(B.Papon/L'Equipe)

Lyon, tombeur de Marseille (2-0), roi des Olympiques

Invaincu depuis plus de trois mois en Ligue 1, l'OM a cédé sur la pelouse de l'OL, dimanche soir lors de l'Olympico (0-2).

Mandanda lance la rencontre malgré lui

Dans ce 110e Olympico de l’histoire, qui déçoit très peu ces dernières années, le spectacle a été au rendez-vous dès le début du match. Et ce au grand dam de Steve Mandanda, auteur d’une grossière erreur de main sur un coup franc lointain de Nabil Fekir (1-0, 6e) plein axe. Il n’en fallait pas plus pour lancer ce choc. Avant ça, Lyon avait imposé un gros rythme dès les premières secondes. Mais cette erreur a eu le mérite de lancer le match marseillais. Pris à froid, les Olympiens réagissaient par l’intermédiaire d’Adil Rami, qui échappait au marquage lyonnais sur corner. Sa tête puissante (14e) ne trompait cependant pas Lopes, qui était, lui, bien rentré dans sa partie, et qui enlevait le ballon sur sa ligne. C’est ensuite Rolando, préféré à Abdennour au coup d’envoi, qui envoyait sa tête au-dessus du but (31e) alors que le joueur était une nouvelle fois bien seul dans la surface. Avant la pause, Ocampos s’essayait d’une reprise du gauche (37e) au point de penalty sur un centre côté gauche de Payet, mais Lopes était encore à la parade. Les Lyonnais, en souffrance après l’ouverture du score, pouvaient souffler.

Un Lyon à plusieurs visages

Digne de ce rendez-vous, l’intensité du match est allée crescendo. Les Lyonnais, eux, n’ont brillé que par intermittence. Étouffés pendant la première période, les Gones se devaient de réagir, même s’ils menaient au score à la pause. Comme au début du match, les hommes de Genesio ont donc appuyé sur l’accélérateur à l’entame de la seconde période. Tete pensait creuser l’écart (47e) de près, mais il célébrait trop vite son but puisqu’il était hors-jeu. Le contre suivant était mal négocié par Valère Germain. Un tournant, peut-être, car dans l’euphorie, Mariano Diaz, fantomatique durant les quarante-cinq premières minutes, creusait l’écart suite à un sublime centre de l’extérieur du pied de Cornet (2-0, 51e). Les Phocéens étaient sonnés. Sanson, entrée en jeu à la place d’un Zambo Anguissa en dedans, sonnait la révolte, mais sa frappe heurtait le poteau de Lopes (73e), pour une fois battu. Ce dernier pourra d’ailleurs se targuer d’avoir gardé sa cage inviolée lors du dernier match à domicile de Joël Bats. Auteur de six parades décisives, dont deux en toute fin de rencontre (90e+2), sur une tête contrée de Gustavo puis sur une frappe de Sanson repoussée du pied, le portier rhodanien a particulièrement brillé.

Fin de série frustrante pour l'OM

L’OM pourra nourrir des regrets après ce match qu’il aura globalement maîtrisé (56% de possession, 18 tirs, 10 corners). Mais, contrairement à son adversaire du soir, il lui aura manqué le réalisme. Memphis Depay aurait même pu accentuer l’avance des siens en fin de rencontre (84e), mais sa reprise passait à côté du montant droit de Mandanda. Marseille, qui n'a plus battu l'OL depuis sept matches en Ligue 1, s'incline pour la première fois depuis plus de trois mois (et douze matches) en Championnat. Et c’est la première fois de la saison que les protégés de Rudi Garcia finissent un match sans marquer. Résultat, Lyon conforte sa troisième place, et compte désormais trois points d'avance sur son plus proche poursuivant, l'OM.

Hugo Girardot