaire. Amri a refusé mais au bout d’un moment, il n’a pas eu le choix. Il a fini par présenter ses excuses au coach. Tuchel est quelqu’un de très, très, très strict.»

Intransigeant sur la nourriture

Thomas Tuchel n’aime pas quand ses joueurs se laissent aller. Un constat que l’on observe à l’entrainement, en match et… dans la nourriture. L’international tunisien Sami Allagui (26 sélections, 5 buts), qui a connu l’homme à Mayence entre 2010 et 2012, se souvenait : «Il n’aime pas l’excentricité, même aux repas, racontait-il à 20 Minutes. Il nous conseillait de boire du lait sans lactose et de manger du pain sans gluten !» À Dortmund, l’Allemand avait même fait venir un cuisinier qu’il connaissait. Il avait imposé la diète à ses joueurs. «Plus de sucre, plus de blé ou de céréales», confiait Ilkay Gündogan, à Bild, qui consommait de manière récurrente des pizzas et des sodas. «Au début, ce n’était pas facile de se passer de ces choses habituelles. Mais maintenant, tout a bon goût pour moi. Et mon corps se sent mieux.»

«Un grand professionnel»

Le nouveau coach du PSG est aussi connu pour être très proche de ses joueurs, toujours là à les motiver et à les aider le mieux possible. Mais il peut très bien être également catégorique dans l’autre sens, s’il sent que les siens ne sont pas assez investis. L’attaquant Aristide Bancé, qui a évolué sous les ordres de Thomas Tuchel à Mayence pendant deux ans entre 2008 et 2010, expliquait à 20 Minutes : «C’est un grand professionnel, qui ne laisse rien au hasard. Si tu t’investis à 100%, tu vas très bien t’entendre avec lui. Quand tu ne te donnes pas à fond avec lui, derrière c’est très, très dur. Il est vraiment direct avec ceux qui ne respectent pas ce qu’il veut. Je me souviens d’un match où il n’était pas content de moi. La rencontre suivante, il m’a pris à part pour me dire ‘"Je veux que tu donnes tout aujourd’hui sinon c’est terminé pour toi."»

Un maître tacticien

Son ancien joueur au BVB, André Schürrle, qui était sous les ordres de Tuchel lors de la saison 2016-17 expliquait à Bild : «Il nous arrivait parfois de modifier notre système trois ou quatre fois dans le même match.» Tacticien de talent, le coach de 44 ans ne reste pas figer à un seul schéma tactique, qu’il fait évoluer en permanence pour s’adapter à l’adversaire. Son Borussia Dortmund a donc joué dans différentes formations : 3-5-2, 3-4-2-1, 4-4-2, 4-3-3 et 4-2-3-1 pour surprendre continuellement l’équipe adverse. Le technicien est un mélange de Jürgen Klopp, entraîneur du BVB de 2008 à 2015, et de Pep Guardiola. Adepte de la possession de balle, il est aussi friand du pressing haut et des contre-attaques rondement menées. Ça promet.

Un seul trophée glané

S’il est un entraîneur apprécié et reconnu, le natif de Krumbach n’a pas encore garni sa vitrine de trophées, contrairement aux grands techniciens du Vieux Continent comme Pep Guardiola, José Mourinho, Jürgen Klopp et Massimiliano Allegri. Au cours de sa carrière, Thomas Tuchel n’a gagné qu’une Coupe d’Allemagne, en mai 2017, avec le BVB, après avoir été finaliste de la compétition en 2016. Une année où le technicien avait terminé à la deuxième place du Championnat, son meilleur classement en carrière, derrière l’intouchable Bayern Munich. En signant au PSG, il aura donc l’occasion de soulever son premier trophée dans un Championnat du Top 5 européen.

Diplômé en microéconomie

Entraîneur depuis ses 27 ans, l’ancien défenseur du SSV Ulm n’avait pas stoppé les études pour autant. Il poursuivait son cursus universitaire, pour «se prouver qu’il pouvait réussir quelque chose en dehors du monde du football» comme il l'expliquait à Bild. S’il na pas pu aller au bout de ses études en physiothérapie, de sciences du sport et même d’anglais, en raison d’un emploi du temps surchargé, Thomas Tuchel a été diplômé en microéconomie. «Rétrospectivement, je suis sûr que mes études et le diplôme étaient importants dans ma construction personnelle», avouait-il.

Joffrey Pointlane