hernandez (lucas) (ALEX MARTIN/L'Equipe)

Lucas Hernandez (de l'Atlético au Bayern), toujours plus haut

Débarqué à Madrid tout petit dans les valises de son footballeur de père Jean-François Hernandez, Lucas jouait à l'Atlético depuis ses onze ans. En acceptant de rejoindre le Bayern Munich dès la saison prochaine, il fait plus que sortir de sa zone de confort. Mais pas de quoi l'effrayer...

Il le disait lui-même : «L'Espagne m'a tout donné. Je me considère comme un Espagnol. Je parle mieux espagnol que français. En disant ça, j'ai tout dit». Son choix d’accepter la sélection française, début 2018, semblait donc un brin farfelu. Un an plus tard, il l’est beaucoup moins. Auteur d’une excellente Coupe du monde remportée avec les Bleus, le Marseillais de naissance a clairement changé de dimension. En quittant l'Atlético, pour rejoindre le Bayern Munich cet été contre 80 millions d’euros, il s’offre pourtant un nouveau challenge. Un de plus, et pas n'importe lequel, puisqu'il s'apprête à quitter son club de toujours. En douze ans dans dans la capitale, le gaucher a joué avec toutes les équipes de jeunes, avant de passer professionnel en 2015. Au total, il a porté 110 fois le maillot des Colchoneros en professionnel, toutes compétitions confondues, pour un but inscrit. A 23 ans, on peut dire qu’il a fait le tour, et qu’il est temps de passer à autre chose.

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Dans l'ombre de son père

D’autant que Madrid ne lui rappelle pas que des bons souvenirs, même s'il en a forcément des tonnes. Certes, il a gagné deux trophées (Ligue Europa et Supercoupe d’Europe), mais il en a aussi perdu d'autres, notamment la Ligue des champions (défaite en finale en 2016 contre le Real). Et puis surtout, s’il s’est installé dans cette ville, c’était pour suivre son père -défenseur lui aussi- qui y avait posé ses bagages après des expériences à Toulouse, Sochaux et Marseille. Or, il n’est plus en contact avec son géniteur depuis une bonne dizaine d’années, date à laquelle ses parents ont divorcé, car papa était démissionnaire. Quitter l’Atlético, c’est aussi se débarrasser de ce lien involontaire qui lui collait à la peau.

Voyage en terre pas si inconnue que ça

En s’engageant avec le Bayern Munich, Lucas Hernandez monte encore d’un cran au niveau européen. Quoi de plus normal pour l'un des meilleurs latéraux du monde -et qui n'a pas encore donné sa pleine mesure- que de rejoindre un des clubs les plus prestigieux de l’histoire du football (quatorzième dans le classement FF des équipes ayant eu le plus de poids dans l’histoire) ? D’autant plus que le futur ex-Madrilène pourra s'appuyer sur quelques repères. Certes, il ne parle pas allemand, mais il pourra compter sur plusieurs professeurs qu’il connaît très bien, avec ses compatriotes Kingsley Coman et Corentin Tolisso (Franck Ribéry devrait quitter le club cet été). Un champion du monde peut d’ailleurs en cacher un autre puisque Benjamin Pavard rejoindra lui aussi le club bavarois cet été. Ils seront donc trois français champions du monde (pour l’instant) à porter le maillot munichois. Un argument rassurant pour son intégration. Paré d’un parachute solide, Lucas peut désormais faire le grand saut.

Emile Gillet