halliche (rafik) (R.Martin/L'Equipe)

Madjid Bougherra : «Halliche, c'est Spartacus»

Après onze ans en sélection algérienne, Rafik Halliche, auréolé d'un titre de Champion d'Afrique, a pris sa retraite internationale. Madjid Bougherra le raconte pour FF.

Rafik Halliche a pris sa retraite internationale après une dernière cape lundi dernier contre le Bénin (1-0). A 33 ans, il compte deux participations au Mondial (2010 et 2014). Il s'est distingué en 2009 avec les Fennecs en jouant un grand rôle lors de la qualification épique de l'Algérie en Coupe du monde, au cours de cette rencontre culte face à l'Égypte à Oum Dourman, au Soudan. Lancé par Rabah Saadane en mai 2008, il s'est rapidement fondu dans une défense de fer à trois avec Anthar Yahia et Madjid Bougherra. Ce dernier, désormais entraîneur à Fujaïrah aux Emirats, revient sur ses années passées en sélection avec l'ancien joueur du NA Hussein Dey. Confidences.

«Quels sont vos premiers souvenirs avec Rafik Halliche ?
Avant de jouer avec lui, je l'avais repéré avec la sélection espoirs d'Algérie, et aussi en club du côté de Hussein-Dey. C'était en 2008, l'une des révélations du championnat national. Quand j'ai appris que Rabah Saadane avait décidé de le convoquer, j'étais assez impatient de le découvrir, surtout qu'on évolue au même poste.

Quelles ont été vos premières impressions ?
Je m'en rappelle très bien. C'était contre le Sénégal en mai 2008 lors du début de la campagne des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde 2010. J'ai été bluffé par sa maturité tactique dans le jeu. Il était sûr de lui. Dès le début avec Antar Yahia, on a senti les automatismes s'installer très rapidement entre nous. En charnière centrale, c'est le joueur avec qui je me suis adapté le plus vite en carrière. 

C'est-à-dire ?
Il est très intelligent. Il lit très vite, et très bien le jeu. Il n'est pas embêté avec le ballon.

Pouvez-vous nous parler de sa personnalité ?
Il s'est intégré très rapidement. J'ai apprécié son humilité ainsi que sa capacité de travail. Je me souviens de quelqu'un de gentil, respectueux. C'est une personne très agréable pour un entraîneur et des coéquipiers. Sur le terrain, on le surnommait Spartacus.

Pourquoi ?
C'est un guerrier, un vrai. En Egypte, en 2009, notre bus avait été attaqué à coup de pierres peu après son arrivée au Caire. Khaled Lemmouchia au cuir chevelu, Rafik Saïfi au bras et Rafik Halliche au-dessus de l'œil, à l'arcade sourcilière, avaient été blessés. Le lendemain, il n'a pas calculé, il nous a dit : "Je joue quoi qu'il arrive". Avec ou sans blessure, c'est le style de joueur qui est prêt à se sacrifier pour son équipe, son pays... Halliche, c'est Spartacus.»

Propos recueillis par Nabil Djellit

«En Egypte, en 2009, notre bus avait été attaqué à coup de pierres. Rafik Halliche avait été blessé. Le lendemain, il nous a dit : "Je joue quoi qu'il arrive".»