abed (karim) (C. Negrel/L'Equipe)

Lopes, Monsieur Abed, Ocampos, Sangaré, les simulations, Choupo-Moting : le débrief de la 30e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Nouvel épisode avec la 30e journée. Et il y a énormément de choses à dire.

On a aimé

Voir un arbitre enfin sanctionner une simulation
Désolé pour Frédéric Sammaritano, mais c’est tombé sur lui. Ou, devrait-on dire : c’est ENFIN tombé. On n’a en effet pas boudé notre plaisir de voir Monsieur Rainville (qui ne nous avait pas habitué à ça !) infliger un carton jaune au joueur de poche du DFCO qui s’était pitoyablement écroulé dans la surface niçoise pour tenter de décrocher un penalty. Résultat : avertissement. Et un avertissement qui tombait mal puisque c’était son deuxième du match. Au-delà du cas dijonnais, il serait bienvenu que les arbitres «nettoient» notre belle Ligue 1 de ces plongeons grotesques. Nous voyons trop de fois des directeurs de jeu se rendre compte d’une simulation, sans punir le fautif. Que les collègues de Monsieur Rainville s’en inspirent.

Le coup de Christophe Galtier
On nous a vendu l’entrée décisive de Martin Terrier contre Rennes (1-0) comme un coaching gagnant. Ce dimanche contre Nantes, le technicien lillois nous a montré ce qu’était vraiment un coaching gagnant. Après une heure de jeu où ses attaquants étaient muets, il a décidé de changer son animation offensive du tout au tout. Exit Luis Araujo et le traditionnel 4-2-3-1, place à Rafael Leao et au 4-2-2-2. Un dispositif qui a transformé son attaque. Positionné à côté de Loïc Rémy (dont le placement était plus libre), Rafael Leao traînait constamment dans la surface. C’est d’ailleurs dans les 5 mètres 50 qu’il marquait, trois minutes après son entrée en jeu (62e). Dans son jardin sur le côté droit, Nicolas Pépé se défaisait remarquablement de la défense nantaise pour centrer vers un Jonathan Bamba qui évoluait sur la gauche de l’attaque dans le nouveau dispositif (3-2, 70e). En sept minutes, Christophe Galtier a surpris son adversaire en bouleversant sa tactique. Un choix risqué, mais un coaching payant.

La sérénité de Fayçal Fajr

Enfin du sourire pour Caen. Si on a aimé la reprise de pouvoir de Fabien Mercadal qui, tiens, tiens, s’est présenté en conférence de presse d’après-match, sur le pré, on a apprécié un très bon Fayçal Fajr. Meilleur élément normand d’une saison bien compliquée, le Marocain a été d’une précision diabolique sur les occasions des siens. Son centre précis du gauche amenait l’unique but d’Enzo Crivelli. Tandis que son autre délicieux ballon pour Casimir Ninga était vendangé par le Tchadien. Au-delà de ça, c’est la décontraction du numéro 10 qui nous a plu. Il fallait par exemple voir son sombrero osé juste devant sa surface dans les derniers instants de la partie. Signe que Fajr garde la confiance, et cela a enfin payé pour son équipe.

On n'a pas aimé

Lopes / Sangaré / Ocampos : mais pourquoi ?
Voilà trois gestes légèrement passés inaperçus ce week-end mais qui nous ont interpellé. D’abord par leur violence. Ensuite par le fait qu’on n’aurait pas été étonné de voir l’assistance vidéo prévenir le corps arbitral qu’un carton rouge pouvait se justifier. Réputé pour ses sorties engagées, Anthony Lopes avait-il vraiment besoin de «bondir» de la sorte sur Adrien Hunou vendredi ? De son côté, dans un match où il a mis bien trop d’engagement, Lucas Ocampos se jetait sur Abdoulaye Bamba. Quand Ibrahim Sangaré s’essuyait grossièrement les crampons sur Leandro Paredes. Miraculeusement, les trois ne faisaient pas trop de dégâts. Pour trois gestes insensés.

La nouvelle «disasterclass» de Choupo-Moting
Décidément, heureusement que le PSG se balade en Ligue 1. Sinon, il y aurait de quoi râler pour les supporters. Contre Toulouse, Choupo-Moting démarrait son cinquième match en Ligue 1. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas rassuré les sceptiques ni calmé les nerveux. Au contraire. Sur sa seule occasion franche contre le TFC, dans les six mètres, il envoyait le ballon dans les tribunes alors que Reynet était aux fraises. Fort heureusement, Paris compte vingt points d’avance sur Lille. Un bon matelas et une concurrence inexistante. Rien n’est dramatique dans ce contexte. Mais quand même, on a le droit d’attendre un certain rendement. Surtout quand il y autant d’absents, et que d’habitude dans l’ombre, il avait l’occasion de se distinguer… Toujours pas. 

L’acceptation de la domination du SCO par l’OM
On en a parlé longuement dans le week-end (les articles sont à retrouver ci-dessous) : entre Rudi Garcia, les revenants en faillite totale, des anciens patrons pas dans le coup, l’OM a vécu un samedi qui comptera pour la fin de saison. Au sein de cette performance, ce qui a pu déranger, c’est cette acceptation de la domination angevine. Si Marseille a vite mené 2-0 grâce à l’impeccable Mario Balotelli, Santamaria et le SCO ont progressivement inversé le rapport de force. Avec un OM totalement inactif, plombé par un nombre dingue d’individualités en faillite (Rami, Amavi, Thauvin pour ne citer qu’eux). Un candidat à la C1 qui se fait quasiment balader par le onzième de Ligue 1, ça l’a fout mal non ?

La nouvelle sortie de route de Karim Abed et de la VAR
On ne saura peut-être jamais ce qu'il s'est passé dans le car-vidéo au moment du penalty qui aurait dû être sifflé à Bozok et à Nîmes. Mais quand on voit comment la VAR a fonctionné dix minutes plus tard pour accorder le but victorieux à Beric et aux Verts, on peut franchement se poser des questions. Si ce n'est être lassé de voir encore la vidéo faire parler d'elle, et pas vraiment comment on aimerait. Avec un directeur de jeu qui, lui aussi, ne va pas arranger ses affaires. Karim Abed fait en effet encore partie d'un match à polémiques. Car en plus du penalty, lui et ses assistants ne voient pas que la touche, au départ de l'action, est nîmoise. Monsieur Abed n'expulse pas Debuchy, auteur d'un vilain tacle en première période alors qu'il était déjà averti. Bref, ça commence à faire beaucoup.

Lire : Saint-Etienne s'en sort bien face à Nîmes

Jérémy Docteur, Émile Gillet et Timothé Crépin