fekir (nabil) tousart (lucas) (A.Martin/L'Equipe)

Lyon, le cas Nabil Fekir

Paradoxalement, le retour du Bleu va poser des problèmes à Bruno Genesio.

Nabil Fekir est dans les temps ! Blessé au genou lors du derby le 25 février dernier puis "arthroscopié" le 14 mars, son grand retour était programmé depuis des semaines contre Amiens, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à peine entré en jeu à un quart d'heure de la fin, ses actives participations aux buts deux et trois (3-0) ont rassuré. Maintenant, si son entraîneur ne se plaindra certainement pas du retour express de celui qui vise toujours une participation à la prochaine Coupe du monde et qui n'a plus que cinq matches avec l'OL pour s'illustrer, ça va obliger Bruno Genesio à remodeler une équipe qui tournait rond avant son retour (cinq victoires). Depuis le derby et sans son maître à jouer, Genesio avait cherché la bonne formule, se faisant au passage allumer par les impitoyables réseaux sociaux, jusqu'à ce qu'il place Memphis Depay dans l'axe, soit comme avant-centre, soit en soutien de celui-ci, comme lors des deux dernières journées où il a mitonné un 4-4-2 en losange inédit pour son équipe mais apprécié par le Néerlandais. On sait que celui-ci ne goûte guère devoir rester le long de la ligne gauche. Recentré, il a brillé et l'OL gagné, avec des victoires face à Toulouse (2-0), Metz (0-5) et Amiens (3-0) et un Depay impliqué dans dix des onze derniers buts de l'OL en Ligue 1. À voir ces statistiques, ce nouveau positionnement de Depay et la gestion de l'absence de Fekir ont été une réussite.

«Garder le 4-4-2»

La question est donc de savoir vers quelle formule Genesio compte s'orienter pour finir la saison maintenant que l'international est revenu. Un problème de riche, certes, mais un problème quand même, quand bien même l'ancien et mythique avant-centre de l'OL Fleury Di Nallo affirme que «Fekir n'est pas encore à son niveau». Il paraît inconcevable que le coach ne remette pas Fekir dans son onze type. Lors de sa dernière titularisation, face aux Verts (1-1), Lyon évoluait alors en 4-2-3-1 avec Tousart et Ndombele à la récupération, Traoré, Fekir et Depay de droite à gauche derrière Mariano. Puis Genesio s'est orienté vers un 4-3-3, avant d'opter donc plus récemment pour le 4-4-2. Pour Di Nallo, l'entraîneur rhodanien a intérêt à conserver ce dernier système : «C'est celui qui me paraît le plus à même de placer attaquants et milieux offensifs un peu comme on veut, vu leur polyvalence. C'est le système qui, à mon sens, règle le plus de problèmes. Et je ne pense pas une seconde qu'il ne mettra pas Fekir.» D'accord, mais à quel poste ? Et si tel est le cas, il faudra bien enlever quelqu'un. Ça peut être Traoré en pointe ou Aouar au milieu, sachant que la vraie place de Fekir est dans l'axe, où ses qualités d'adresse et de percussion font merveille, tout près des attaquants. Il peut aussi être aligné en pointe au coté de Traoré ou Mariano, avec Depay derrière. Dans tous les sens, il reste cinq rencontres pour terminer devant l'OM et permettre en même temps à Fekir d'être du voyage en Russie, ce qui ne sera peut-être pas le plus facile.

Jean-Marie Lanoë