Leo Messi of Barcelona in action during La Liga Spanish championship, , football match between Barcelona and Betis, November 11, in Camp Nou Stadium in Barcelona, Spain. messi (lionel) (Irina R.H./AFP7/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

Lionel Messi (FC Barcelone), le génie trop banalisé

Le Barcelonais irradie le jeu depuis un bail mais il a glissé doucement vers un certain anonymat en raison d'un caractère trop neutre et d'un Barça affaibli. FF souhaite mettre fin à cette injustice.

Encore un doublé le week-end dernier face à L’Espanyol et voici Leo Messi meilleur buteur de la Liga, un rang que l’Argentin occupe aussi en Ligue des champions. A l’évidence, la Pulga pète la forme depuis le début de saison, affichant un niveau digne du meilleur joueur du monde. Sauf que le Ballon d’Or 2018 se nomme Luka Modric. Que le vainqueur des éditions 2016 et 2017 était son cher ennemi Cristiano Ronaldo. A l’évidence, depuis deux-trois ans, l’aura du natif de Rosario s’étiole, son don unique pour le jeu glisse vers une normalité qui n’imprime plus les esprits. Il est le plus fort, et de loin, mais le fan, le téléspectateur, le journaliste ont tendance à l’inscrire dans un paysage vu et revu. Les raisons sont claires : le garçon de 31 ans se cache dès qu’il quitte le terrain, haïssant se mettre en scène sur les réseaux sociaux à l’inverse d’un CR7, et il souffre du déclin sportif du FC Barcelone bloqué depuis trois saisons en quarts de finale de C1.

Or la gloire planétaire, la passion du grand public et les récompenses individuelles se gagnent au printemps quand se dessine le dernier carré de la Ligue des champions. «Les titres ou les stats, on s’en moque !, s’écrie Omar Da Fonseca, la voix latina de beIN Sports. Leo nous submerge d’émotions par ses esquives, son intuition… Lui s’adresse à notre ventre !» Et il marque plus de quarante buts par an depuis 2009. Cette année, il sera encore au-dessus de ce total malgré la retraite d'Iniesta, autre pilier du grand Barça qui a quitté le club après Xavi, Mascherano, Dani Alves et Neymar. Qui se serait remis d’une telle amputation ? «Il reste un féroce animal de compétition», lance Pep Guardiola qui lui doit tant. Au plus grand bonheur des amateurs du football de génie que distille le dieu argentin depuis une douzaine d’année. Pourvu que ça dure.

Christophe Larcher