(A.Martin/L'Equipe)

Lyon bute sur Dijon pour la première de Rudi Garcia sur le banc de l'OL (0-0)

Très timide avant le repos contre Dijon, Lyon a clairement accéléré au retour des vestiaires. Mais les hommes de Rudi Garcia, qui dirigeait son premier match sur le banc, n'ont pas réussi à tromper un Gomis très inspiré (0-0).

La leçon : Garcia a encore bien du travail...

Si son attitude n’a pas été aussi théâtrale que celle qu’on lui a parfois connue à Marseille, Rudi Garcia s’est montré actif et volubile avec ses joueurs. Et pour cause : le nouvel entraîneur lyonnais a parfois dû avoir envie de venir sur le terrain pour aider une équipe lyonnaise laborieuse. Durant les soixante premières minutes, l’OL a peiné, entre approximations techniques et relances quasi-uniquement latérales, hormis sur quelques initiatives d’Houssem Aouar. Et pourtant : face à une équipe dijonnaise aussi pleine de bonnes intentions (jeu au sol en combinaisons) que limitée dans leur application, les Lyonnais ont obtenu les situations de faire le break rapidement - vingt-quatre tirs au total, dont quinze dans la surface !

Mais les Rhodaniens sont tombés sur un grand Alfred Gomis (voir le gagnant), notamment lors d’une seconde période bien plus aboutie et agréable, alors que Dijon avait franchement reculé. Il a fallu composer, aussi, avec leurs propres approximations techniques, comme ces ratés proches du ridicule de Marcelo puis Terrier à la 23e, ou la frappe à côté en bout de course de Cornet à la 40e. Sur un centre de la gauche, Dembélé a coupé mais buté sur un bon Gomis. Une action répétée à la 45e, sans plus de réussite, alors que Cornet en profondeur a tiré à côté (40e). En face, sur l’ensemble de la rencontre, Dijon n’a alerté Lopes que sur une frappe contrée de Mavididi aux vingt mètres (22e) et sur un jaillissement de Tavares tout près des cages (76e). Malgré le siège absolu du but dijonnais en fin de match, avec un Anthony Lopes dans le rond central, les choses n’ont pas bougé. Avec seulement dix points au compteur, soit un de plus que son adversaire du soir, Lyon reste englué dans une deuxième partie de tableau indigne de son rang.

Le gagnant : Alfred Gomis, mur infranchissable

Une frappe sans problème de Cornet dès la première minute. Puis Dembélé, sur un centre coupé à la 6e minute, et la même à la 45e. Un triple arrêt incroyable à la 66e. Une frappe enroulée d’Aouar à la 71e. Une tête, encore, de Dembélé, à la 78e puis une autre une minute plus tard. Avec sept arrêts dans sa surface, le gardien de Dijon Alfred Gomis a tout simplement dégoûté une équipe lyonnaise qui aurait mérité de l’emporter sur l’ensemble de la partie. De quoi justifier la confiance accordée à l’ancien de la SPAL par son entraîneur Stéphane Jobard. Gomis sera sans doute un homme clé pour Dijon dans la course au maintien.

Le perdant : le milieu lyonnais, encore à travailler

Comme Sylvinho pour son premier match, Rudi Garcia a choisi d’aligner un trio Tousart-Mendes-Aouar sécurisant sur le papier. Las : Tousart, entre percées offensives mal conclues en raison d'une qualité technique moyenne et absence d’impact à la relance, reste un numéro 6 franchement à l’ancienne plus qu’un outil dans la construction du jeu. Mendes, après un début de match encourageant, a semblé englué dans le milieu dijonnais et n’a toujours pas démontré les qualités de harcèlement et de création de ses années lilloises. Quant à Aouar, s’il a beaucoup tenté et montré pas mal d’intelligence dans ses orientations, il a parfois semblé trop seul, ou déconnecté de ses partenaires. Le jeune homme formé à Lyon sera probablement l’homme de base du milieu de Rudi Garcia. Le reste doit encore être construit.

Erwann Simon