camavinga (eduardo) (F.Faugere/L'Equipe)

Lille-Rennes : Eduardo Camavinga, le phare breton

Alors que son équipe cherchait la solution pour tenter de revenir au score face au LOSC, Eduardo Camavinga a illuminé la soirée des siens pour une entrée en jeu fracassante. Comme pour toujours plus confirmer les capacités monstres du phénomène.

C’est la marque des meilleurs. Cette capacité à entrer en jeu et imposer de suite sa patte sur une rencontre. Encore mieux : imposer sa patte sur une rencontre où son équipe est en difficulté et est menée au score. 64e minute de ce Lille-Rennes, première «affiche» de cette saison de Ligue 1 entre le dauphin du PSG en 2018-19 et le troisième de la dernière saison. Peu impactant sur cette rencontre face, pourtant, à un adversaire où, en tant qu’ancien Lensois, il aspire à briller, Benjamin Bourigeaud laisse sa place à Eduardo Camavinga. Numéro 10 dans le dos, l’international Espoirs français fait ses grands débuts cette saison. Lui qui a connu une préparation quelque peu tronquée avec une blessure aux adducteurs qui l’a empêché de participer à 100% à tous les matches des troupes de Julien Stéphan. Après 26 minutes passées sur la pelouse de Pierre-Mauroy, on peut sans problème estimer qu’il est en grande forme. Oui, en 26 minutes, Camavinga a totalement changé ce Lille-Rennes. Placé légèrement plus haut que Steven Nzonzi sur le pré, le Rennais prenait très vite l’initiative de booster son équipe. Après seulement cinq minutes, il était à la réception d’un centre de Romain Del Castillo et était trop court pour reprendre correctement (69e). Premier avertissement pour les Dogues. Il n’y en aura pas deux.

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Le petit pont sublime sur Renato Sanches

Toujours à l’initiative des remontées - il déroulait même des rushs de 40 mètres, Camavinga ajoutait la technique et la finesse. Sa petite déviation astucieuse sur la droite, quatre minutes plus tard, ne payait pas de mine. Mais elle était décisive. Elle débouchait sur le corner de l’égalisation. Et, encore mieux, Camavinga était le passeur décisif, coupant la trajectoire du coup de pied de coin au premier poteau devant Jose Fonte (1-1, 69e). Pour la finition de Damien Da Silva. Frais et dispo face à un LOSC qui plongeait physiquement, l'Angolais de naissance se distinguait d’une action de classe : deux crochets pour faire tourner la tête à Domagoj Bradaric, avant de mystifier Renato Sanches d’un superbe petit pont puis réussir sa passe. Classe exceptionnelle. Christophe Galtier tentait bien de le contrôler en lançant par exemple Boubakary Soumaré (82e), mais c’était toujours insuffisant. Auteur d’une nouvelle remontée de balle efficace, Camavinga distribuait sur la gauche. Sur le centre qui suivait signé Faitout Maouassa, Martin Terrier touchait le poteau (85e). Au point de donner certains regrets aux Bretons avec ce 1-1 final. Mais aussi comprendre, s’il y avait besoin, qu’Eduardo Camavinga doit être le premier nom coché par Julien Stéphan avant chaque rencontre, sur la feuille de match. «De part sa percussion, dès qu’il a de l’espace, on le voit beaucoup, reconnaissait le technicien du SRFC, après la partie, sur Canal+. Il a été très influent, il a distribué le jeu.» Le tout, alors qu’il faut rappeler qu'il fêtera sa majorité le 10 novembre prochain... Il y a évidemment quelque chose de plus chez lui. C’est notamment sa maturité qui frappe pour celui dont on attend la confirmation à ce niveau. «Je serai Rennais cette saison», a-t-il d’ailleurs annoncé sur Téléfoot vendredi alors que son nom a été associé de nombreuses fois au Real Madrid ces derniers temps. Pour le plus grand bonheur des amateurs de la Ligue des Talents au sein de laquelle Camavinga a une place très importante. Vite, la suite !